El-Mokrani, Boudiaf, Bouakouir, MALG…Il ne faut pas écrire n’importe quoi ! (3)

El-Mokrani, Boudiaf, Bouakouir, MALG…Il ne faut pas écrire n’importe quoi ! (3)

L’opinion de Alif commence à susciter des réactions. En voici la plus marquante (en 3 parties)

Dans une autre Diatribe contre les caïds en apparence, il s’attaque directement à El Mokrani en s’accrochant à la statue de l’émir Abdelkader, il y a aussi à dire et à redire en bien et en mal comme tous les personnages historiques, et même s’il vaut mieux que les cloportes qui l’utilisent comme feuille de vigne pour leurs lâchages contemporains, il n’est pas le Superman qu’ils ont fabriqué de toutes pièces et parfois contre les idées même du personnage qui aurait désavoué leur rhétorique fumeuse. El Hadj Mohammed El Mokrani, n’est pas un cloporte promu par la France, mais le descendant de Abdelaziz Amokrane roi des Kabyles des Bibans et que les turcs n’ont jamais vaincus, ni lui ni ses descendants depuis 1520 date de leur implantation en Algérie. Le Roi lui-même qui signait des traités de non belligérance avec les turcs, dont des copies sont à la portée du public, est descendant direct des Hammadides de Bejaia et des Zirides de Médéa, Bologne le fondateur d’Alger est son ancêtre. Quand l’émir Abdelkader a signé le traité de la Tafna, pour s’occuper de structurer son état et de réduire les tribus réfractaires de l’Oranie, Bugeaud et Clauzel ont en profité pour attaquer Constantine et les béni Abbes qui vaincus militairement ont gardé les égards dus à une famille de sans royal, et l’occupant fin stratège n’humilie jamais les gens respectés chez eux afin d’éviter de futurs soulèvements, elle n’installe des va nu pieds que là où elle ne craint pas la réaction des gens. Ce n’est pas comme dans les films de série B syriens.

En 1847 à la reddition de l’Émir, El Mokrani avait à peine 17 ans, et quand il déclencha l’insurrection de 1871, il avait 40 ans et avait hypothéqué les terres de ses ancêtres pour distribuer des vivres aux populations sous sa souveraineté soit la région de la Medjana, il n’avait pas attaqué la moindre tribu pour la piller ou lui faire payer l’impôt comme d’autres l’on fait. Il a pris Bordj Bou Arreridj en une seule attaque, ce que personne n’avait jamais fait avant, et le cheikh El Haddad de la Rahmania fondée par sidi M’hammed Boucherie avait levé toutes les régions relevant de sa confrérie soit de Khemis el Khechna à Touggourt dans une insurrection qui n’a été vaincue que 18 mois plus tard par alignement de plus de 120.000 hommes arrivés de métropole soit l’équivalent de 10 pour cent de toute la population de l’est Algérien de l’époque femmes, enfants et vieillards inclus. Il est mort au combat à côté d’Ain Bessem au mois de mars 1872, dans la bataille d’Oued Soufflat. Il ne s’est pas rendu ni négocié quoi que ce soit ce Bachagha comme le dit ce monsieur le neveu de l’Ami de Ali la Pointe. Toute sa famille a été soit exécutée ou déportée en nouvelle Calédonie, et les rescapés sont partis en Syrie et en Palestine ou ils vivent toujours et parlent toujours Kabyle et un des leurs était ministre de la défense syrien et inventeur des dénominations de grades en Arabe.

Ceci pour El Mokrani.

Pour tous les autres je dis que c’est regrettable que le niveau de débat descende à de telles extrémités ou la méconnaissance de l’histoire et le pari pris haineux sont exprimés avec une telle désinvolture à l’encontre de ce que ce pays compte de mieux et qu’il ne reproduira peut être plus vu l’état ou il est arrivé, grâce aux alchimies des uns et aux bêtises des autres. Je ne défends pas les caïds et autres Bachaghas qui ont choisi leur camp, mais les hommes qui ont libéré ou essayé de libéré ce pays à un moment tragique de son histoire quelque soient leurs ancêtres ou les titres qu’ils avaient, contre des critiques subjectives qui viennent d’une partie qui n’a aucun sens ni des réalités ni du bon gout. Étant de la même commune que Monsieur Bouakouir, et en raisonnant comme ce monsieur j’aurais dû mordre tout ce qui le touche par solidarité de Houma ou de clan, et mon grand-père dont j’ai hérité du prénom a liquidé un Mokhazni du caïd des Ait Yahia à bout portant en 1934, ce qui lui a couté un long séjour en Prison pour avoir défendu ses terres contre un caïd vorace, et les martyrs dans la famille sont au nombre de Huit, sans compter les survivants handicapés et malades dont mon père et ma mère, et la maison totalement rasée car infirmerie et refuge de L’ALN en 1957.

Je ne considère pas pour autant avoir le droit ni le culot de les mettre en avant pour attaquer ceux sans l’initiative et la capacité politique desquels ils n’auraient jamais eu l’honneur de se sacrifier pour que leur enfants puissent écrire aujourd’hui.

C’est pour cela qu’il ne faut pas écrire n’importe quoi, à moins que le fruit ne soit pas tombé très loin de l’arbre.

Ferhat Aït Ali

FIN

Plus d'articles de : Mémoire

Commentaires (31) | Réagir ?

avatar
algerie

merci

avatar
algerie

merci

visualisation: 2 / 31