Le sommet de Paris déclenche l'opération militaire en Libye

Des dirigeants européens, arabes et nord-américains ont donné samedi le coup d'envoi des opérations militaires contre les forces de Mouammar Kadhafi, la France étant suivie par ses alliés américain et britannique.

Nicolas Sarkozy a annoncé peu avant 16H00 que des avions français étaient entrés en action avant même la fin d'un sommet qui a réuni à l'Elysée les dirigeants de 22 pays et organisations, dont l'Onu, l'Union européenne et la Ligue arabe.

"En accord avec nos partenaires, nos forces aériennes s'opposeront à toute agression des avions du colonel Kadhafi contre la population de Benghazi", a dit le président français.

"D'ores et déjà, nos avions empêchent les attaques aériennes sur la ville. D'ores et déjà, d'autres avions français sont prêts à intervenir contre des blindés qui menaceraient des civils désarmés", a-t-il ajouté.

Le ministère français de la Défense a précisé qu'une vingtaine d'avions avaient participé aux premières opérations et annoncé l'appareillage, dimanche vers 13H00, du porte-avions Charles-de-Gaulle. Une première frappe a détruit plusieurs blindés libyens près de Benghazi.

Ces opérations se poursuivront "dans les jours qui viennent jusqu'à ce que le régime libyen accepte les résolutions des Nations unies, c'est-à-dire cesse toute violence contre ses populations, retire ses troupes de là où il les a fait pénétrer et laisse s'exprimer l'aspiration du peuple libyen à la liberté et à la démocratie", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé samedi soir sur France 2.

110 MISSILES TOMAHAWK TIRÉS

La première frappe française a été suivi dans la soirée de samedi par le tir de 110 missiles Tomahawk contre plus de 20 sites libyens, à partir de sous-marins et de navires américains et britanniques croisant en Méditerranée, a annoncé samedi un responsable américain.

Les sites libyens pris pour cibles par ces missiles de croisière représentaient des menaces pour les pilotes de la coalition mais aussi pour le peuple libyen et les tirs créent des conditions favorables à l'intervention d'avions.

Des avions canadiens, norvégiens, italiens, danois se préparent aussi à entrer en action dans les bases italiennes, de même, selon des sources militaires, que des appareils arabes.

Le Premier ministre canadien, Stephen Harper, a précisé qu'un blocus naval était déjà en place.

La chancelière Angela Merkel a réitéré le refus de l'Allemagne de participer à une opération militaire en Libye. Elle a cependant proposé que des avions de surveillance Awacs allemands assurent des missions de reconnaissance en Afghanistan pour libérer des avions américains pour des actions en Libye.

A la demande de l'Allemagne, qui s'est abstenue lors du vote de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu autorisant le recours à la force contre les troupes de Mouammar Kadhafi, le communiqué final du sommet précise que les contributions des uns et des autres seront "différenciées".

"FOLIE MEURTRIÈRE"

Les 22 participants au sommet de l'Elysée demandent dans cette déclaration à Mouammar Kadhafi et à "ceux qui exécutent ses ordres" de mettre fin immédiatement aux actions violentes contre la population civile libyenne.

Nicolas Sarkozy a semblé ouvrir une porte samedi.

"Il est encore temps pour le colonel Kadhafi d'éviter le pire en se conformant sans délai et sans réserve à toutes les exigences de la communauté internationale", a expliqué Nicolas Sarkozy. "La porte de la diplomatie se rouvrira au moment où les agressions cesseront."

Mais pour Alain Juppé, il y a "peu d'espoir" que Mouammar Kadhafi cède aux exigences de la communauté internationale et la puissance de l'intervention de la coalition semble .

Mouammar Kadhafi a défié la résolution 1973 du Conseil de sécurité et un ultimatum franco-britannico-américano-arabe le sommant de se retirer de plusieurs villes et de cesser le feu contre les opposants libyens retranchés à Benghazi.

Ses forces sont entrées samedi dans cette cité de l'est de la Libye, symbole du soulèvement contre le régime Kadhafi. Un comportement jugé "inacceptable" par la coalition.

L'objectif de cette dernière n'est pas de prendre le contrôle de la Libye mais de venir en aide à un peuple en "danger de mort" face à "la folie meurtrière d'un régime qui (...) a perdu toute légitimité", a souligné Nicolas Sarkozy.

"L'avenir de la Libye appartient aux Libyens. Nous ne voulons pas décider à leur place", a-t-il ajouté.

REUTERS

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