Chroniques algéroises (2)

Chroniques algéroises (2)

Je me retrouvais « zérrant » dans les rues d’Alger, nu sous ma robe d'hospitalisé, trop courte et laissant dépasser une tubulure que je n’avais pas su arracher.

La ville se dérobait sous mes pieds, ils refaisaient le bitume du boulevard Benmhidi, comme à chaque visite d’un chef des tas de tribus. Cette fois ci, on en attendait plus que de raison, une rafale de dirigeants à vie devaient faire le déplacement, des siècles de mandat en additionnant leurs années au sommet.

La ville se faisait belle, un coup de fond de teint par-ci, un peu de manucure par-là et du Mascara juste pour rire (Note à mes amis gaulois : contactez-moi pour une explication de cette dernière phrase)

J’arrivais, fébrile, fait rare, au bar des facultés, si Paris a sa cathédrale Notre Dame, nous avons dans ce bar, la cour des miracles, des Quasimodo comme s’il en pleuvait, des Pheobus, une Esméralda déguisée en homme, à moins que ce ne soit l’inverse, manquait la fleur de lys, ici, se mélangeaient toutes les odeurs, mais pas de fleur de lys….

Des arêtes, accrochées au comptoir pour pas qu’il ne tombe, des sols imbibés, des maquereaux, des tablées d’ouvriers compressés comme des sardines.

Mon ami Larbi était là, Larbi était kabyle, ce qui, avouons le, est un comble avec un prénom pareil, Larbi était toujours là, je me demandais parfois si Larbi ne travaillait pas ici, quoi de plus naturel pour un kabyle ? Mais non, il m’assurait qu’il travaillait au ministère de la culture, quoi de plus naturel en effet.

J’ai bu un verre, puis deux, au huitième, fort du soutien régional des clients, kabyles (Quoi de plus naturel…), je m’essayais à une harangue politique, appelant de mes vœux à la révolution prolétarienne.

Un barbu égaré en double file, kamis blanc, barbe de 18 mois, que nous appellerons Mohamed par flemmardise littéraire, me pris violemment à parti, m’accusant de laïcité ostentatoire, de communisme mécréant, me promis l’enfer et l’éternel châtiment, un canif à la main, il proférait à mon endroit, des menaces de décapitation, je souriais, poliment, évoquant à son envers des prêches d’amours et de tolérance.

Le con, il n’aimait pas et me voilà, fuyant encore…

Salah

Plus d'articles de : Débats

Commentaires (0) | Réagir ?