Libye: l'Otan prend le commandement des opérations

L'Otan a décidé dimanche de prendre le relais de la coalition pour commander toutes les opérations militaires en Libye, au moment où les insurgés progressent et que les efforts en vue d'une solution diplomatique s'intensifient avant une réunion mardi à Londres.

L'Otan a décidé dimanche de prendre le relais de la coalition pour commander toutes les opérations militaires en Libye, au moment où les insurgés progressent et que les efforts en vue d'une solution diplomatique s'intensifient avant une réunion mardi à Londres.

"Les alliés de l'Otan ont décidé de prendre le commandement de l'ensemble de l'opération militaire en Libye en vertu de la résolution (1973) du Conseil de sécurité des Nations unies", a indiqué le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen à l'issue d'une réunion des ambassadeurs des 28 pays membres du bloc.

L'objectif est toutefois strictement circonscrit: "notre objectif est de protéger les civils et les zones peuplées de civils, menacés d'attaques de la part du régime du colonel Kadhafi", a ajouté M. Rasmussen. L'alliance, qui se chargera de la zone d'exclusion aérienne, de l'embargo maritime et de la protection des populations civiles, va prendre la tête de l'opération "immédiatement", a-t-il souligné.

Dans les faits, le passage de relais entre la coalition internationale et l'Otan devrait prendre de 48 à 72 heures, a cependant précisé un responsable de l'alliance.

La décision a été prise à l'unanimité des Etats membres de l'Alliance, après plusieurs jours d'âpres négociations sur le rôle exact conféré à l'Otan et sa capacité à réaliser ou non des frappes aériennes sur des cibles au sol.

Au final, il a été décidé que la mission de l'alliance sera "strictement" de protéger les civils. Elle n'envisage pas d'intervenir pour soutenir les insurgés qui combattent les forces du colonel Mouammar Kadhafi. "L'Otan restera toujours impartial. L'Otan ne choisit pas de camp. Le but est d'arrêter tout danger éventuel pour la population, en accord avec la résolution (1973) de l'ONU" autorisant l'usage de la force pour imposer un cessez-le-feu immédiat en Libye, a dit un diplomate s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

L'Otan a déjà commencé à "exécuter les opérations de la zone d'exclusion aérienne" au-dessus de la Libye et à imposer un embargo naval sur les armes. Le général canadien Charles Bouchard, nommé vendredi à la tête des opérations de l'OTAN en Libye, a pris le relais de l'armée américaine.

Les Etats-Unis étaient pressés de passer le relais. L'intervention en Libye est impopulaire dans le pays.

Paris, qui rechignait à abandonner le contrôle des frappes aériennes à l'Otan, a obtenu la création en parallèle d'un "groupe de contact": il regroupera les douze pays participant à l'intervention, y compris les Etats arabes, et se réunira à Londres mardi pour la première fois et doit à ses yeux assumer "le "pilotage politique".

Les ministres des Affaires étrangères de plus de 35 pays ont déjà confirmé leur participation à cette réunion aux côtés de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon.

Le président français Nicolas Sarkozy a souligné vendredi que la solution ne pouvait pas être seulement militaire mais "politique et diplomatique". Il a annoncé une initiative franco-britannique en ce sens en vue de la réunion de Londres.

"Il y a de nombreux diplomates et chefs militaires en Libye qui basculent, qui changent de côté, qui font défection parce qu'ils voient comment ça va se terminer", a noté pour sa part la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, sur CBS.

Le département d'Etat américain a loué les efforts de l'Union africaine pour tenter de trouver une solution négociée à la crise libyenne.

L'Italie, ancienne puissance coloniale, a annoncé qu'elle présenterait elle aussi un plan, qui prévoit un exil du colonel Kadhafi. "Même à l'intérieur du régime, il y a des gens qui travaillent à cette solution", selon le ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini.

AFP

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