Vers une opération Rahma pour des terroristes emprisonnés

Jusqu'où ira le président de la République pour mettre fin au terrorisme qui paralyse le pays ? L'initiative des imams qui tentent de convaincre des terroristes emprisonnés de revenir sur leur engagement en contrepartie d'une prochaine libération va peut-être ouvrir la porte à une énième opération de rahma et pourrait constituer une invitation aux derniers irréductibles partisans de la terreur de rentrer à la maison.

La question mérite une réponse. Dans son édition de mardi, le quotidien El-Khabar rapportait qu'on a fait signer à des dizaines de prisonniers condamnés pour terrorisme, un écrit dans lequel ils s’engagent à ne plus récidiver, c’est-à-dire, ne plus refaire les mêmes actes pour lesquels ils ont été condamnés une fois qu’ils seront graciés. Les observateurs ont estimé qu’il s’agit de la préparation d’un projet politique ou de mesures complémentaires de la charte sur la réconciliation nationale. Des sources officielles ont indiqué à El Khabar que des imams rendent visite aux établissements pénitentiaires et rencontrent des prisonniers incarcérés pour des affaires liées au terrorisme auxquels ils font signer des engagements de ne plus replonger dans les mêmes délits. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de mesures d’apaisement que l’Etat a prises dans le cadre de la loi sur la Rahma en 1995. On ignore encore quelle est l’autorité à laquelle cette mission a été confiée et ces engagements écrits des prisonniers ont été remis. Ce qui est, toutefois, probable, c’est qu’ils ont été remis à des autorités sécuritaires ou à des institutions judiciaires. Par ailleurs, ce qui est sûr c’est que ces imams ne pouvaient pas se rendre à ces prisons sans qu’ils ne soient chargés par une partie officielle. Dans le même contexte, El Khabar a appris que les proches des détenus ont pris contact avec des organisations, notamment, la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, pour s’informer des détails du sujet, qu’elles considèrent comme étant un brin d’espoir. Pour sa part, la LAADDH a appelé les avocats sous sa casquette à s’assurer de ces informations en rendant visite à leurs clients. Selon les informations que nous avons pu réunir, cette initiative s’inscrirait dans le cadre des efforts de l’Etat à mettre fin à la violence. Ils seront concrétisés sur le terrain par une amnistie générale à laquelle le président Bouteflika a fait allusion en 2004, ou dans le cadre des mesures complémentaires de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Dans le cas où la deuxième option se réalise, cela signifie que la décision du président Bouteflika ait évoqué l’article 47 de l’ordonnance présidentielle qui stipule : « le président de la République peut, à tout moment, prendre toutes les autres mesures nécessaires pour l’application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale ». Cette initiative peut également être interprétée comme message adressé aux membres des groupes armés.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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madjid ali

Ces gens-là ont pris les armes pour essayer de faire entendre leur voix. Redonnez la liberté au peuple, ils disparaitront. N'oublions pas que beaucoup ont été envoyés au Sahara sans aucun jugement.