Les saillies politiques de la semaine

Les saillies politiques de la semaine

A la louche, nous retrouvons ici quelques-unes des déclarations de chefs politiques ou d'anciens responsables. A les lire, on voit la différence entre un Belkhadem et un Smail Hamdani. Deux conceptions de l'Algérie opposées.

Smaïl Hamdani. Contrairement à Sifi, l’autre ancien ministre, Smaïl Hamdani a rencontré le trio de la commission de consultation. Hamdani réclame un régime «ni entièrement présidentiel ni entièrement parlementaire, mais qui garantit un équilibre entre les deux ». Comme il est désormais en vogue, il estime que «deux mandats suffisent pour tous les élus, y compris le président de la République». Décidément tout le monde est d’accord sur le sujet. Mais alors pourquoi ce silence depuis le viol de la constitution en 2008 par le président et ses soutiens ? Pourquoi rares ceux qui avaient dit non à cette révision de la Constitution ? Un brin philosophe, Smail Hamdani, «la politique est une mission et non un métier». Il appelle aussi à une évaluation périodique des élus par leurs électeurs. Pour l’ancien chef de gouvernement, « les composantes de l'identité nationale sont immuables et ne doivent être ni un monopole ni un instrument de compétition politique ». La commission Bensalah reçoit aujourd'hui 9 organisations estudiantines.

Ould Kablia. Le ministre de l’intérieur, a déclaré le 3 juin, que les autorités «se sont montrées souples» avec les formations agréées jusque-là, «car si nous avions appliqué la loi, la plupart des partis existants seraient suspendus pour non-respect de la réglementation. Il y a des partis qui n’ont pas tenu leur congrès depuis leur création et d’autres ne présentent pas leurs bilans annuels», dit-il. N’avoir paas dissous ces formations politique soit. Mais alors pourquoi également inviter les responsables de ces mêmes formations politiques à El-Mouradia pour les consultations politiques ? Ce que ne nous dit pas le ministre, c’est que le régime a besoin de ses partis fantoche pour avoir recours à eux quand il en a besoin.

Zohra Bitat. Election d’une Assemblée constituante avant le 1er novembre prochain, dissolution du Parlement, désignation d’un gouvernement de transition… Zohra Bitat, la sénatrice du tiers présidentiel et néanmoins vice-présidente du Conseil de la nation, exige le changement du système. Voire ! La synthèse que Zohra Bitat du système est bien noire, c’est vrai. Un système, observe-t-elle, incapable «ni d’absorber les problèmes, ni de les régler, ni d’offrir un espace de dialogue, de concertation et de règlement de ces problèmes et encore moins, de les prévenir et les anticiper». Comme nombre d’acteurs politiques, Zohra Drif vient de découvrir l’eau chaude. L’analyse est déjà établie par tous les Algériens. La question que devrai se poser cette honorable dame est ce qu’elle fait justement au milieu de ce terrible système qui broie le pays. N’en est-elle pas un de ses rouages, même si on lui reconnaît un franc-parler parfois acerbe ? Avec tout le respect qu’on doit à votre passé révolutionnaire, vous avez cautionné et continuez à le faire, le système politique algérien. Sénatrice par la grâce de ce même président qui a violé la Constitution, vous auriez dû vous démettre. On ne peut pas être au pouvoir profiter de ses incalculables privilèges et faire semblant de demander son changement. «C’est la crise de tout le système mis en place, depuis l’indépendance. On ne peut plus gouverner l’Algérie et les Algériens comme on le faisait, il y a 10 ans, 20 ans et 50 ans. Messieurs, le monde a changé et continue de changer. L’Algérie a changé et continue de changer. Le système politique doit donc changer», affirme la sénatrice à sa sortie de sa rencontre avec les membres de l’instance de consultations sur «les réformes politiques», dont elle était l’invitée dimanche après-midi. On ne peut être dans ce système et dehors. A un moment il faudra choisir. A l’instar des députés du RCD qui ont toujours un pied dans l’APN et un autre dans la rue. Si l’on veut une rupture radicale avec les pratiques de ce système, il faudra commencer par ne plus lui servir de béquilles.

Mohamed Boughazi. “L’instance a enregistré une réaction positive (de la part des parties conviées) par rapport à cette démarche importante dans le processus des réformes profondes, initiées par le président de la République”, a affirmé avant-hier Mohamed Ali Boughazi lors d’un point de presse tenu samedi. Comment se peut-il autrement quand on sait que tous les dinosaures, les retraités du système et de responsables de petits partis que l’on croyait disparu sont invités à revenir à la lumière. L’occasion était trop belle pour toute cette faune politique pour la dénigrer. Pour se rappeler de ces personnages appelés à meuble la vacuité des consultations il faudra aux plus courageux se plonger dans les journaux des années 1990. Car depuis, la plupart de ces invités était retournés à leurs affaires. Cette consultation n’a qu’un seul mérite : remettre en selle les saisonniers de la politique.

Belkhadem est égal à lui-même. Un enfant naturel du parti unique. Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, s’est dit favorable lundi à Alger à un mandat présidentiel "ouvert". Autrement dit sans limitation de mandat. Et à la mise en place d’un régime parlementaire. Contrairement à tous les soutiens patentés du président, l'islamo-conservateur Belkhadem est conséquent avec ses interminables errements. Sans complexe aucun, il appelle à une présidentielle à vie. Mais dans quelle époque vit-il à la fin ? Alors qu'à nos frontières proches les gouvernements dessinent pour leur peuple des schémas ouverts, démocratiques, le chef du FLN nous renvoie au temps du parti unique. Pinçons-nous qu'on se réveille avant que cet homme n'accède à une marche plus haute dans les sphères de l'Etat et nous réserve une présidence à vie.

Yacine K.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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madjid ali

ils ne partiront que par une autre révolution armée

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amazigh zouvaligh

Il faut moraliser la politique, ayez un peu de pudeur ! Quittez la scène politique, vous donnez envie de vomir à tout le monde, on en a marre de vos gueules de dinosaures, vous avez plombé le pays, exilé la crème du pays ; hypothéqué l'avenir des futures générations, sinistré l'école, on est devenu la risée de l'humanité par votre sale gouvernance! foutez nous la paix! Bande de d'assoiffés de pouvoir.

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