Nouveaux affrontements à Misrata, frappes de l'Otan à Tripoli

Une sixième mission de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) est partie vendredi de Benghazi, fief de la rébellion à l'Est, pour Misrata.

L'ouest de la Libye était le théâtre vendredi de violents combats entre rebelles et forces gouvernementales pour s'assurer le contrôle de l'aéroport de Misrata, alors que de nouvelles frappes de l'Otan ont touché Tripoli. À Misrata, grande cité côtière assiégée depuis deux mois à 200 kilomètres à l'est de la capitale, de violentes explosions ont retenti à partir de 7 h 30 autour de l'aéroport, situé à deux kilomètres au sud-ouest de la ville. En début d'après-midi, des rebelles ont annoncé que les forces gouvernementales avaient lancé une contre-attaque, appuyées par quatre chars, sur la zone d'al-Ghiran, près de l'aéroport. "Nous les avons arrêtés à l'extrême limite, pour le moment", a déclaré à l'AFP Ibrahim Ahmed Bouchagha, un combattant rebelle arrivant du front avec un blessé.

Vers 13 h 30, un journaliste de l'AFP a entendu plusieurs explosions en rafales, précédées de sifflements en direction de l'aéroport. Une énorme fumée grise se dégageait de la zone, et les blessés ne cessaient d'arriver au principal hôpital de la ville. L'hôpital a fait état de 2 morts et de 16 blessés à la mi-journée, et selon le docteur Khalid Abou Falra, un petit hôpital des faubourgs ouest a également signalé 3 à 4 morts. "Tous nos blocs opératoires sont pleins", a déclaré le médecin. Depuis la mi-journée, des obus de mortiers et des roquettes tombaient de nouveau sur la ville, selon des témoins et des médecins, tandis qu'au moins un avion de l'Otan tournait au-dessus de Misrata.

Nouvelle offensive

Des navires de l'Otan ont par ailleurs neutralisé des mines marines posées par les forces loyalistes dans le port de Misrata, selon le général britannique Rob Weighill. Selon le Croissant-Rouge, les violences à Misrata ont fait environ 1 500 morts, habitants et rebelles, en deux mois. Selon le procureur local, les pro-Kadhafi ont aussi enlevé plus de 500 habitants dont le sort restait inconnu. Toujours dans l'Ouest, les insurgés tenaient vendredi le poste-frontière tuniso-libyen de Dehiba, a constaté une journaliste de l'AFP qui a vu trois corps de soldats loyalistes côté libyen où s'est déroulé le gros des affrontements.

Conquis par les rebelles le 21 avril, repris jeudi après-midi par les forces gouvernementales, il était retombé aux mains des rebelles quelques heures plus tard. Une centaine de rebelles armés montaient la garde vendredi, s'attendant à une nouvelle offensive.

Adversaire atypique

Selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, l'escalade des violences dans l'Ouest libyen a interrompu les flux de réfugiés partant vers le sud de la Tunisie. Pour la seule journée de mercredi, 3 100 personnes avaient fui via Dehiba. Jeudi soir, Tripoli a été secouée par au moins cinq explosions, après le passage d'avions de l'Otan, selon une journaliste de l'AFP et des témoins, selon qui des colonnes de fumée s'élevaient du quartier d'Ain Zara, cible régulière de raids aériens. L'Alliance a indiqué vendredi qu'elle allait s'efforcer de soulager l'étau sur les villes rebelles de Zenten et Yafran, au sud-ouest de Tripoli, soumises au feu des troupes loyalistes.

Dans l'Est, les forces gouvernementales ont pris le contrôle d'al-Koufra, ville du désert à 600 kilomètres au sud-est de Benghazi, selon la rébellion. Washington a souligné, jeudi soir, que la coalition internationale, accusée par certains pays de dépasser le mandat de l'ONU, était confrontée à un adversaire atypique, affirmant, par exemple, que le régime libyen distribuait du viagra à ses soldats pour qu'ils violent des femmes.

AFP

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