Libye: les pro-Kadhafi attaquent le port de Misrata mais la rébellion confiante

Libye: les pro-Kadhafi attaquent le port de Misrata mais la rébellion confiante

Dans l'Ouest, 30.000 Libyens ont fui la région des Montagnes, à la frontière avec la Tunisie, a annoncé le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), précisant que selon les tout derniers arrivés, les villes frontalières de Nalout et Wazin étaient quasi-désertes.

Les forces pro-Kadhafi ont bombardé mardi le port libyen de Misrata, mais la rébellion a assuré que le dirigeant libyen s'engageait dans "une bataille perdue" et le président français Nicolas Sarkozy s'est dit "optimiste" sur l'issue du conflit.

Le régime libyen a réclamé un sommet extraordinaire de l'Union africaine pour "mobiliser" le continent et une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet du bombardement de "sites civils" et de la "tentative de prendre pour cible" le leader libyen, le colonel Mouammar Kadhafi.

Vers 13h30 heure locale (11h30 GMT), une dizaine de projectiles ont touché le port situé à 12 km à l'est de Misrata, seul lien avec le monde extérieur pour cette grande ville côtière située à 200 km à l'est de Tripoli et dont les forces loyales au colonel Kadhafi ont coupé tous les accès routiers, selon un photographe de l'AFP.

Au moins trois réfugiés africains ont été tués, des projectiles ayant explosé dans un camp de tentes proche du port, où patientent les milliers de travailleurs étrangers toujours bloqués dans la ville.

Un bateau de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), venu poursuivre leur évacuation, a dû s'éloigner par mesure de sécurité.

Selon des rebelles, "une vingtaine de véhicules" des forces gouvernementales se sont approchés du port vers 15h30 heure locale.

Des avions de l'Otan survolaient Misrata, où des explosions espacées étaient également audibles. Selon des journalistes présents dans le port, ils ont mené au moins une frappe.

La troisième ville de Libye a connu ces derniers jours de violents combats au cours desquels les rebelles ont repoussé les soldats pro-Kadhafi aux portes de la ville.

Selon le Croissant rouge à Misrata, les heurts y ont fait environ 1.500 morts, habitants et rebelles, depuis le soulèvement de la ville le 19 février.

"Misrata est la clé de Tripoli. (Mouammar Kadhafi) n'est pas assez fou pour" l'abandonner, avait prévenu lundi le porte-parole militaire du Conseil national de transition (CNT), le colonel Ahmed Omar Bani.

Mais le colonel Kadhafi s'est lancé dans "une bataille perdue" car les rebelles sont plus nombreux, "mieux équipés, entraînés et organisés, et plus déterminés que jamais", a assuré mardi un autre porte-parole du CNT, Jalal al-Gallal.

"Nous sommes optimistes parce que l'opposition libyenne fait preuve d'un grand courage et d'une grande maîtrise", a déclaré à Rome Nicolas Sarkozy, tout en se refusant à toute estimation sur la durée du conflit.

La situation a enregistré des "progrès" ces derniers jours, notamment à Misrata, a estimé le ministre britannique de la Défense Liam Fox, selon qui le régime libyen est désormais "sur la défensive".

Dans l'Ouest, 30.000 Libyens ont fui la région des Montagnes, à la frontière avec la Tunisie, a annoncé le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), précisant que selon les derniers arrivés, les villes frontalières de Nalout et de Wazin étaient quasi-désertes.

Au total, plus de 600.000 personnes ont fui les violences en Libye depuis la mi-février.

A environ 50 km à l'est de Nalout, de violents combats ont opposé lundi des insurgés libyens aux forces du colonel Kadhafi non loin de Kabaou, ont indiqué des habitants et des insurgés dans cette ville de 15.000 habitants, faisant état de 45 loyalistes et 2 insurgés tués.

Selon l'agence officielle libyenne Jana, la ville d'Al-Khoms, à une centaine de kilomètres à l'est de Tripoli, a été la cible mardi de bombardements de l'Otan.

La Libye a demandé à la Russie de convoquer une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'Onu "pour discuter de (...) l'agression colonialiste croisée contre les sites civils libyens, et de la tentative de prendre pour cible le leader Mouammar Kadhafi", a indiqué la télévision d'Etat.

Le régime libyen a qualifié de "tentative d'assassinat" du Guide le raid de l'Otan qui a détruit dimanche soir le bureau du colonel Kadhafi, situé dans son immense résidence à Tripoli, faisant trois morts.

Le ministre américain de la Défense Robert Gates et Liam Fox ont estimé que le bureau de Kadhafi constituait une "cible légitime". Mais le dirigeant libyen n'est pas lui-même la cible des avions de l'Otan, a affirmé M. Gates: "Nous ne le visons pas spécifiquement".

La télévision libyenne a diffusé des images de M. Kadhafi qui semblent avoir été filmées lundi. Apparemment détendu, il y reçoit des dignitaires du régime sous sa tente dans sa résidence.

Le gouvernement libyen a aussi réclamé un sommet extraordinaire de l'Union africaine pour "mobiliser" le continent et "faire face à l'agression extérieure".

L'UA a reçu des représentants des deux camps à Addis Abeba pour tenter de trouver une solution au conflit.

Le ministère italien des Affaires étrangères a annoncé mardi que la prochaine réunion du Groupe de contact chargé de piloter le volet politique de l'intervention internationale en Libye se tiendrait le 5 mai à Rome.

AFP

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