LES LEÇONS DES EMEUTES : 1. LE CAS OULD KABLIA

LES LEÇONS DES EMEUTES : 1. LE CAS OULD KABLIA

Le cas de Monsieur Ould Kablia est à étudier de près et même de très près, en ce sens qu’il est du pouvoir actuel, et qui nous permet de remonter jusqu’à la genèse même du système de pouvoir en Algérie, en vue de définir les voies et moyens de s’en débarrasser le plus tôt possible à moindre frais pour le pays et sa population, par utilisation des données collectées de l’étude de ce véritable présentoir des idées congelées du pouvoir.

Ce monsieur très prolixe pour une ex Barbouze et certainement trop même aux yeux des plus futés de la camarilla en charge de notre naufrage programmé ailleurs, n’en a pas moins le mérite de monter au front convaincu de ses lumières ignorées jusque-là. Ayant certainement eu à lire plus de livre de littérature universelle et d’histoire que son premier ministre de chef, il arrive à aligner des concepts politiques Marratiens du nom du chef de la police de Bonaparte dont il partage apparemment la vision de la gestion de la société au profit de l’empereur du moment. Dommage pour lui, que certaines données ne soient pas exactement les mêmes que pour son aussi illustre que sinistre prédécesseur et modèle. Chez les arabes, précurseurs dans l’art du despotisme sans finalité, il a emprunté aussi à deux modèles à ne pas suivre, Mouaouia pour la manœuvre et El hadjadj pour le mépris de la multitude. Dans ce cas aussi les données sont encore plus différentes de celles exploitées par ses prédécesseurs, et maitres à penser. Plus proche de nous historiquement, et vu le lieu de naissance et d’adoption, la victoire du makhzen, grâce à l’intérim du Glaoui, sur la révolte de Abdelkrim a du inspirer bien des vocations chez une variété d’Algériens ayant vécu au Maroc, en contact avec la variété marocaine à éviter, celle du makhzen.

Dans les récentes interviews de ce monsieur la pusillanimité de ce régime apparait même aux aveugles au début sonné par les émeutes, et probablement inquiet pour le devenir de son régime et surtout e sa personne, avait l’air de chercher une sortie par tous les moyens, y compris les concessions les plus farfelues sur des actions précédentes de son gouvernement devenues des rumeurs par le fait du miracle de sidi panique. Après l’arrêt des émeutes qui de toutes façon étaient condamnées à s’essouffler du fait même de leur genèse et de leurs objectifs indéfinis, le Monsieur requinqué au même titre que le reste du groupe au pouvoir, s’est fendu d’une interview, qui donne de lui l’air d’un conspirateur qui pense à haute voix, sans s’en rendre compte, l’Age jouant des tours prévisibles pour tout le monde sauf pour les intéressés eux même. Fin tacticien dans une lointaine jeunesse, et jamais stratège de naissance, il a pratiquement étalé sa tactique en public, pour une stratégie dont il laisse le soin et le mérite à ce qu’il nous présente comme son napoléon, le président de la république. Malheureusement, le président n’est pas plus proche de napoléon que karkabou n’est proche de Wagner, en guise de stratégie il a juste la volonté de mourir le plus tard possible au palais de préférence, et pourquoi pas d’incruster son frangin aux leviers de la machine à sous éphémère dénommée Algérie. Loin de tirer la moindre leçon de l’échec cette jacquerie, vue par lui sous l’angle policier, il profite même de ses résultats désastreux même pour le régime, pour se mettre en avant et avancer ses théories en la matière, tout en gênant les petits copains du même monde mais du gang d’en face.

On ne peut par contre reprocher au Monsieur de faire dans la langue de bois habituelle dans le sérail, l’homme n’étant pas un politique mais une Barbouze, et beaucoup de choses dites par lui sont des constats de faits avérés et réels de la situation que vit le pays. Par contre ce dont il semble à tort tirer une certaine satisfaction inconsciente et provocatrice, c’est de la responsabilité qui lui incombe à lui et ses camarades dans le régime, dans la réalisation de cette grande œuvre dont il fait le constat.

L’art de Barbouzer en rond étant par définition une discipline sans spectateurs, cette sortie publique ne pouvait être indemne de contradiction du fait qu’il fallait en même temps ne pas trop provoquer le bon peuple, sous peine de subir le sort de Marie Antoinette, suite à ses déclarations sur la Brioche, il s’est donc emmêlé les pattes dans l’exécution de son Kata politique. Pour sa vision tactique étalée avec ostentation sur la manière d’entamer des batailles, et sur la démocratie et la liberté dans l’esprit de toute la camarilla au pouvoir impliquée de facto par le « On » utilisé dans sa réponse, elle est révélatrice d’un état d’esprit qui confine à la malformation génétique, plus qu’à la déformation idéologique, si tant est qu’un gang puisse avoir une Idéologie. Commençons par le constat qu’il a fait des choses dans tous les domaines.

- le soulèvement en lui-même Je dis bien soulèvement et je pèse mes mots, car il n’est point nécessaire que des troubles aient un fil directeur et des leaders, et encore moins une stratégie pour être qualifiés de soulèvement, pour cela il suffit d’un étalement en surface et d’une cause commune même accidentelle, et même futile. L’échec d’une action pour une raison ou une autre ou son dévoiement, n’en font pas une action mineure, sauf aux yeux du vainqueur présumé du moment, auquel cas toutes les actions ayant précédé 1954 sont à effacer de l’histoire de la résistance nationale. Heureux de son dénouement à moindre frais pour le pouvoir, il a suivi la consigne générale de le confiner à une affaire de sucre et d’huile, dont il a annoncé le règlement de la manière que tout le monde connait, mais en prenant soin de préciser que les émeutiers n’avaient probablement jamais acheté un kilo de sucre, et que c’était des pillards élevés au pillage et à la rapine tout en se félicitant du fait que 15 Millions de jeunes c’est une minorité qui est descendue en découdre avec les forces de l’ordre. Avouez que pour démêler l’écheveau c’est ardu dans un tel raisonnement tortueux, qui ressemble à un rapport des RG, lu en public. Il est en effet vrai que cette Histoire de sucre et d’Huile montée en épingle, par des parties qui restent à déterminer et que le ministre doit probablement connaitre, a été l’élément déclencheur in situ de ces émeutes, mais pas la raison essentielle qui a poussé des milliers de jeunes à sortir dans la rue un mois de janvier en pleine nuit, le croire c’est être idiot, le faire gober aux autres encore plus. La mal vie des enfants et des parents, et l’avenir aussi obscur que le passé des gens en charge de ce pays est l’élément clé de cette situation, et de celles pires à venir. La présence de pillards dont il reste à déterminer le nombre, et l’origine de l’audace subite avec laquelle il s’en sont pris aux bien d’autrui en même temps que les émeutiers attaquaient des cibles plus dangereuses et pas du tout pillables, comme les commissariats et les brigades de gendarmerie, est effectivement vraie, et a servi au dévoiement du mouvement, mal structuré au départ, et à l’indifférence de la population quant à la suite des évènements.

Vu sous cet angle le règlement tordu du problème officiellement retenu, au profit des spéculateurs en premier, et l’arrêt des émeutes faute de troupes fraiches les gens ayant compris le traquenard nous amène à la question qui se pose d’elle-même : À qui profite le crime, et qui psychologiquement plus proche des pillards, les enfants du peuple pillés depuis leur naissance ou les pillards en costume cravate, qui peuvent orienter en aval leur alter-egos des bas fond, pour terminer la tache de pillage qu’ils ont entamée en amont. Qui est le plus dangereux pour le devenir d’un peuple, celui qui attaque une banque vide de l’extérieur en voyant la voie libre comme par hasard, ou celui qui attaque la même banque de l’intérieur chaque jour que dieu fait en se libérant l’accès du coffre par un coup de téléphone ? La mise hors de cause de la majorité des 15 Millions de jeunes, sonne plus comme une manœuvre que comme une reconnaissance de civisme, que l’intéressé dément juste après sur l’appréciation qu’il donne du jeune Algérien qui n’épargne même pas les universitaires, priés de remplacer les chinois dans les chantiers. Dans sa conception Makhzenienne de la société, « l’Elite » doit être minoritaire et intégralement constituée de courtisans, de parvenus, et de clowns au service du roi, le reste du peuple lui est né pour servir et fermer sa gueule, n’étant pas roi, il lui reste à se positionner dans les trois catégories restantes.

Nous constatons donc que le personnage ne peut faire qu’une lecture conjoncturelle et restreinte des évènements dans un esprit réactifs et non actif, le reste des angles de vision étant obstrué chez lui par un atavisme réactionnaire qui lui colle à la peau. Ses menaces et autres insultes contre les émeutiers le transformant en une sorte d’inspecteur Javert avec le courage et l’équité en moins, et la férocité en plus.

AEGIS 63

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Hocinov

bravo Moh!oui moh, nous les vomissons, nous les détestons, nous haïssons ces "barbos" autoproclamés et auto légitimés qui ont saisi le pays, qui l'ont plié en quatre et mis dans leurs poches. Oui nous les rejetons car ils ne sont pas de nous, ils ne sont pas au service de la nation et du peuple. Nous les vomissons violemment et irrémédiablement ces criminels!

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Génération montante

ELLE EST BONNE LA PHOTO AVEC L'OEIL DE CYCLONE DE KABLIA... IL FAUT EN METTRE UNE À TOUS LES HOMMES ET FEMMES POLITIQUES ALGÉRIENNES... JE SOUS-ENTEND LES MÉCHANTS DU SYSTÈME... ALLONGEZ LEUR LEURS OREILLES ET CREUVEZ LEURS LEURS YEUX... AU MOINS POUR LE PLAISIR DES YEUX... MAIS NON, SOYONS SÉRIEUX... NE LES GLORIFIONS PAS DE CETTE MANIÈRE, CAR LES PERSONNAGES DE BANDES DESSINÉES VALENT MIEUX QU'ON S'Y ATTARDE QUE CES MAFFIEUX QUI GOUVERNENT L'ALGÉRIE. UNE SEULE ET UNIQUE SOLUTION POUR S'EN SORTIR: UN MOUVEMENT DE MASSE PACIFIQUE DE DESOBEISSANCE SOCIALE À L'ÉCHELLE DE TOUTES LES VILLES D'ALGÉRIE ET DE TOUTES LES GRANDES VILLES DU MONDE ENTIER OÙ VIVENT LES ALGÉRIENS... UN MOUVEMENT PACIFIQUE ORCHESTRÉ PAR UN HOMME OU UNE FEMMME CHARISMATIQUE DE L'ALGÉRIE! YA'RRAB, IL N'Y A PAS UN HOMME OU UNE FEMME CAPABLE DE DRAINER DES FOULES ET DE PACIFIER L'ALGÉRIE À JAMAIS... CHICHE, LE PEUPLE ALGÉRIEN, TOUS DEBOUT, TOUS UNIS, TOUS POUR SAUVER NOTRE ALGÉRIE PATRIOTIQUE, NOTRE BIJOU, NOTRE TERRE, NOS CULTURES... GLOIRE À NOS VRAIS MARTYRS, GLOIRE À TOUS LES RÉVOLUTIONNAIRES SINCÈRES, GLOIRE À TOUS LES JEUNES QUI SONT TOMBÉS BÊTEMENT SOUS LES BALLES DE CET OGRE FANTOMATIQUE... LES EURL DE BOUTEF, KABLIA, OUYAHIA & CO...

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