"Le refus des pouvoirs publics d’ouvrir l’audiovisuel amplifie particulièrement ce sentiment de spoliation des moyens de l’Etat au profit d’un seul groupe politique"

"Le refus des pouvoirs publics d’ouvrir  l’audiovisuel amplifie particulièrement ce sentiment de spoliation des moyens de l’Etat au profit d’un seul groupe politique"

MOUVEMENT DES DROITS ET LIBERTES

DECLARATION

Le monde célèbre la journée internationale de la liberté de la presse. C’est l’occasion pour le MDL de rendre un vibrant hommage à la corporation du journalisme et de s’incliner à la mémoire des femmes et des hommes de cette profession qui ont payé de leurs vies ou par la prison, le droit à l’information, particulièrement en Algérie depuis le début des années quatre vingt dix. Ces sacrifices sont d’autant plus méritoires que les journalistes algériens ont eu à subir le crime terroriste et la répression d’Etat. Les articles 144 et 144 bis du Code pénal ont visé à briser la volonté et l’engagement des journalistes sur la voie de la liberté et de l’objectivité.

C’est aussi le contexte pour un état des lieux de ce secteur. Malgré les harcèlements judiciaires, le chantage à l’impression et à la publicité et la pollution suscitée de certains contre-titres, le secteur privé de la presse écrite a, acquis une liberté de plume avérée qui force le respect et qui fait de notre pays un exemple en l’espèce. Véritablement, le ton libre de notre presse privée est l’un des rares acquis d’octobre 1988 qui ont échappé à la régression que le pouvoir a, depuis, progressivement infligé aux libertés.

Ce n’est pas le cas de la presse publique, notamment les médias lourds audiovisuels, réduits à des instruments de basse propagande qui leur ont fait perdre toute crédibilité auprès des citoyens, chose particulièrement préjudiciable au pays face aux télévisions étrangères. La récente ouverture de ces médias au pluralisme reste marquée par sa nature orientée et artificielle.

Le refus des pouvoirs publics d’ouvrir le secteur de l’audiovisuel à l’investissement privé amplifie particulièrement ce sentiment de spoliation des moyens de l’Etat au profit d’un seul groupe politique.

Le maintien, deux décennies après la reconnaissance de la liberté de presse, du monopole de l’Etat sur la publicité est une autre épée de Damoclès au dessus des lignes éditoriales autonomes.

Le refus par le pouvoir depuis vingt ans d’appliquer des dispositions substantielles du Code de l’information est un autre cas du gel arbitraire de fait des droits et libertés que reconnaissent aux citoyens la Constitution et la législation en vigueur. Il en est ainsi des tergiversations opposées à l’installation du Conseil supérieur de l’information. Comme à son habitude, le régime bloque illégalement les dispositions les plus positives de lois dont il promet systématiquement l’amendement, on ne sait dans quel sens.

Dans la suite logique du Manifeste des droits et libertés, le Mouvement du MDL exige l’ouverture inconditionnelle du champ médiatique, y compris le secteur de la publicité, au pluralisme de l’opinion et à la transparence de l’investissement. Le MDL appelle les pouvoirs publics à se conformer à ses engagements en abrogeant les articles 144 et 144 bis du Code pénal et à cesser toute cabale contre la presse.

En tout état de cause, l’ouverture loyale du champ médiatique conditionne toute relance sérieuse du processus démocratique.

Alger, le 02 Mai 2011

Les portes paroles: Abdesselam Ali-Rachedi, Ali Brahimi, Tarik Mira, Hamid Ouazar, Yasmina Si Abderrahmane, Site Internet: http://www.manifestedesdroitsetlibertes.net/ Contact. : 05 50 48 62 88 / 05 50 47 66 51 / 07 72 97 39 88

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