Privatisation du CPA : le gouvernement tergiverse

Privatisation du CPA : le gouvernement tergiverse

«Nous reprendrons le processus de privatisation du CPA quand les choses seront plus claires. Nous avons besoin d’un peu de temps pour évaluer l’impact de la crise». C’est en ces termes sibyllins que la ministre déléguée à la Réforme financière, Fatiha Mentouri , a expliqué la position du gouvernement aujourd’hui, lors d’une conférence de presse à Alger, deux jours après l’annonce de la suspension de la privatisation du Crédit Populaire d’Algérie (CPA). «Nous n’avons pas voulu prendre de risques», a-t-elle martelé comme pour certifier que la décision n’était liée qu’aux incertitudes provoquées par la crise.

Cette communication avait pour but de rassurer les partenaires sur les motivations du gouvernement.

N’empêche : le « quand les choses seront plus claires » a laissé tout le monde dubitatif. Qui peut dire quand les incertitudes liées à la crise financière et bancaire internationales seront levées ? Pas avant des semaines, de nombreux mois sans doute.

Bref, de quoi relancer le doute, le brouillard et les interrogations…

El B.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Abdesselam Ali-Rachedi

Cette issue était parfaitement prévisible. Je vous renvoie aux commentaires que j'avais fait sur le sujet les 19 et 20 septembre 2007. J'avais écrit, le 19 septembre, 2007 at 19:53 :

"La privatisation est indispensable pour moderniser notre système bancaire. De plus, c?est la meilleure façon de mettre un terme au pillage de nos banques par la mafia politico-financière. Ne pas privatiser, c?est le reproduction garantie de la prédation à grande échelle. Quant à poursuivre ceux qui se sont servis dans les banques publiques, le jour où il y aura une justice indépendante et un gouvernement digne de ce nom, on pourra toujours? mais faut pas rêver, ce n?est pas pour demain. Alors, la privatisation, pourquoi pas ?

et, le 20 septembre, 2007 at 23:07 : "Si les dirigeants du CPA avaient fait leur travail de manière professionnelle vis-à-vis des 350 opérateurs dont vous parlez, il n?y aurait pas eu les 900 millions de DA de créances douteuses. Ils sont donc les premiers responsables !

Le plus ignorant des Algériens sait que l'octroi de crédits aux investisseurs obéit plus aux injonctions du pouvoir qu?à une décision résultant de la solidité du dossier.

Dans tous les cas, la banque doit s?entourer de garanties (hypothèques sur les biens, assurances ?) et doit être en sûre de récupérer son bien (qui n?est que le bien des déposants !). C?est quand même le rôle d?une banque que de prêter de l'argent et de se faire rembourser tout en empochant des bénéfices !

Il n?y a que chez nous où les créances douteuses sont ?monnaie courante?. La raison en est simple : il s?agit de banques publiques.

Dans une situation où l'État lui-même est privatisé, tout ce qui appartient à l'État devient par la force des choses la propriété des détenteurs du pouvoir et n?a plus de public que le nom.

Retirer des mains de la mafia politico-financière nos banques sera une ?uvre de salubrité publique. D?ailleurs, cette dernière n?a manifestement aucune envie que le système bancaire échappe à son contrôle. C?est ce explique les retards et les atermoiements dans le programme de modernisation des banques, qui inclut aussi leur privatisation. Ce n?est qu?à cause de la pression étrangère qu?ils consentent à faire un premier geste. "

Comment en effet croire à la sincérité des pouvoirs publics quand on sait qu'ils se refusent depuis des années, sous des prétextes fallacieux, à imposer le paiement par chèque et autres moyens de paiement modernes. Quand aux fameuses créances non performantes évaluées par certains à 900 millions de dinars, elles ne pourront que continuer à gonfler tellement ce report de la privatisation fait le bonheur des prédateurs en tous genres.

Non le report de la privatisation de CPA n'est pas une bonne nouvelle et ne sert pas les intérêts de l'Algérie !