120 policiers tués en Syrie : à quoi joue le régime ?

120 policiers tués en Syrie : à quoi joue le régime ?

Même s'il y a eu libération de quelques dizaines de prisonniers, la sanglante répression se poursuit toujours en Syrie. Et à l’écart des immenses manifestations pacifistes, d’autres affrontements, armés ceux-là ont régulièrement eu lieu. Damas avait pointé des "groupes terroristes" et des "étrangers" depuis le début des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad, le 15 mars. Serait-ce un simple hasard que ces combats se produisent au même moment que les manifestations qui réclament le départ d’Al Assad ? Difficile à croire. Car le régime est plus enclin à inventer toutes sortes de prétextes pour détourner l’attention de la population mais aussi de l’opinion étrangère, très inquiète de la répression brutale et massive de l’armée syrienne. A ce propos, les incidents provoqués par des Syriens et des Palestiniens sur la ligne de démarcation, sur le plateau du Golan, ne rentraient pas dans cette tentative d’escamoter pour un temps ce qui se passe à l’intérieur du pays ? La coincidence de ces manifestations spontanées aux frontières avec la crise que connait le pays interpelle. Certes il y a eu plusieurs morts, mais le régime syrien a montré qu’il ne s’embarrasse guère des morts pour se maintenir.

La ville de Jisr al-Choughour (nord-ouest de la Syrie) a été le théâtre lundi de violents affrontements entre policiers d'un côté, et "groupes armés" de l'autre, a affirmé la télévision officielle. Celle-ci a fait état de 120 agents tués, dont 80 au QG de la Sécurité. "Les groupes armés commettent un véritable massacre. Ils ont mutilé les cadavres et jeté d'autres dans (le fleuve) Oronte", a indiqué la chaîne gouvernementale, parlant d'édifices gouvernementaux brûlés dans cette localité du gouvernorat d'Idleb, à 330 km au nord de Damas. La télévision a auparavant décrit une "embuscade" qui a coûté la vie à 20 policiers et une explosion dans le bâtiment de la Poste ayant fait huit morts dans les rangs des forces de l'ordre.

Des "bandes" "munies d'armes de moyen calibre et de grenades" ont "utilisé les habitants comme des boucliers humains", a dit la chaîne. "Les policiers et les agents de sécurité font face à des centaines d'hommes armés. Ils ont réussi à (libérer) un des quartiers contrôlés par les hommes armés", a affirmé en outre la télévision. Toutes ces informations sont difficiles à vérifier. Ce pays hermétiquement fermé à toute présence de la presse internationale avait depuis pas mal d’années l’habitude de manipuler l’opinion.

Y. K.

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

Les gouvernements arabes passent leur temps dans des réformettes pour gagner du temps et se maintenir au pouvoir malgré leur illégitimité ; tandis que les ennemis des peuples, à l'affut, profitent de ce désarroi social pour mener ces pays vers l'irréparable. Les gouvernements arabes sont-ils idiots à tel point qu'ils facilitent l'intervention de criminels étrangers pour massacrer leur peuple ? Ces gouvernements arabes sont-ils incapables de prévenir leurs crises internes et les solutionner dans la sérénité et dans les délais ? A moins que ces gouvernements ne gouvernent que leurs intérêts étroits et au diable le peuple.