Ericsson aurait versé des pots de vin à Djilali Mehri

  Ericsson aurait versé des pots de vin à Djilali Mehri

La radio publique suédoise, Sveriges Radio (SR), a annoncé, mercredi 21 novembre, que le numéro un mondial des réseaux de téléphonie mobile, Ericsson, aurait versé des pots-de-vin à des hommes politiques à la fin des années 1990, afin de remporter des contrats. Parmi ces derniers, l’homme d’affaires algérien et ancien député Djillali Mehri qui aurait reçu de fortes sommes entre 1997 et 2002, à un moment où ce dernier aurait fait office d'agent pour l'équipementier de téléphonie. Le milliardaire aurait perçu pour la seule année 1999, 20 millions de couronnes de commissions de la part du groupe suédois.

Djilali Mehri aurait travaillé avec Ericsson autour des contrats dans le GSM avec Algérie Télécom. Des documents et des courriers, découverts par la police suédoise, attestent qu’il jouait à l’intermédiaire pour des projets de plusieurs centaines de millions de dollars au prorata desquels il obtenait de substantielles rémunérations.
Réagissant aux informations de Sveriges Radio, Örjan Berner, l'un des responsables de l'organisation non gouvernementale Transparency International, a estimé que "s'il a été fait appel aux services de la personne en question (M. Mehri) en tant qu'agent, cela est très inapproprié, car on est à la limite de la corruption". Ericsson n'a pas souhaité réagir aux accusations.

Selon SR, Ericsson aurait aussi versé 12 millions de couronnes suédoises (1,28 million d'euros) de commission à l'ancien ministre des postes et télécommunications d'Oman, Ahmed Suwaidan Al Balushi, entre 1997 et 2000.
Officiellement, l'argent aurait été versé à un agent intermédiaire local après qu'Ericsson eut obtenu un contrat de 300 millions de couronnes auprès de l'administration omanaise des postes et télécommunications.
Mais, selon des documents remis par la banque suisse UBS aux autorités suédoises lors d'une enquête fiscale sur Ericsson, il y a deux ans, le véritable propriétaire du compte était le ministre. Le contrat en question portait sur l'extension du réseau de téléphonie mobile dans la capitale du sultanat, Mascate.
Ces informations surgissent alors que l'équipementier connaît, depuis un mois, de grosses difficultés en Bourse après des avertissements sur résultats. Si l'équipementier ne risque pas de poursuites judiciaires - il y a prescription -, ces affaires viennent s'ajouter aux difficultés rencontrées actuellement. Le 16 octobre, le PDG d'Ericsson, Carl-Henric Svanberg, a annoncé qu'il prévoyait des résultats inférieurs aux prévisions en raison d'une détérioration du marché. Ericsson pâtit d'un ralentissement sur le secteur des réseaux de téléphonie mobile, affecté par la concurrence des fabricants asiatiques.

Chérif A.

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Commentaires (9) | Réagir ?

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Prolet grandcru

Qu´est-ce qu´on nous apprend là? dans la cour de l´école élémentaire, les enfants en parlent. D´où viennent toutes ces richesses (spontanées) des milliardaires algériens, alors que l´Algérie était socialiste il y a si peu de temps? C´est cela qui fait dégouter les Algériens.

Et avec cela, on reproche aux Algériens leur manque de patriotisme et de moral de travail. Il n´y a pas que le terrorisme qui tue en Agérie.

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Larbi Chelabi

Il y a des gens qui ne voient pas ou font semblant d'ignorer le danger de telles pratiques que la morale réprouve. Quand Erickson donne des pots de vin (appelons-les commissions ou Takaroumates si vous voulez) de l'ordre de 1, 28 millions de dollars à un intermédiaire, ce montant est forcément intégré dans les coûts de l'entreprise. Le prix de vente final à l'opérateur se verra gonflé du montant de la commission plus la marge bénéficiaire cible que Erickson a décidé de prendre sur ce contrat. Exemple, si la marge bénéficiaire est de 10%, alors l'opérateur aura payé en plus 1. 4 millions d'euros (1, 28M d'euros multiplié par 1, 1). Qui pensez-vous paiera cet excédent? D'abord, le trésor public qui devra transférer indûment 1, 4 millions d'euros pris à même nos réserves de change même si l'opérateur les acquittera en DA. Ensuite, ce sont les consommateurs algériens qui vont devoir payer cette facture de 1, 4 millions d'euros à laquelle s'ajoutera un autre 10% de marge bénéficiaire de l'opérateur (en supposant que l'opérateur prenne une marge bénéficiaire de 10%). En final, le consommateur aura payé en trop l'équivalent en DA de 1. 5 millions d'euros (1, 4 millions d'euros x 1, 1.

Si après cette brêve démonstration certains ne sont toujours pas convaincus que la corruption fait mal à ce pays, il ne reste plus que la prière comme recours ultime. Celle du mort de préférence!

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