Election du CFCM : les pro-Marocains obtiennent la majorité

Election du CFCM : les pro-Marocains obtiennent la majorité

Les musulmans de France seront représentés pour un énième mandat par le Rassemblement des musulmans de France (RMF), une organisation inféodée au Makhzen marocain. Cependant, il se susurre à Paris que des rencontres ont lieu au ministère de l'intérieur français pour désamorcer l'inévitable crise auquelle va déboucher cette consultation à candidats uniques.

C’était dimanche qu’avait eu lieu les élections pour le renouvellement es instances régionales du Conseil français du culte musulmans (CFCM). A l’issue de cette consultation boycottée par la Mosquée de Paris (proche de l’Algérie) et l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans), le Rassemblement des musulmans de France (RMF), pro-marocain, a remporté sans surprise, avec 62 % des voix, les élections. Au sein des organisations opposées à cette élection, on dénonce déjà une fraude organisée. Certaiens voix n’hésitent pas à remettre en doute le nombre de 700 mosquées enregistrées pour cette consultation. Les chiffres ont été grossis par le RMF pour se donner une crédibilité., c’est le résultat d’une fraude évidente de la part des comités électoraux régionaux (Corelec) et le comité électoral national (Comelen), chargés de surveiller l’organisation des élections.

Les conseils régionaux, issus des élections de dimanche se réuniront en assemblée générale pour élire, le 19 juin, le bureau exécutif et le conseil d'administration du CFCM, lequel choisira le nouveau président du CFCM. D’ors et déjà, Mohamed Moussaoui a fait savoir qu'il était candidat à sa propre succession. Seules deux listes algériennes ont pris part au scrutin endépit de l'appel du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubekeur, qui s’était opposé au mode de représentativité des mouvements en fonction de la surface des lieux de prière.

Cette consultation à sens unique laissera sans doute des traces dans l’organisation des musulmans de France. Et la démission, rendue publique dimanche, par le président de l'UOIF, Fouad Alaoui, accentuera certainement le climat de tension entre les organisations. A vrai dire, le contrôle du CFCM est au centre d'énormes enjeux de nationalités mais également financiers. Derrière la lutte entre Algériens et Marocains pour représenter les musulmans de France, c’est la main mise de ces pays sur leur communauté qui en jeu. Non le devenir ou la pratique de la religion musulmane en France. La bataille est à coups tirés entre ces notables de la religion téléguidés par leur pays d’origine.

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