Forum Free Algérie lance le débat

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31 ans après, que reste-t-il du Printemps berbère ? Jadis fédératrice des énergies militantes, la question identitaire, qui connut pour la première fois en avril 1980 sa plus franche expression politique, a fini par subir, 30 ans après, l’érosion du temps. Non que la revendication soit totalement passée de mode mais juste qu’elle ne constitue plus, chez les uns et les autres, le référent programmatique dominant.

Les commémorations des événements d’Avril 1980, communément désignés par Printemps amazigh, poursuivent néanmoins de fleurir chaque avril. Souvent en rangs dispersés, résultante de la multiplication d’acteurs et de chapelles politiques se réclamant du combat démocratique pour l’émancipation identitaire.

C’est que les clivages partisans ont déteint sur les luttes militantes pour la consécration et la promotion de la langue et de la culture amazighes, la nébuleuse culturelle n’étant plus ce qu’elle était à l’éclosion du Printemps amazigh.

Certains, les plus nostalgiques des décennies où les manifestations publiques pour la reconnaissance de tamazight étaient de véritables démonstrations de force, voient en cette dispersion des énergies militantes un recul.

D’autres, plus pragmatiques, y relèvent une conséquence logique de toutes les évolutions politiques et sociales que le pays a connues depuis. Avant le déverrouillage du champ politique en 1989, avec la promulgation du nouveau texte constitutionnel qui autorisa la création de formations politiques, c’est le Mouvement culturel berbère (MCB) qui avait à tâche d’organiser et d’encadrer les luttes pour la langue et la culture amazighes.

Le mouvement était une sorte de creuset où pouvaient s’émanciper les bonnes volontés militantes, indistinctement des obédiences idéologiques.

Cela devait évoluer dès lors que d’autres vecteurs de promotion de la revendication identitaire étaient devenus possibles, en l’occurrence les partis politiques. Les plus en vue d’entre la soixantaine de partis qui a vu le jour après l’ouverture du champ politique, le RCD et le FFS évidemment, les deux partis les plus ancrés en Kabylie, région qui porta les luttes identitaires.

De surcroît, dans leurs écrasantes majorités, les dirigeants de l’un comme de l’autre parti étaient des acteurs prépondérants d’Avril 1980. C’est donc tout logiquement que la revendication identitaire allait connaître son prolongement dans l’action politique partisane. Le Mouvement culturel berbère ne survivra pas longtemps aux décantations idéologiques et partisanes qui se sont opérées.

Et vous, qu'en gardez-vous ?

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Commentaires (18) | Réagir ?

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algerie

merci

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algerie

merci

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