Moines de Tibhirine: une expertise contredit la thèse d'un ouvrage

Moines de Tibhirine: une expertise contredit la thèse d'un ouvrage

Une récente expertise française réalisée dans le cadre de l'enquête sur la mort des moines de Tibhirine en 1996 en Algérie ne corrobore pas la thèse émise récemment dans un ouvrage sur la façon dont les moines ont pu être tués, ont indiqué des experts. Dans un récent ouvrage, l'écrivain René Guitton élabore, à partir de photos des têtes des moines versées au dossier en 2006 et de spécialistes qu'il a consultés, des hypothèses sur la mort des moines. Chaque tête "porte un seul impact de balle" après un tir "dirigé de haut vers le bas" selon M. Guitton pour qui les moines ont pu être exécutés chacun d'une balle par des hommes debout alors qu'ils étaient agenouillés.

L'écrivain évoque en particulier des points d'entrée et de sortie sur certains crânes et décrit une "trajectoire de passage" unique, "très différente de celle qui aurait été provoquée par l'utilisation d'une arme blanche ou d'un objet contondant".

Une expertise médicale à partir de ces photos, ordonnée par le juge français Marc Trévidic, ne confirme pas l'hypothèse d'une trajectoire unique de balle par crâne. "Les conclusions de l'ouvrage de M. René Guitton découlent de constructions que rien ne nous permet d'évoquer sur les documents photographiques portés à notre connaissance", écrivent les deux experts dans leur rapport du 11 mai qu'a pu consulter l'AFP.

"Sur les documents photographiques qui nous ont été confiés, nous n'avons aucun élément concernant les crânes 1 à 6 pour évoquer l'hypothèse de l'auteur", ajoutent-ils en référence à l'hypothèse de points d'entrée et de sortie sur six crânes reproduits dans l'ouvrage sous forme de dessins.

Les sept moines avaient été enlevés fin mars 1996 dans leur monastère isolé situé près de Medea. Le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni avait revendiqué l'enlèvement et l'assassinat des moines. Les têtes des sept moines ont été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne. Leurs corps n'ont jamais été retrouvés.

L'enquête s'est réorientée depuis 2009 et le témoignage d'un ancien attaché de défense à Alger, le général Buchwalter, vers une bavure de l'armée algérienne.

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