Israël bloque le passage à l'aéroport de centaines de propalestiniens

Israël bloque le passage à l'aéroport de centaines de propalestiniens

Mais si cette intervention a pu éviter le casse-tête d'incidents à l'arrivée à l'aéroport Ben Gourion, elle n'a pas étouffé pour autant la protestation qui s'est transférée dans des aéroports de départ en Europe, comme à Paris.

Israël a barré vendredi l'accès à l'aéroport de Tel-Aviv à des centaines de militants de la cause palestinienne qui voulaient se rendre en Cisjordanie, soit à leur arrivée, soit en amont en dissuadant des compagnies aériennes de les laisser embarquer.

"Après tous les vols de la journée, 310 personnes ont été interrogées par les responsables de l'immigration, dont 69 se sont vu refuser l'entrée alors que les autres ont été autorisées à passer. Sur les 69, quatre ont déjà été renvoyées par avion", a indiqué la porte-parole des services d'immigration israéliens, Sabine Hadad, peu après 19H30 (16H30 GMT).

Dans la soirée, la porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne a indiqué à l'AFP que 34 des 69 avaient été emmenés dans un centre de détention voisin tandis que les autres restaient à l'aéroport.

Les militants joints au téléphone dans la journée par l'AFP ne répondaient plus dans la soirée.

"Israël a remis aux compagnies aériennes une liste de 342 personnes indésirables, les avertissant qu'elles seront aussitôt refoulées aux frais des compagnies", avait auparavant déclaré la porte-parole de l'immigration.

Si cette intervention a évité d'éventuels incidents à l'arrivée à l'aéroport Ben Gourion, elle n'a pas étouffé la protestation, repoussée aux aéroports de départ en Europe, notamment à Paris et Genève.

Des groupes internationaux mobilisés pour les Palestiniens ont annoncé sur internet leur intention d'affluer à Ben Gourion vendredi pour aller dans les Territoires palestiniens, dont Israël contrôle tous les accès, à l'exception de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte.

Parmi les passagers en instance de refoulement, "la majorité sont des Français", a indiqué au téléphone à l'AFP Nadia Boumazzoughe, une militante belge en provenance de Rome bloquée à l'aéroport, qui a affirmé avec son groupe "refuser l'expulsion".

Elle a catégoriquement démenti que l'objectif des militants ait été de manifester à l'aéroport, comme l'ont affirmé les autorités israéliennes qui ont mis en garde contre un débarquement de "hooligans" et averti qu'elles séviraient contre cette "provocation".

La plupart des militants boycottent Israël "mais pour aller en Palestine, on est obligé d'atterrir ici puisqu'il n'y a plus d'aéroport palestinien", a souligné Nadia Boumazzoughe.

Par ailleurs, six militants de gauche israéliens ont été arrêtés dans le hall des arrivées après une brève manifestation, a indiqué le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.

"Nous sommes venus avec des intentions non violentes à l'invitation de groupes pacifistes palestiniens et israéliens. Nous ne comprenons pas pourquoi Israël ne laisse pas passer ceux qui, comme nous, ont répondu à l'appel", a déclaré Daniel Kapamadjian, un Français arrivé dès jeudi à Tel-Aviv et qui a réussi à passer avec sa compagne, Claudine Lauvière.

Un député arabe israélien, Jamal Zahalqa, a déclaré à l'AFP qu'une "centaine de militants européens étaient parvenus à entrer jeudi à l'aéroport à l'insu d'Israël pour participer vendredi à la manifestation hebdomadaire à Bilin" contre la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie.

Un des organisateurs palestiniens, Sami Awad, a dénoncé une "discrimination fondée sur les opinions politiques", déplorant qu'"Israël demande à des pays démocratiques en Europe d'interroger des personnes, à Paris ou Berlin, sur leur destination et de déterminer en fonction de cela si elles ont ou non le droit de voyager".

Cette bataille des airs survient après l'échec de la tentative d'une flottille internationale de forcer symboliquement le blocus israélien de la bande de Gaza, la Grèce ayant interdit l'appareillage de tout bateau vers le territoire palestinien.

Près de 600 militants, selon les organisateurs, devaient participer à l'opération "Bienvenue en Palestine", à l'invitation de 15 associations palestiniennes, pour marquer l'anniversaire de la décision de la Cour internationale de Justice (CIJ), le 9 juillet 2004, déclarant illégale la barrière construite par Israël en Cisjordanie.

AFP

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