Malik Medjnoun (12 ans de détention provisoire) raconte...

Malik Medjnoun (12 ans de détention provisoire) raconte...

Dans ce courriel, Malik Medjnoun, qui croupit depuis 12 ans en prison (en détention provisoire) pour l'accusation de "participation à l'assassinat de Matoub Lounès" raconte comment il est arrivé à obtenir une date pour son procès.

Ce jour du 10 juillet nous avons rendu visite à notre mandant Malik Medjnoun pour entamer l’étude du dossier dit «de l’assassinat de Lounès Matoub» et aussi pour annoncer la bonne nouvelle sur la date du procès.

Il était très nerveux de nous relater comment il a oeuvré pour obliger ceux qui promettent à tenir pour une fois leur engagement. : "Vous vous rappelez en mars dernier lors de mon entrevue avec les autorités judiciaires qui me demandaient d’arrêter ma grève de la faim en m’assurant que mon dossier sera certainement discuté pendant la prochaine session. A l’époque j’ai rétroqué que je ne les croyais pas et même s’ils tenaient parole ce serait à la fin de la session et ils pourraient reporter l’affaire pour un oui ou un non. Vous m’aviez vous mêmes confirmé que le parquet général a réitéré cette assertion devant M le bâtonnier en personne.Eh bien j’ai eu confiance en vous et j’ai attendu mais en vain. Pendant cette session le Parquet général ne programmait que 10 affaires à la fois. Vous m’aviez confirmé vos doutes sur un éventuel procès. J’ai d’abord passé pour la sixième fois le baccalauréat en série scientifique que j’ai obtenu puis j’ai soutenu le 3 courant mon mémoire de licence en droit sur le thème: »L’efficacité du système bancaire algérien «J'ai eu la mention félicitation avec 17/20 de moyenne. Je n’ai pas eu le plaisir de goûter au 49 ème anniversaire de l’indépendance de mon pays, étant moi-même pas libre depuis 12 longues années. Le lendemain le 6 de ce mois, je me suis révolté et refusé de rejoindre ma cellule.

J’étais prêt à tout. J’étais comme le désespéré qui se jette sur la lame de l’épée de son adversaire. On m’a brutalisé, on a appelé le directeur du pénitencier ; rien n’y fait, je refusais les ordres, je criais, j'ai ameuté toute la prison. Tous les gardiens les officiers ont compris mon désarroi. A 13 heures 30 on me ramena mon avocat, je refusais toujours d’obtempérer. A 16 heures arrive Madame la présidente du tribunal criminel qui m’annonça la tenue de mon procès le 18 Juillet 2011. J'ai insisté sur l’année, habitué à être renvoyé de session en session. Voilà mon cher Maître comment une bataille a été gagnée. La prochaine étape sera de veiller à ce que le procès ne soit pas renvoyé aux calendes grecques. Merci à tous ceux qui ont été à mes côtés surtout M. Mohamziane Bachtarzi, fan comme moi de Lounès Matoub. Nous travaillerons encore pour arrêter le temps de cette ignoble gestion sur les libertés fondamentales et le respect des droits humains.Douze ans de détention provisoire ! Injuste, illégitime. Inhumaine. Inacceptable… Tous les superlatifs sont permis. Que cela ne devienne pas Sunna".

Me B Aït Habib, avocat conseil de Malik Medjnoun

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Commentaires (2) | Réagir ?

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laid baiid

Je me demande si ce jeune homme sera dédommagé pour un crime qu'il n'a pas commis et si un jour nous verrons les assassins et les commanditaires devant le juge. Juste une anecdote qui m'est arrivée dans un nouveau tribunal, dans lequel je ne trouvais pas la sortie, je rencontre une dame dans un couloir je dis : "Ma soeur où est la sortie" Elle a répondu : "Je ne suis pas ta soeur, je suis le procureur de la République... " Voilà qui en dit long sur la justice.

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Quezzan Aravinslam

Ce procès gêne énormément ceux qui cherchent à justifier l'assassinat de ce chanteur par la mise en examen, l'accusation et la condamnation de ce Medjnoun, enfant de la même région. C'est un procès politique d'un autre temps de celui vécu par la nomenklatura d'aujourd'hui. Bouteflika en tête et la DRS avec. Demandez à qui vous voulez dans la région de Tizi-Ouzou les vrais meurtriers de L. Matoub ils vous répondront en citant ses anciens amis et ceux de son épouse. Alors les supputations et autres suppositions sur les auteurs présumés de cet assassinat tomberont d'elles mêmes. Arrêtons de croire qu'en Algérie il y a un pouvoir judiciaire et que la justice est indépendante. Ce subterfuge ne tient pas la route. Un simple examen des textes nous fera comprendre que celui qui nomme affecte et mute les Magistrats assis (ceux qui jugent) n'est autre que le ministère de la Justice, organe du pouvoir exécutif. Si vous vous hasardez dans un prétoire avec sonorisation et que vous entendiez en même temps que le délibéré, le grésillement de Djezzy, Mobilis ou Nedjma dans le portable du magistrat rendant la sentence vous comprendrez peut-être si vous le voulez la justice par portable comme la République algérienne démontable et portative.