Réformes Bouteflika / Mohamed VI : Limites du projet algerien par rapport au projet marocain ( 1ère partie)

Réformes Bouteflika / Mohamed VI : Limites du projet algerien par rapport au projet marocain ( 1ère partie)

La comparaison entre le discours de Bouteflika du 15 avril 2011 et le discours du roi du 10 mars 2011 est instructive.
En théorie, les deux initiatives répondent à un souci d’anticiper les évènements (dans cette époque de révoltes arabes) et d’éviter l’extension de la révolution du jasmin.
Dans l’esprit, les deux initiatives ont pour idée de remodeler la Constitution et la nature du pouvoir afin d’assurer une « implication du citoyen »
MAIS…Ni dans l’objet ni dans leur conduite, les deux projets ne se ressemblent
Le projet algérien vise à préserver le système tel qu’il est, tout en donnant l’illusion de changement.

1. Dans le projet algérien, il n’est rien annoncé de concret dans le transfert du pouvoir vers la société. Tout laisse à croire que la révision conctitutionnelle ne change rien à l’architecture politique du pouvoir en place.

Au Maroc, il est clairement dit que le statut du premier ministre, "en tant que chef d'un pouvoir exécutif effectif", et celui des partis politiques seront "renforcés" dans le cadre de la réforme constitutionnelle. "La consécration du statut du premier ministre en tant que chef d'un pouvoir exécutif effectif, et pleinement responsable du gouvernement", est considérée par le roi comme un "principe" de consolidation de la "séparation et [de l']équilibre des pouvoirs".
La réforme constitutionnelle va prévoir "un gouvernement élu, émanant de la volonté populaire exprimée à travers les urnes et jouissant de la confiance de la majorité à la Chambre des représentants",
En Algérie : Bouteflika parle des « amendements législatifs et constitutionnels en vue de renforcer la démocratie représentative dans notre pays. »

La séparation des pouvoirs est concrètement citée dans le projet marocain. Elle est inexistante dans projet algérien. Bien au contraire Bouteflika parle comme si elle était déjà réalité chez nous : « Conscient de la responsabilité qui m'incombe, fort de votre soutien et soucieux de préserver l'équilibre des pouvoirs, j'œuvrerai à introduire …

2. Le projet algérien sera conçu et contrôlé par le pouvoir en place

En Algérie : Une commission constitutionnelle serait mise en place. Elle sera constituée de " politiques agissants et d’experts en droit constitutionnel", nous dit-on.
« Elle me fera des propositions dont je m'assurerai de la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société, avant de les soumettre à l'approbation du parlement ou à vos suffrages par la voie référendaire », a expliqué le président Bouteflika.
Que veut dire " la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société " ? Et quelle est la validité d'une nouvelle Constitution approuvé par un parlement-croupion ?
Au Maroc, le roi a annoncé la prochaine formation d'une commission ad hoc pour la "révision de la Constitution",

Lire la suite dans Forum Free Algerie : http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/75-les-reformes-de-bouteflika-comparees-aux-annonces-de-mohamed-vi.html

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Ali Mansouri

À ceux qui tentent de faire passer la propagande marocaine sur ce site, depuis un certain temps, pour vanter "les actes très démocratiques du roitelet" par rapport à ceux du régime mafieux d'Alger, il faut pas hésiter de rappeler que les deux régimes sont comme les doigts d"une même main, il sont issus de la même matrice féodale, l'un n'a rien à envier à l'autre en matière de corruption, de barbarie, et j'en passe. Il faut remettre les pendules à l'heure et dire ce que pensent les sujets du roitelet à propos des réformettes annoncées par leur roitelet, voila la réponses des sujets du roi, ils n'en veulent pas comme gouverneur, ils trouvent ses réformes insuffisantes, ils demandent au roi de régner et non de gouverner, ils dénoncent la corruption, alors svp, n'essayez pas de faire passer la propagande du mekhzène sur les sites algériens, pour tromper les marocains eux mêmes et insulter l'intelligence du peuple algérien. En voilà la preuve que les marocains veulent une démocratie dirigée par des élus, il veulent en finir avec ce régime féodale archaïque, et ne veulent pas du roi aux commandes et décider de leur avenir, un roitelet qu'ils veulent seulement comme symbole. Voici un entretien trouvé sur le journal El Watan.

Hicham Aït Lahcen. Membre du Mouvement du 20 février à Marrakech

«Nous ne reculerons pas et le changement est inévitable»

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- Comment est né le groupe du Mouvement du 20 février à Marrakech ?

C’est une idée qui a émané d’un groupe sur facebook appelant au changement, et à aller sur le terrain clamer et réclamer un nouveau Maroc, celui des libertés, de la démocratie, du partage équitable des richesses. Un Maroc Etat de droit, garantissant les droits politiques, économiques et sociaux pour un peuple libre de choisir ses représentants. Donc du débat sur facebook, nous sommes passés à une déclaration, puis à une plateforme de revendications et à créer des groupes par région. A Marrakech, nous étions au départ une vingtaine, on ne se connaissait qu’à travers des pseudos sur internet. Il fallait qu’on se voie, ce fut chose faite le 20 février de la manière la plus discrète possible. On s’est juste donné rendez-vous quelque part sans qu’on se connaisse. On avait peur des infiltrations policières. Puis on a commencé à tenir des réunions, d’abord dans un café où le propriétaire nous a demandé de partir de peur d’avoir des ennuis avec la police.

Ce qui nous fit penser à chercher parmi les partis politiques, l’un des plus propres, avec lequel nous partageons les même idées, qui ne siège pas au Parlement et n’a pas de relais au pouvoir, de nous aider en nous garantissant un local pour nous réunir où nous n’aurons pas à subir les contrôles policiers. Ce fut chose faite avec le parti socialiste, l’USFP. Mais je tiens à dire que ce parti ne se mêle aucunement de nos décisions et n’interfère pas dans nos réunions. Le 20 février est un mouvement pacifique qui refuse toute forme de violence. Le 20 février à Marrakech, on a voulu donner une belle image de la révolte pacifique des jeunes Marocains.

- Vous avez commencé à 20 et vous êtes combien, aujourd’hui ?

Sur la seule page facebook, nous sommes 1060 à Marrakech. Parmi nous, il y a des étudiants, des enseignants, des chômeurs, etc. Nous sommes une mosaïque de personnes qui ont des convictions, des jeunes qui veulent le changement et nous n’excluons personne.

- Vous revendiquez une monarchie constitutionnelle…

Une monarchie parlementaire à l’image de ce qui existe en Grande-Bretagne, en Espagne ou ailleurs. Un roi qui ne gouverne pas. Un roi qui ne sera qu’un symbole d’union pour le peuple marocain et auquel personne ne touchera. Mais la gestion des affaires publiques doit revenir au peuple à travers les élus qu’il choisira démocratiquement et à travers des élections transparentes et libres. Un gouvernement et un Parlement représentant réellement la volonté du peuple et qui devant lui seront comptables de leur gestion. Le plafond des revendications dans notre mouvement c’est la monarchie parlementaire. Nous sommes réalistes, il est inconcevable de demander une république après des siècles de monarchie. C’est irréaliste. Mais même si le roi est roi ça ne lui donne pas le droit de faire ce qu’il veut. Le budget du Palais et de l’armée doivent être discutés.

- Que deviendra le makhzen ?

Le problème aujourd’hui est que le roi intervient dans beaucoup de secteurs. Il n’est pas jugé pour ça parce que dans la Constitution actuelle il est sacré et ne peut être jugé. Ce que nous disons est que s’il veut garder cette sacralité, il doit quitter et s’éloigner de la gestion des affaires publiques, car cette gestion doit être soumise à un contrôle et on doit demander des comptes à ceux qui seront en charge des affaires publiques. Ce rôle-là revient au peuple qui dira à chaque fois son mot à travers les urnes.

- Que pensez-vous des réformes annoncées par le roi ?

On peut dire que le discours du 9 mars a été porteur de signes positifs, mais il ne répond pas à toutes nos revendications. Après le discours, d’autres signaux sont venus conforter cette tendance vers l’ouverture que ce soit du Palais ou du gouvernement pour répondre à nos revendications. Parmi ces signaux, le Premier ministre qui assure vouloir quitter le gouvernement après le référendum sur la nouvelle Constitution. Aussi, la libération des 194 détenus politiques. D’ailleurs à croire la presse, un autre groupe doit être libéré prochainement parmi eux El Fizazi. Je crois que l’attentat d’Argana a retardé ces libérations. Nous avons d’ailleurs lancé un appel pour une marche aujourd’hui à Marrakech pour dire que le peuple veut toujours le changement et dénonce le terrorisme.

- Le Mouvement du 20 février a accusé les ennemis du changement d’être derrière cet attentat. A qui pensez-vous ?

Quelle que soit la partie qui est derrière cet attentat, elle est forcément contre le changement. Quelle que soit la source de cet acte terroriste, elle refuse le changement et la démocratie et un nouveau Maroc. Nous avions la crainte au départ que l’option sécuritaire après l’attentat bloque ou retarde les réformes, mais nous voyons qu’à l’heure actuelle, à la différence avec l’attentat de Casablanca en 2003, qui a été suivi par une grande vague d’arrestations et d’interpellations et d’abus aussi, avec Argana ça n’a pas été le cas. Bien au contraire, l’enquête semble se dérouler dans le calme. Les services de sécurité ont réagi avec une certaine maturité. On peut dire que la conjoncture actuelle les a poussés à avoir une telle attitude. Nous sommes convaincus que le chemin vers l’ouverture est inévitable ; nous restons déterminés à mener jusqu’au bout nos revendications. Tel est le message de notre marche d’aujourd’hui à Marrakech. Nous dénonçons le terrorisme quelle que soit sa source. Nous refusons la violence de quelque côté qu’elle vienne. On veut gagner sans pertes ni dégâts.

- Avez-vous été approchés par le pouvoir ?

Le gouvernement et la commission de révision de la Constitution ont envoyé une invitation au Mouvement du 20 février pour prendre part à la commission.

Le Mouvement a refusé, car nos revendications sont claires. De plus, personne ne représente le mouvement, nous n’avons pas de bureau central ou de direction. Nous sommes engagés dans une marche pour le changement de manière pacifique. Nous avons fort heureusement constaté les premiers fruits de ce combat, notamment le large éventail de libertés même au niveau des télévisions publiques.

On ose débattre pour la première fois du baisemain et de la monarchie. Une évolution palpable.

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ramdane chenoui

Pour les Algériens, cela leur fait "une belle jambe" que M6 soit plus démocrate que Bouteflika,

intéressons nous a ce qui se passe en Algérie, plutôt que de jouer du "bendir" pour faire la promo

d'un régime Marocain aussi corrompu que le notre.

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