Libye: les foyers de tension se multiplient, Zawiyah se rebelle à nouveau

Toujours à l'ouest, les forces de Mouammar Kadhafi pilonnaient dimanche les abords de Zenten, dans les montagnes berbères de Djebel Neffoussa, région âprement disputée, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Les foyers d'insurrection se multipliaient en Libye où les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi poursuivaient leurs assauts contre les rebelles en particulier à Zawiyah où les combats ont repris après plus de deux mois d'accalmie.

Dans le même, l'Otan continuait ses raids sur Tripoli et ses environs. Dimanche à l'aube, les bombardements ont visé les zones de Khellet Al-Ferjan et la route de l'aéroport au sud de Tripoli, selon l'agence officielle libyenne Jana.

Au moins quatre explosions ont été par ailleurs entendues dans la matinée depuis le centre de la capitale, survolée constamment par des avions de combat, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Dans son rapport quotidien, l'Otan a indiqué notamment avoir visé samedi sept cibles dans les environs de Tripoli.

Au sol, les combats ont repris samedi et dimanche dans Zawiyah (ouest), théâtre en février et mars d'affrontements meurtriers entre insurgés et forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi, ont indiqué des sources rebelles.

"Les combats continuent depuis hier entre les bataillons de Kadhafi et les rebelles de la ville de Zawiyah, engendrant un grand nombre de blessés", a indiqué une source rebelle.

Les forces gouvernementales avaient repris le contrôle de Zawiyah en mars mais les rebelles affirment avoir repris samedi une partie de la ville.

Les forces loyales ont coupé la route menant à la frontière tunisienne pour "empêcher l'afflux des réfugiés" de cette agglomération de 250.000 habitants située à 50 km à l'ouest de Tripoli, a-t-on ajouté de même source.

Il n'a pas été possible dans l'immédiat de vérifier ces informations de source indépendante.

Toujours à l'ouest, les forces de Mouammar Kadhafi pilonnaient dimanche les abords de Zenten, dans les montagnes berbères de Djebel Neffoussa, région âprement disputée, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Depuis 07H00 GMT, les forces gouvernementales déployées à quelques kilomètres seulement à l'est de Zenten, actuellement aux mains des insurgés, tiraient à l'artillerie lourde, notamment des roquettes de type Grad et Katioucha.

Un peu plus à l'est, entre Zenten et Yéfren, la situation restait très tendue.

L'insurrection s'est étendue par ailleurs à la ville historique de Ghadames, à quelque 600 km au sud-ouest de Tripoli, selon des sources rebelles.

Ghadames, connue sous le nom de "Perle du désert", est l'une des plus anciennes villes de la région pré-saharienne. Située à la frontière de la Tunisie et de l'Algérie, elle est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1986.

Les bataillons de Kadhafi ont pilonné samedi cette ville pour la première fois depuis le déclenchement de la révolution" le 15 février, a indiqué une source rebelle, mais l'AFP n'a pu vérifier ces informations de source indépendante.

Des manifestations anti-régime ont même touché vendredi et samedi l'un des fiefs même de la famille Kadhafi, à Sabha, situé à 800 km par la route de Tripoli, selon le Conseil national de transition (CNT, rébellion), précisant que les forces pro-Kadhafi avaient ouvert le feu et tué un manifestant.

Vingt personnes avaient été tuées et plus de 80 blessées dans un violent bombardement vendredi dans le même secteur par les forces du régime, selon des rebelles sur place.

Sur le front est, le conflit semble s'enliser entre Ajdabiya et le site pétrolier de Brega, tandis que les forces pro-Kadhafi ont pilonné à nouveau samedi la zone de Dafniyeh dans la région de Misrata, ville portuaire rebelle à 200 km à l'est de Tripoli.

Le procureur de la Cour pénal internationale, Luis Moreno-Ocampo, a espéré que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi serait bientôt "arrêté par les siens" après l'éventuelle délivrance d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité, dans un entretien publié dimanche.

"Nous espérons que le mandat d'arrêt sera bientôt délivré et que Kadhafi sera arrêté par le peuple libyen. C'est ce que nous attendons", a déclaré M. Moreno-Ocampo au journal espagnol El Mundo, près d'un mois après avoir demandé aux juges de délivrer des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le colonel Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et le chef des renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi.

Sur le plan diplomatique, la Turquie avait tenté vendredi une nouvelle médiation, après celle de l'Union africaine et de la Russie, affirmant avoir donné une "garantie" au colonel Kadhafi pour quitter le pays, mais sans obtenir de réponse jusqu'ici.

Près de 900.000 personnes ont pris le chemin de l'exode depuis le début du conflit en Libye qui a fait des milliers de morts, selon des agences de l'ONU.

AFP

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