Les immolations ajoutent à l'affolement du régime algérien : Bouteflika veut "savoir"...

Le président Abdelaziz Bouteflika a ordonné une enquête sur les sept immolations par le feu, dont une fatale, enregistrées depuis samedi, rapporte mardi le quotidien "Liberté", citant "des sources bien informées".

"Les services de gendarmerie et de police ont été instruits pour établir un rapport détaillé sur les raisons profondes qui sont derrière les cas des personnes qui ont tenté de se suicider par le feu; leur situation sociale, leur tendance politique et un rapport médico-psychologique", précise le journal.

En outre, d'après "Liberté", "le président (...) a instruit le gouvernement pour prendre des mesures urgentes pour contrer ce phénomène de détresse sociale".

La montée au créneau du président Bouteflika en personne, alors qu'il est resté muet pendant les émeutes qui avaient secoué l'Algérie il y a une quinzaine de jours, semble témoigner d'une inquiétude chez les autorités algériennes de voir ce phénomène déboucher sur une situation à la tunisienne, où les suicides ont déclenché un mouvement populaire qui fait tomber le président Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans.

En Tunisie, c'est l'immolation par le feu d'un jeune homme de 26 ans à Sidi Bouzid (centre-ouest) le 17 décembre qui a donné le départ des manifestations de rue et abouti à la chute du président Ben Ali le 14 janvier, après 23 ans au pouvoir. Cette "révolution du jasmin" violemment réprimée par la police s'est soldée par au moins 78 morts parmi les civils, selon le bilan officiel qui fait également état de membres des forces de sécurité tués sans en préciser le nombre.

Le quotidien "Liberté" ajoute que le Premier ministre a ordonné le gel temporaire des distributions de logements sociaux de façon à éviter des troubles à l'ordre public, sachant que les opérations de relogements en Algérie sont systématiquement suivies d'émeutes.

Les partis politiques algériens se disent aussi "interpellés par ce phénomène" face auquel ils restent désarmés. "Le système en place ne laisse aux jeunes Algériens que la harga (l'exil, NDLR) ou le suicide", accuse Mohsen Bélabes, responsable de la communication du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).

"Je ne sais quoi penser de ce phénomène mais le moins que je puisse dire est qu'il est désolant car cette façon d'agir pour faire entendre sa voix n'est pas pour honorer l'Algérie, ni sa jeunesse", déplore pour sa part Miloud Chorfi, porte-parole du Rassemblement national démocratique appartenant à la collation présidentielle, cités mardi par "Le Temps d'Algérie".

AP

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Commentaires (47) | Réagir ?

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Hafid

La place de Miloud Chorfi est en prison. C'est une personne cupide qui a toujours travaillé pour le DRS, espionnant les journalistes de l'ex-RTA.

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HICHEM

je pense sincerement que si boutef veut etre enterré ici et de ne pas fuir comme son ami ben, il a interet d'écourter son mandat et d'organiser un vote democratique, et de retablir l'ancienne constitution qu'il à violée.

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