L'Algérie refuse d'accueillir le siège de l'Africom

Selon BBC Afrique, Le commandement de l'Africom - une unité conçue pour diriger toutes les opérations militaires américaines en Afrique - qui a été officiellement mis en place mercredi, peine a trouver une terre d’accueil sur le continent. Ainsi l'Algérie, Le Maroc et la Libye auraient tous refusé de répondre favorablement à la demande américaine de baser le centre de commandement sur leur sol, tandis que l'Afrique du Sud s'emploie activement à décourager ses voisins de soutenir l'idée.
Pour l'heure, la structure reste basée en Allemagne, car l'idée de l'implantation d'une force américaine de cette ampleur sur le sol africain a suscité des réactions hostiles dans plusieurs pays continent. L’absence d’informations clés sur le mode de fonctionnement et d’autres zones d'ombre subsistant autour du projet américain alimentent de nombreuses spéculations, voire une certaine méfiance.

L'administration Bush a beau insister sur le bien-fondé de l'initiative et prétendre qu’il ne s’agit que d’un simple redéploiement de quelques centaines de personnes, tout le monde ne partage pas cette opinion.

BBC Afrique cite l’analyse d’un éditorialiste de Nairobi pour qui le fait que le président Bush présente l'initiative comme une panacée pour l'Afrique, prouve que, à moyen terme, le seul engagement des Américains vis-à-vis des Africains est d'ordre militaire. Le journaliste kenyan est convaincu que les Américains n'ont pas pour objectif le développement, mais le contrôle des ressources, telles que le pétrole, le bois, le cobalt et l'uranium.

La station britannique rapporte également le point de vue dde Helmut Heitman, le correspondant en Afrique du Sud de Jane's Defence Weekly, l'hebdomadaire d'informations stratégiques et militaires londonien, qui se montre moins sceptique. Celui-ci considère qu'il faut, du moins pour l'heure, accorder aux Américains, le bénéfice du doute. "Ce qu'ils disent pour l'heure, à savoir que le projet a pour but de porter assistance et d'assurer la formation, est probablement vrai", estime-t-il.

"Ils en sont encore à la phase de réflexion. Je ne les vois pas se précipiter sur le continent, avec d'importantes unités combattantes, ou quoi que ce soit du genre. Il s'agit d'un exercice de rapprochement qui devrait être étendu, en cas de besoin."

Toutefois, Helmut Heitman ajoute qu'il pourrait s'agir d'un moyen de contrer l'influence grandissante de la Chine sur le continent, de même que, éventuellement, celle de l'Inde. Selon lui, les oppositions exprimées par les Africains s'expliquent surtout par un souci de souveraineté.

synthèse L.M (d’après Daniel Gordon, BBC Afrique)

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