Quel avenir pour Kadhafi ?

Quel avenir pour Kadhafi ?

Le dictateur libyen est désormais dans le collimateur de la justice internationale, qui a délivré un mandat d'arrêt contre lui.

Les juges de la CPI en sont convaincus : il existe des "motifs raisonnables de croire que Kadhafi et son cercle rapproché" ont à répondre de crimes contre l'humanité pour leur rôle dans les attaques contre des civils à Benghazi, Misrata, Tripoli et bien d'autres lieux encore. Après avoir étudié le dossier monté en moins de quatre mois par le procureur Luis Moreno Ocampo, les magistrats ont ainsi accepté de délivrer un mandat d'arrêt contre le colonel Kadhafi, son fils, Seif el-Islam, et son beau-frère, Abdallah al-Senoussi, respectivement le chef de l'État, son Premier ministre de facto et son chef des renseignements, soit les trois personnages les plus importants de l'État libyen. "Les suspects bénéficieront d'une justice plus équitable que celle qu'ils ont rendue chez eux, à la tête des autorités libyennes", se réjouit William Pace, qui dirige la Coalition pour la justice internationale.

En théorie, Kadhafi et ses comparses peuvent désormais être arrêtés chez eux ou dans n'importe lequel des 116 pays qui reconnaissent la Cour pénale. "En pratique, cela ne devrait pas arriver de sitôt, sauf s'il était capturé par l'opposition, qui aurait les bases légales pour le mettre directement dans un avion pour La Haye, où siège la CPI. Mais en l'état, c'est peu probable", analyse Christian Chartier, directeur du Centre d'observation de la justice internationale et transitionnelle (COJIT) de l'université de Limoges. N'empêche. Peu après l'annonce de la décision des juges de la CPI, Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles libyens, s'est engagé : "Nous ferons tout ce que nous pourrons pour amener Kadhafi devant la justice. Toute personne qui tenterait de le cacher sera traquée et présentée à la justice (...). Les Libyens sont capables d'appliquer cette décision." Autre possibilité, que son propre camp le lâche. Un appel en ce sens a déjà été lancé par Londres.

Négociations

Pour Alain Juppé, la délivrance du mandat d'arrêt est le signe que "la question n'est pas de savoir s'il doit quitter le pouvoir, mais comment et quand. On est en train de chercher une solution politique avec nos partenaires de la coalition, de l'Union africaine et avec les pays arabes", explique le ministre français des Affaires étrangères. Est-ce à dire que ce mandat d'arrêt rend impossible un marchandage - le départ de Kadhafi contre l'amnistie ? Juridiquement, oui. "L'amnistie pour des exactions graves commises à l'encontre de civils est impossible au niveau international", rappelle Richard Dicker, directeur du programme Justice internationale à Human Rights Watch. Politiquement, il est cependant possible de négocier le départ discret du dictateur vers un pays qui ne reconnaît pas la juridiction de la Cour : Russie, Chine, quelques États africains...

S'il veut garder espoir, le dictateur libyen ira chercher le réconfort chez son homologue soudanais Omar el-Béchir, que la justice veut juger pour génocide depuis deux ans. Mais a contrario, s'il pense au président serbe Milosevic, mort dans sa cellule à La Haye à la fin de son procès, ou au général serbe Mladic, arrêté le mois dernier après seize ans de cavale, il saura que la justice finit souvent par réclamer son dû.

LEPOINT.FR

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Ali Mansouri

Cela dépend aussi du peuple algérien pour faire traduire le régime (le clan d'Oujda tous ses membres y compris Benbella ainsi que les vieux généraux) toute une bande de criminels mercenaires et harkis, qui ont détruit le pays, qui ont commis des crimes contre l'humanité envers le peuple algérien, tout est possible, mais seulement voilà! je ne fais pas confiance en ce tribunal international qui n'ose pas traduire le régime sioniste pour crimes contre l'humanité envers les Palestiniens, traduire les USA de Bush pour crimes contre l'humanité en Irak ainsi que les crimes commis par les autres présidents des USA, traduire le roitelet marocain pour crimes contre l'humanité envers le peuple sahraoui, traduire le bourreau de Damas pour crimes contre son peuple sans susciter la moindre ingérence comme c'est bizzare, c'est vrai que la Syrie n'a pas de pétrole, alors que la Lybie Lybie en a, le régime de Damas ne peut encore dormir sur ses deux oreilles, traduire la France coloniale suite à une plainte du peuple algérien parce qu'il ne faut certainement pas compter sur les traitres mercenaires qui nous gouvernent, depuis 1962, et qui sont vendus à la France