G8: pression sur Assad et Kadhafi, médiation russe envisagée sur la Libye

Les dirigeants du G8, réunis jeudi et vendredi à Deauville, devaient appeler à l'arrêt des violences et au respect des aspirations des peuples en Libye et Syrie, formule minimale de compromis au regard de leurs divergences.

Les grandes puissances, réunies jeudi au sein du G8 à Deauville, sur la côte française de Normandie, ont cherché à accentuer la pression sur Bachar al-Assad et Mouammar Kadhafi, et envisageraient une médiation russe pour trouver une issue au conflit libyen.

L'inflexibilité du régime syrien et la résistance du Libyen Kadhafi à l'intervention militaire de l'Otan sont vus comme le risque principal pour la poursuite du mouvement historique de démocratisation du monde arabe.

Jeudi soir en marge du sommet des chefs d'Etat ou de gouvernement, "des demandes ont été exprimées pour que la Russie assume un rôle de médiateur dans le but de régler la situation en Libye", a affirmé à la presse la porte-parole de Dmitri Medvedev, Natalia Timakova.

Ces demandes ont été formulées lors de rencontres bilatérales entre le président russe et ses homologues français Nicolas Sarkozy, américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron, selon la porte-parole russe.

Aucune confirmation n'avait pu être obtenue dans l'immédiat auprès des délégations concernées.

Un responsable américain a précisé que, lors de ces entretiens, Barack Obama et Dmitri Medvedev avaient discuté des contacts entre Russes et Libyens et étaient convenus, parallèlement, de se tenir informés sur ce dossier.

Les déclarations russes ne correspondent pas "à quelque chose que nous reconnaissons", a affirmé de son côté un porte-parole de David Cameron.

La France n'a pas commenté jeudi soir les propos de la porte-parole de Dmitri Medvedev.

Dans l'après-midi, Nicolas Sarkozy s'était déclaré ouvert à la "discussion" sur le sort de Mouammar Kadhafi, à condition qu'il "quitte le pouvoir" rapidement.

Les trois pays sont parties prenantes dans la guerre engagée en Libye par les Occidentaux, le 19 mars, et aujourd'hui dirigée par l'Otan.

Parallèlement à la recherche d'une solution politique, ils cherchent à accroître la pression militaire sur Tripoli, et la Grande-Bretagne a confirmé qu'elle enverrait en Libye des hélicoptères d'attaque Apache, décision similaire à celle annoncée par Paris il y a quelques jours.

A l'encontre du président syrien, alors que la répression de la contestation a fait plus de 720 morts depuis la mi-mars selon Amnesty International, le président français a estimé que "clairement, la question du renforcement des sanctions à l'endroit des dirigeants syriens se pose".

Au sein du G8, les positions sont divergentes entre les Occidentaux, qui ont déjà adopté des sanctions contre le régime de Damas, et les Russes qui s'opposent à l'ONU à un texte condamnant la répression en Syrie.

En dépit de leurs difficultés budgétaires, les Occidentaux veulent à tout prix soutenir les révolutions tunisienne et égyptienne, pionnières du printemps arabe. Ils recevront vendredi les chefs de gouvernement tunisien Béji Caïd Essebsi et égyptien Essam Charaf.

Selon le projet de déclaration du sommet, obtenu par l'AFP, le G8 s'engagera dans une relation "durable", le "partenariat de Deauville", avec ces deux pays aux besoins estimés à plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Le G8 va se tourner vers les grandes institutions financières internationales, qui ont déjà commencé à chiffrer leur aide: le FMI a parlé de 35 milliards de dollars de prêts, la Banque mondiale de 6 milliards.

Les Etats du G8 (Etats-Unis, Russie, Allemagne, Italie, Japon, France, Royaume Uni, Canada) entendent eux aussi mettre la main à la poche, quoique modestement. La Grande-Bretagne a ainsi annoncé une enveloppe exceptionnelle de 175 millions de dollars.

Les leaders du G8 ont innové au cours de leur sommet, en accueillant plusieurs stars d'internet dont le patron de Google Eric Schmidt et le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg.

Mais l'une des vedettes de la journée a été l'épouse du président français, Carla Bruni-Sarkozy, qui organisait un programme spécial pour les conjoints. A cette occasion, pour la première fois, elle laissait apparaître sa silhouette légèrement arrondie de femme enceinte.

AFP

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