Libye : des hélicoptères pour un débarquement terrestre des armées de l’Otan ?

Libye : des hélicoptères pour un débarquement terrestre des armées de l’Otan ?

Les hélicoptères de combat dépêchés par la France et le Royaume-Uni sont passés à l’action dans la nuit du 4 juin contre des cibles des forces loyales au régime de Kadhafi. C’est ce qu’a annoncé le quartier général des opérations de l’Otan basé à Naples. L’objectif serait de hâter les opérations pour terminer le travail avant le ramadan.

Les hélicoptères français Tigre et Gazelle et les Apache britanniques sont donc passés à l'action en Libye. Avec des moyens pareils, Moammar Khadafi a du souci à se faire. Ces hélicoptères hypersophistiqués embarquent des missiles à guidage laser Hellfire, que les Tigre et Apache lancent à 8 km de l’objectif. Outre les hélicoptères, l’Otan a engagé également pour des besoins de repérages et de bombardements « chirurgicaux » les drones américains Predator/Reaper, ceux-là même qui ont été révélés dans des opérations secrètes contre des membres d’Al Qaida en Afghanistan, Pakistan et au Yémen. Ces Predator sont pourvus de bombes à fragmentations ou thermobarique. En explosant, celle-ci crée un vide d’air qui provoque la mort par asphyxie de toute personne se trouvant dans la zone. Il est par ailleurs intéressant de vérifier si, durant cette guerre de Libye, puisque c’en est une désormais, les armées de l’Otan ne serait pas tentée d’utiliser des armes encore inconnues voire non testées sur un théâtre de conflit ouvert. Bref, sur le terrain politique, l’Otan a prolongé la durée de ses opérations de trois mois pour sans doute finir le boulot et installer des membres du CNT à la tête de la Libye.

A la lumière de ce développement, de nombreux analystes se demandent si vraiment l’intervention des hélicoptères ne serait pas un moyen détourné de préparer l’opinion à une présence de forces armées de l’Otan sur le terrain libyen. Comme en Irak ou en Afganistan. La première étape était d’envoyer des agents des services spéciaux pour appuyer les rebelles du CNT. Ce qui semble plutôt accepté. Hormis la Russie qui lève de temps en temps la voix, mais juste pour rappeler en réalité qu’on faut compter avec elle dans la résolution de conflit avec ses alliés, tous les pays qui compte de la scène international soutiennent l’intervention de l’Otan menée avec l’aval du Conseil de sécurité.

Que devient la Ligue arabe ?

Pendant que plusieurs pays appartenant à cette ligue sont confrontés à des crises politiques historiques, cette même ligue arabe brille par son silence assourdissant. Déstabilisée après la chute de Ben Ali et Moubarak, son nouveau secrétaire général Nabil Al Arabi (ancien ministre égyptien des affaires étrangères) a comme perdu la voix. Remplaçant Amr Moussa, autre égyptien, Al Arabi peine à faire redémarrer ce syndicat de dictateurs. Son silence devant les événements révolutionnaires qui secouent son aire d’influence dénote du peu d’influence que lui fut prêté pendant longtemps. L'accélération des événements l'ont complètement discréditée et remet en cause son existence.

Ses 22 membres partagés entre monarchies absolutiste et Etats totalitaires ont perdu de leur arrogance. L’édifice de ce club a vacillé en quelques mois. Changement radicale en Tunisie et Egypte, une Syrie en proie à la révolte, le Yémen à la veille de changement de régime, à quand les suivants ? A des milliers de kilomètres et des problèmes de la ligue arabe, les dirigeants rebelles libyens sont invités par William Hague, secrétaire au Foreign Office, à préparer sérieusement la chute du colonel Khadafi, s'il veut éviter à leur pays le genre de chaos qui a suivi la fin de la dictature de Saddam Hussein en Irak.

Y. K.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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oziris dzeus

Quel sort est réservé à Khadafi ? Celui de Noriega ou celui de Ben Ladden ? Les paris sont ouverts.

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ramdane chenoui

Passant outre les résolutions du Conseil de sécurité des nations "unies" la G-B et la France partent à la conquête de la Libye, au prix de centaines de morts et la destruction des principales villes libyennes. La cause est ce dictateur fou qui dirige le pays. Le Yémen est en proie a une guerre civile et la Syrie dirigée par des sanguinaires règle ses "problèmes" en attaquant à l'arme lourde. Les populations contestataires n'intéressent personnes à l' exception de quelques déclarations laconiques.