Algérie - France : ami-ami ou business-business ? 2. Total envisage d’accroître ses investissements en Algérie

Algérie - France : ami-ami ou business-business ? 2. Total envisage d’accroître ses investissements en Algérie

L’Algérie est un partenaire stratégique en matière d’énergie pour l’Europe (concurrent de la Norvège et de la Russie) dont la France, comme le montre les bonnes relations entre Gaz de France, Total et Sonatrach. Et ce à travers Medgaz (Europe via Espagne) , Galsi (Europe via Italie) , les prévisions étant une exportation totale de 85 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2015 dont une grande faction en direction de l’Europe. Pour le projet Nigal Nigeria Europe via Algérie dont le financement nécessite plus de 15 milliards de dollars alors qu’il était prévu 7 milliards de dollars il est toujours en gestation. Il faudrait entrevoir également le développement de l’énergie solaire qui peut donner lieu à une coopération par la promotion de multitudes PMI/PME du fait les données concernant l’épuisement à terme des énergies fossiles en Algérie dont la durée de vie des réserves en termes de rentabilité financière sont les plus contradictoires (16 ans pour le pétrole,25 ans pour le gaz tenant compte de la forte consommation intérieure et des prévisions d’exportation) . Rappelons que quatre accords ont été signés, le premier l’Accord algéro-Français de partenariat énergétique pour renforcer la coopération entre les administrations et les entreprises du secteur dans les deux pays. Le second Accord constitue un renouvellement du protocole d'accord signé en 2003, entre l'Agence de promotion et de rationalisation de l'énergie (APRUE), côté algérien, et l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) côté français. Deux autres accords de nature commerciale ont été signés entre l’entreprise nationale SONATRACH et Gaz de France par les PDG des deux compagnies. Le premier contrat d’une durée de 20 ans, porte sur la vente par la SONATRACH d'un volume de 1 milliard de m3 de gaz par an à Gaz de France (GDF) qui doit passer par le biais du gazoduc Medgaz, avec une option de doublement de la capacité à une phase ultérieure. Le second porte sur la réservation par la SONATRACH d'une capacité de regazéification pour un volume de 1 milliard de m3 de gaz sur le terminal de Montoir en Bretagne. Par ailleurs, les investissements en hausse de Total marquent le retour des Français dans le secteur des hydrocarbures en Algérie, où ils ont été supplantés par les Américains et les Britanniques. Le groupe français Total envisage d’accroître ses investissements en Algérie. Il vient en effet de consolider ses intérêts en Algérie un contrat avec Alnaft (Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures) et Sonatrach pour le développement du champ de gaz de l’Ahnet, situé au sud-ouest, promis à devenir le nouvel eldorado gazier de l’Algérie. Total s’engage à y investir 2 milliards de dollars au minimum, qui correspondent à sa part de 47% dans le projet, contre 51% pour Sonatrach et 2% pour le Portugais Partex. La signature du contrat intervient après la fin de mise en œuvre du contrat de Hamra, fondée sur un arrangement commercial qui octroie des prix au rabais des liquides GPLl et condensats, en contrepartie d’un investissement de 500 millions de dollars dans le développement du gisement de gaz humide. Total restait présent en partenariat dans le champ gaz humide de Tin Fouyé Tabankort, situé au sud-est, mais celui-ci est en voie de déclin. Le groupe Total a néanmoins compensé en obtenant, en 2009, le feu vert de l’Alnaft pour développer le champ de gaz de Timimoun, situé au sud-ouest, en partenariat avec l’Espagnol Cepsa et Sonatrach. Sa part dans les investissements est estimée à plus de 1 milliard de dollars. Le contrat de l’Ahnet, lui, pourrait replacer Total parmi les premiers acteurs gaziers en Algérie. Le potentiel du gisement est en effet estimé à plus de 300 milliards de mètres cubes de gaz, dont seulement 100 milliards de mètres cubes de réserves ont été confirmés par Sonatrach. La mise en service des deux gisements est prévue respectivement en 2013 et 2015. Total table également sur la pétrochimie pour se relancer en Algérie. Les discussions sur la réalisation d’un complexe de vapocraquage d’éthane à Arzew, en partenariat avec Sonatrach, sont sur le point d’être finalisées. L’investissement est estimé à 5 milliards de dollars, dont près de la moitié serait assurée par Total. Les négociations avaient été retardées en raison de la directive du premier ministre algérien de juillet 2009 imposant une part de 51% pour les sociétés algériennes dans une joint-venture avec une entreprise étrangère. Précisons que le conflit entourant le projet d’association entre «Total» et «Sonatrach» pour l’implantation d’une Usine de vapocraquage à Arzew qui devrait connaître bientôt son épilogue. C’est ce que rapportent plusieurs sources proches du dossier qui ont affirmé que les deux parties, française et algérienne, sont en voie de trouver un «terrain d’entente». Les négociations techniques entre les deux Groupe ont déjà été lancées dans le but d’adapter le contrat d’association aux nouvelles règles algériennes d’investissement. Total se serait résigner à ne contrôler que 49% du projet tel que stipulé par la nouvelle loi algérienne en matière d’investissement étranger. Une fois revu, le contrat d’association devra être approuvé par le Conseil des participations de l’Etat, présidé par le Premier ministre algérien. Concernant les services nous assistons à la présence des banques françaises en Algérie à l’instar de BNP-Paribas et Société Générale, qui avaient prévu avant l’annonce de l’encadrement des investissements étrangers d’étendre leurs réseaux d’agences bancaires sur le territoire algérien. Il en est de même des assureurs français mais qui ont revu leurs plans d’investissement pour cause de crise. Les restrictions aux investissements étrangers en Algérie ont fait le reste comme le grand assureur AXA qui invoque également les récents recadrages de la réglementation en matière d’investissement étranger, mesures qui sont en train de chambouler le calendrier des partenariats envisagés par les grandes compagnies internationales dans le domaine des assurances en Algérie. Aucune annulation définitive de projet n’a encore était annoncée. Il reste que les délais de lancement de ces partenariats sont devenus très flous. En effet, parmi les options envisagées par AXA, celle de l’achat d’une compagnie privée est désormais exclue par la nouvelle réglementation. Reste donc la possibilité d’une association minoritaire avec un groupe public algérien. Des sources annoncent que l’accord CNEP-CARDIF signé le 27 mars 2008 devrait se confiner au commercial accusant un retard important dans sa mise en œuvre.

Professeur Abderahmane Mebtoul

A suivre

Lire la première partie: http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/83-algerie-france-ami-ami-ou-business-business-1-le-constat-aujourdhui.html

Plus d'articles de : Forums

Commentaires (3) | Réagir ?

avatar
tarik bouzid

La France n'était jamais et elle n'est jamais ellle ne sera jamais ami de l'Agérie, c'est juste une vache à lait : min investissement max profit

avatar
arezki arezki

Le pétrole et le gaz c'est le malheur de l'Algérie. Ces deux richesses ont dévoyé la classe politique. Elles ont inhibé le peuple de tout effort au travail. Le vol, la corruption et l'incompétence sont devenus les bases de survie. Le cynisme de nos dirigeants n'a pas de bornes. Ils ont imposé aux sociétés étrangères que 51 % du capital soit détenu par leurs enfants. Au lieu d'investir sur l'homme pour assurer notre existence on préfère dilapider cette richesse. Que restera-t-il au peuple une fois les puits de pétrole et de gaz taris ? Il ne restera que les prières. Pas celle de la pluie pour l'agriculture car le peuple est devenu fainéant, mais la prière pour une invasion de criquets pélerins pour se nourrir.

visualisation: 2 / 3