Bouteflika peut-il encore gouverner ?

Bouteflika peut-il encore gouverner ?

A Tamanrasset, sa voix était à peine audible lorsqu’il a évoqué la possibilité de créer «une mégapole» dans l’Ahaggar. Il était assis lors des explications sur le projet du transfert d’eau In Salah-Tam. Ce n’est pas dans ses habitudes. Le président de la République délègue ses représentants pour lire des textes en son nom dans les conférences et les rencontres depuis plus d’une année.

Un Bouteflika en forme à Tamanrasset, marchant à pas vifs dans les rues de la capitale de l’Ahaggar : tout semble avoir été fait pour que cette image soit parfaitement visible à la télévision officielle qui a expédié des équipes entières au Sud pour «couvrir» l’événement.

L’ENTV a diffusé, mardi 5 avril au soir, de longues minutes de ce qui est appelé « le bain de foule», exercice préféré du locataire d’El Mouradia. Pourtant, cela fait plus de sept mois que Bouteflika n’a pas fait de déplacement à l’intérieur du pays. A Tamanrasset, il n’est resté que deux heures. Cela tranche avec ses longues visites qui duraient deux jours à l’intérieur du pays avec une cinquantaine de points à « inspecter ». Durant ces sept mois, le chef de l’Etat a limité ses activités aux audiences réservées aux visiteurs étrangers et aux Conseils des ministres. Pas plus.

Bouteflika, qui adore les discours fleuves à l’ancienne, ne parle presque plus. A Tamanrasset, sa voix était à peine audible lorsqu’il a évoqué la possibilité de créer «une mégapole» dans l’Ahaggar. Il était assis lors des explications sur le projet du transfert d’eau In Salah-Tam. Ce n’est pas dans ses habitudes. Le président de la République délègue ses représentants pour lire des textes en son nom dans les conférences et les rencontres depuis plus d’une année.

Des rumeurs ont couru ces dernières semaines sur un état de santé en détérioration. Les éclipses de cet homme de 74 ans ont renforcé l’idée que Bouteflika n’est plus en mesure d’avoir le même dynamisme qu’en 1999, année de son arrivée au pouvoir.

A l’époque, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Houari Boumediène donnait l’impression de pouvoir surmonter montagnes, plaines et mers pour être un Président « à part entière ». Il se plaignait d’avoir laissé « les pouvoirs de Franco (dictateur espagnol) » en quittant les palais d’Alger en 1979, après la mort mystérieuse du colonel Boumediène, pour retrouver « les prérogatives de la reine d’Angleterre ». Le temps a passé et Bouteflika, qui a déjà consommé deux mandats de cinq ans, a confié à Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, qu’il avait plus de convictions que de forces.

L’état de santé de Bouteflika, entouré d’un silence opaque, a alimenté les discussions des dîners des ambassadeurs et des hommes d’affaires ces trois dernières années. La maladie, toujours inconnue, de Bouteflika a même occupé un petit espace dans les câbles diplomatiques américains partiellement révélés par WikiLeaks. Les médecins français, qui suivaient le dossier de Bouteflika, ont bien gardé le silence. Malgré cela, Bouteflika, qui ne semble pas faire confiance au système de santé algérien, s’en est séparé. En juin 2009, les autorités algériennes avaient montré un certain « agacement » devant l’intérêt des partenaires étrangers pour l’état physique du chef de l’Etat. Presque une année après, Ahmed Ouyahia, Premier ministre, s’était trouvé obligé également de démentir « les rumeurs » sur la maladie présidentielle. Des rumeurs qualifiées « d’abjectes » visant à « déstabiliser le moral de la population ».

Pas moins ! Bouteflika, le premier concerné, ne disait rien. Pas même son frère, Saïd, ou son entourage. Les Algériens n’ont pas le droit de savoir. Tout se gère en milieu fermé. Et les rumeurs continuent de meubler les vides politiques algérois : atrophie musculaire, cardiopathie, insuffisance rénale, ulcère, aphonie… seraient à l’origine de l’affaiblissement de Abdelaziz Bouteflika. Mais rien n’indique que l’homme souffre d’une de ces maladies en l’absence de bilan médical crédible. Un câble de l’ambassade US datant de 2007, révélé par WiliLeaks et repris par l’agence Reuters, a évoqué « un cancer » « actuellement en rémission » qui fait souffrir le premier magistrat du pays.

Un autre câble, datant de janvier 2008, rapportant une discussion entre l’ancien ambassadeur américain à Alger, Robert Ford (actuellement en poste en Syrie) et son homologue Bernard Bajolet, revenait aussi sur la situation médicale du chef d’Etat algérien. Bernard Bajolet, visiblement bien informé, avait tenu ces propos : «La santé de Bouteflika est meilleure et il pourrait vivre encore plusieurs années. Son rétablissement et son regain d’activité lui donnent plus de marge de manœuvre sur l’armée.» Autrement dit, si l’état de santé de Bouteflika se détériore, « la marge de manœuvre » se rétrécit ! Une maladie-enjeu ?

En 2006, Bouteflika disait : « Je suis un homme comme les autres. C’est évident que si j’avais des problèmes de santé, je devrais rentrer chez moi définitivement. » Cinq ans après, Bouteflika, qui entame l’an III de son troisième mandat, n’est pas rentré chez lui « définitivement » ; est-ce à dire qu’il « pétille » de santé ? « Tout le monde sait que j’ai été malade et que j’ai dû subir une sérieuse convalescence. Mais maintenant, j’ai repris mes activités normalement et je ne pense pas que cette question devrait engendrer des commentaires ou des calculs qui sont plus ou moins imaginaires », déclarait encore Bouteflika à l’agence Reuters en mars 2008. Toutes ces déclarations ont été faites avant les révoltes en Tunisie, en Egypte et le départ de Zine Al Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak. Des dictateurs « délogés » malgré leur bonne santé…

Fayçal Métaoui

© El Watan

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Commentaires (22) | Réagir ?

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Karim saadi

Il faut chasser les marocains qui nous colonisent depuis 1962, et faire passer cet article dans tous les journaux algériens, le peuple algérien est colonisé par les marocains il faut qu'il le sache, une deuxième révolution s'impose en Algérie pour assainir l'Algérie de cette mafia marocaine au pouvoir en Algérie et ses tentacules à travers le pays. Vive l'Algérie indépendante du clan d'Oujda.

L'invasion

Par Free Algérie | 06/04/2011 22:06:00

L'invasion

L'Algérois, une chasse-gardée du clan d’Oujda. Vers la disparition de la communauté algéroise de souche?

L’histoire de l’Algérois jusqu’en 1962 était étroitement liée à celle de la Grande-Kabylie. Ces deux région ont toujours constitué une région commune et intégrée, administrativement (régence d’Alger sous les Turcs, département d’Alger sous les Français) et humainement. En effet, Les populations algériennes qui ont toujours peuplé L’Algérois étaient, jusqu’à cette date, d’origine kabyle :Ibn-Khaldoun (histoire des Berbères, Tome 1) nous apprend, qu’au 10 ème siècle, la région était habitée par les Zouaouas et les Flissas, des tribus kabyles. Pendant la colonisation française, la migration des Kabyles vers l’Algérois connaitra, après 1871, date de l’insurrection d’El Mokrani, un grand développement. Les Kabyles peupleront massivement, l’Algérois et contribueront à l’essor économique de la région. En effet, même si le maître d’œuvre était le colon, la main d’œuvre était d’origine kabyle :Les Kabyles ont contribué à bâtir Alger et à la mise en valeur les terres algéroises. En 1962, on peut dire que la population algéroise était, en majorité, d’origine kabyle car jusqu’à cette date, Le mouvement de population allait de la Kabylie vers l’Algérois.

Après le 5 juillet 1962, date d’indépendance de l’Algérie, ce mouvement de population vers l’Algérois va provenir du sens inverse. En effet, la masse d’individus arrivant dans le cadre de l’armée des frontières (armée communément désignée sous le nom de clan d'oujda car l'État-major, sous l'autorité de Houari Boumedienne, était installé à Oujda, Maroc), sera originaire de l’Ouest. A son entrée dans l’Algérois, elle se heurta à une grande résistance de la part des maquisards de la willaya 4 (Algérois). Les combats ont été violents et durs, Cependant, du fait de l’armement moderne fourni par l’Égypte, dont elle disposait, l’armée des frontières finit par prendre le pouvoir à Alger (3 sept. 1962) et imposer sa domination. A la fin du règne de Houari Boumedienne, le clan d'oujda contrôlait toutes les institutions et tout ce qui représentait un pouvoir d’envergure était entre ses mains. Les postes de pouvoir de peu d’importance étaient occupés par des individus que lui-même avait placés. Le clan avaient jeté ses tentacules dans tous les domaines de la société algérienne (administration, économie, politique…). Dès lors, on peut dire que la structure sociale algéroise était divisée entre les la caste d'Oujda et les autres, en majorité, les Algérois de souche. quelle sera l’évolution de cette région sous Chadli?

Sous Chadli, le clan d'Oujda va ajouter au contrôle institutionnel, l’appropriation des richesses sous une forme directe. En effet, la libéralisation de l’économie que ses membres mettront en mouvement leur donne la possibilité de s’accaparer du commerce de l’import-export, d’avoir accès aux prêts bancaires leur permettant de se construire des villas luxueuses et immenses, d’ouvrir des entreprises privées et progressivement de commencer à mettre la main sur les terres de la Mitidja autogérées, privatisées mais aussi les terres de particuliers. Ce dernier processus sera accéléré dans les années 90 par les événements secouant l’Algérois. En effet, les massacres dans les campagnes et les villages de l’Algérois vont avoir deux conséquences: en premier, pousser les paysans, environ 1, 5 millions, à abandonner leurs terres (Algeria-watch. org ''Zouggara en 1997, massacres et déplacement forcé des populations'', 12 août 2010, et ''les déplacements de population :un drame occulté'', avril 2010, google. com), et ''Comité de justice pour l’Algérie''déplacements forcés de population'', ‘’Massacres en Algérie de 1992 à 2004-dossier No. 2. google. com), en second, permettre au clan de peupler la région par des populations étrangères à l’Algérois qu'ils feront venir des autres régions d'Algérie et qui joueront un rôle double:assurer le travail de la terre pour les nouveaux propriétaires du clan d’oujda et fournir des hommes à l’Armée. Une armée formée à l’origine par des gens installés au Maroc et en Tunisie et entrée en Algérie en 1962. Son entrée se fit selon deux axes :La branche tunisienne se déploya dans le constantinois et la branche marocaine dans l’Oranie et l’Algérois. Selon le colonel Bencherif (willaya 4), ''le nombre de militaires rentrés du Maroc en 1962 a pas moins de 10000 hommes, entrainés uniquement pour prendre le pouvoir'' (Étude sur Boumedienne et le groupe d’Oujda, Paya Jean Francois, Google. com). Étant donné l’enjeu algérois, ville de pouvoir, région centrale, on peut supposer que sur les 10000 soldats qui sont entrés en Algérie, environ 8000 ont été lancés dans l’invasion de l’Algérois. Du fait que les frontières entre l’Algérie et les Maroc était fermée entre 1958 et 1962, on peut supposer que la branche Ouest était constitué de Marocains. Aussi, on peut dire que la masse de soldats qui, en 1963, s’installera dans l’Algérois serait d’origine marocaine. Du fait, de sa méfiance envers les populations locales qui se sont opposées à son entrée dans l’Algérois dans le cadre de la willaya 4, elle élargira sa base en recrutant dans ses rangs des individus des autres régions, mais aussi du Maroc comme nous l’Apprend Saad Lounes qui avance que ''jusqu’à la mort de Hassan II en 1999, les membres du clan d’Oujda ont continué à faire venir des membres de leurs familles du Maroc pour les intégrer dans les rangs de l’armée, la police ou l’administration, en falsifiant leur état-civil''. (le clan d’oujda continue à diviser les Algériens, leMatindz, 7 mars 2011). Toutes ces populations transférées vont, en premier, assurer la protection du pouvoir et, ensuite, contrebalancer le poids démographique de la population algéroise de souche, une population acculée à la misère, une situation qui limite le nombre de mariages et donc bloque son accroissement démographique. De fait, on peut avancer que, en plus, du renforcement de son pouvoir et de l’élargissement de ses intérêts, le clan d’Oujda a un projet plus global :peupler l’Algérois par une population ‘’transférées’’et fidèles qu’on encourage à l’accroissement par l’accès aux logements et aux emplois dans le cadre des institutions (armée, police, administration…) et ce, tout en marginalisant la population algéroise de souche :Marginalisation sociale (misère, chômage, baisse de la démographie,) marginalisation de son rôle pendant la révolution de 1954-62 (voir notre article ''l'arabo-islamisme du clan d'Oujda''... Lematindz, 18 mars 2011) mais aussi marginalisation spatiale. En effet, La tendance est de la concentrer à l’Est d’Alger et de l’Algérois, alors que la communauté issue du clan d’Oujda est en train de s’accaparer l’espace englobant Hydra, Delly Ibrahim, les terres de la Mitidja et l’Ouest de l’Algérois allant d’Alger vers Cherchell. Dans sa politique de régionalisation qui se dessine progressivement, l’Oranie aux Oranais, la Kabylie aux Kabyles, le Constantinois aux Constantinois, le Sahara aux Sahariens, le clan d’oujda s’est fixé comme objectif de débarasser l’algérois de sa population de souche, d’accaparer cette région et de la peupler par des individus issue de sa communauté. La nouvelle aristocratie, en grande partie d’origine marocaine, est en train de se donner une région :L’Algérois, autrement dit, l’Algérois est devenue chasse-gardée du clan d’oujda. Cela dit, contrairement aux autres régions ou la caste au pouvoir évolue parallèlement à la population, dans l’Algérois, la communauté issue du clan d’Oujda se dévellope parallèment (accroissement du pouvoir et des richesses) à la communauté algéroise de souche mais aussi contre elle, car elle a planifié la disparition des Algérois de souche ou du moins leur réduction à un niveau ou ceux-ci ne pourront plus s’opposer à l’accaparement de leur région. Le point de non-retour serait-il atteint?

Aristote (ys)

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omar attourki

@ karim:// qu'avez-vous à fustiger les marocains !il parait que pendant la lutte pour l'indépendance les marocains nous ont aidé et combattus a nos coté-et l'ALN était stationné au maroc, nador et oujda surtout-les marocains vous ont donné le 1er président, ben-bella et maintenant vous avez des ministres et militaires de hauts rangs, boudiaf éléminé et bouteflika homosexuel fait ce qu'il peut-boutef. n'a jamais pris part dans un combat contre les français-il n'était pas dans le maquis mais dans la mosquée à oujda- votre président est homo est vous en etes fiers et ça se prend pour "ashaab-annif" rien du tout c'est nul votre dialogue tout est parti-pris et 1_2_3 go hom DZ

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kouceila amazigh

dommage de constater que la presse s'attarde sur l'état de santé d'une personne président soit-elle. Le vrai combattant honnette ne profite pas de la santé dégradante de son advesaire. c'est contraire à la moral et à la dignité et à l'honneur. les algériens souscrivent à tous les combats intellectuels, d'idée et tout mais dans la dignité. c mesquin pour un journaliste d'attaquer quelqu'un par son point faible, la santé. tout le monde peut tomber malade. certainss me diront qu'il s'agit là d'un président mais je réplique que le journaliste ne doit pas liu aussi tomber aussi bas au point de manquer d'arguments pour se rabattre sur un état de sant"é. pauvre algérie!!!!!!!

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