APN, ce que n'a pas dit Ouyahia: 4. UN SYSTEME FINANCIER OBSOLETE

9.- Les banques algériennes n’arrivent pas à concurrencer sérieusement leurs consœurs marocaines et égyptiennes, selon « d’African Business », de septembre 2010, dans son dossier « Africa’s Top 100 Banks 2010. Le système financier algérien est dans l’incapacité d’autonomiser la sphère financière de la sphère publique, cette dernière étant totalement articulée à la sphère publique dont l’Etat est actionnaire à 100%, le privé local ou international étant marginal, et les dernières mesures contenues dans la loi de finances 2010 devraient encore le restreindre. Après plus de 10 années d'ouverture, le marché bancaire algérien selon le rapport de la banque d’Algérie, de 2009 se compose de six banques publiques et de quatorze banques privées, mais ne devant pas confondre l'importance du nombre de banques privées actives en Algérie, puisque 90% du financement de l'économie algérienne dont 100% secteur public et plus de 77% secteur privé, se fait par les banques publiques avec une concentration au niveau des actifs de plus de 39% au niveau d'une seule banque, la BEA, communément appelé la banque de la Sonatrach. Seulement 10% du financement de l'économie sont pris en charge par les banques privées, (moins de 6000 personnes sur un total d'emplois de plus de 35.000) avec une concentration de plus de 52% toujours pour les actifs pour trois banques. De ce fait, le passage du Remdoc au crédit documentaire Crédoc, introduit par les lois de finances 2009/2010 comme seul mode de financement, outre qu’il ne garantit pas la traçabilité existante déjà au niveau du Remdoc, procédure normale sous d’autres cieux, peut devenir d’ une efficacité limitée pénalisant bon nombre de PMI/PMI majoritaires en Algérie qui n’ont pas de couvertures financières suffisantes, et obligeant bon nombre de grandes entreprises publiques faute de management stratégique, à des surstocks coûteux. La raison fondamentale est que le système financier algérien bureaucratisé (guichets administratifs) est déconnecté des réseaux internationaux expliquant d’ailleurs le peu d’impact de la crise financière mondiale sur l’Algérie, démontrant une économie sous perfusion de la rente des hydrocarbures, les banques prenant peu de risques dans l’accompagnement des investisseurs potentiels.

10.- Nous assistons à un environnement des affaires contraignant. Dans son rapport du 9 septembre 2010, le World Economic Forum (WEF-Forum économique mondial), classe l’Algérie la 86ème place avec un score de 3,96 pour sa compétitivité. La Deutsche Bank à partir de critères dont la stabilité macroéconomique et socio- politique , la diversité et la solidité du secteur bancaire et financier, le climat des affaires, l’ouverture économique, le cadrage juridique des investissements étrangers qui après avoir estimé dans son rapport de 2007 que l’Algérie est en passe de devenir une puissance émergente au sein de la région du Maghreb, revoit sa position dans son rapport de 2010 et déclassera l’Algérie qui occupe dorénavant le dernier du classement des pays de l’Afrique du Nord , juste devant la Libye. La Compagnie française d’assurance spécialisée dans l’assurance-crédit à l’exportation (Coface), a mis sous surveillance négative de la note B, environnement des affaires de l’Algérie dans son rapport de fin juillet 2010, précisant que « les politiques restrictives à l’égard des importations et des Investissements Directs Etrangers justifient, la mise sous surveillance négative de la note B environnement des affaire ». La Coface indique avoir observé depuis juillet 2009, une dégradation du climat des affaires que des dispositions plus récentes n’ont fait que confirmer. «Les mesures prises pour limiter les importations et les sorties de capitaux, pénalisent les opérateurs, en renchérissant et en retardant leurs approvisionnements. Elles ont, en outre, accru le poids d’une bureaucratie déjà trop importante. Le climat des affaires pâtit également et des restrictions s’appliquant aux investissements étrangers, qui rend le pays de moins en moins attractif, alors que l’économie en a le plus grand besoin pour créer des emplois et de la croissance», souligne la Coface. Ces diagnostics vont dans le même sens que le rapport établi par le groupe de la Banque mondiale (BM) « Investing Across Borders 2010 », soulignant que des lois trop restrictives ou encore désuètes sont des obstacles aux investissements, soulignant que leur mise en œuvre peut engendrer des coûts additionnels pour les investisseurs et celui de Doing Business dans son édition 2010 qui apprécie encore une fois assez négativement l’économie algérienne, notamment dans ses deux chapitres liés au climat des affaires en Algérie soustrayant même deux points à l’Algérie par rapport à 2009, la reléguant à la 136ème place sur les 183 évalués dans le cadre du classement des meilleurs élèves dans le domaine des facilités accordées à l’investissement. De plus, il est à noter que le classement 2010 ne prend pas en considération les mesures prises dans le cadre de la LFC 2009 intervenues alors que les données du Doing Business étaient déjà collectées, ce qui laisse présager que le classement de 2011 favorisera encore moins l’Algérie. Selon ce rapport, l’Algérie doit d’améliorer sa compétitivité du point de vue de la sophistication des affaires (128ème place), de l’efficience du marché du travail (127ème place), de l’efficience du marché des biens (126ème place), du développement technologique (123ème place), du point de vue des institutions (115ème place) , de l’innovation (114ème place) et de l’enseignement supérieur et de la formation (102ème place). Le rapport note une détérioration du climat des affaires en 2009 où l’Etat algérien émet des signaux contradictoires particulièrement en matière de la promotion de l’investissement privé national et étranger. A part le secteur des hydrocarbures, celui des télécommunications, certains segments des services à rentabilité immédiate, l’Algérie ne semble guère intéresser les investisseurs étrangers.

11.- L’indice du développement humain beaucoup plus fiable que le produit intérieur brut (PIB), voilant d’importantes disparités tant intersectorielles que socio- professionnelles lui préférant l’indice du développement humain, indicateur beaucoup plus fiable où l’Algérie a perdu 4 places, passant de la 100 ème place, en 2008, à la 104ème en 2009, lit-on dans le rapport du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) de 2010. C’est ainsi que l’Algérie est classée parmi les pays dont le développement humain est qualifié de moyen. Cette détérioration de l’indice du développement humain est corroborée officiellement par une enquête réalisée par l’Office national des statistiques en 2009, qui précise qu’au quatrième trimestre de l’année 2009, plus de la moitié de la population en activité était dépourvue de couverture sociale, et 50,4% de l’ensemble des travailleurs n’étaient pas déclarés à la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas). Sur les 9.472.000 occupés, enregistrés au 4e trimestre de l’année 2009, 4778.000 personnes ne sont pas affiliées au régime de la sécurité sociale, soit un occupé sur deux. L’enquête fait apparaître que près de cinq millions d’Algériens sont en situation de précarité, ne pouvant ni se faire rembourser leurs frais médicaux et encore moins de pouvoir bénéficier d’une retraite décente puisque les entreprises qui les emploient ne s’acquittent pas de leurs frais de cotisations. L’ONS montre que le phénomène touche en priorité le monde rural dont la proportion a atteint les 60% tandis qu’en zones urbaines les travailleurs non affiliés à la caisse de sécurité sociale représentent 46, % de la population activant au noir, avec 89% dans le secteur de l’agriculture et 79,8% dans celui du bâtiment et des travaux publics. Cette situation, si elle venait à persister, fragiliserait la situation des finances de la Caisse nationale des assurances sociales(CNAS) et mettrait indiscutablement en danger l’existence même du système de régime des retraites en cas de chute des recettes des hydrocarbures.

Docteur Abderrahmane MEBTOUL

Expert International, professeur d’Université

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el menfi

je vais rependre vos ecrit Monsieur le doc. La Compagnie française d’assurance spécialisée dans l’assurance-crédit à l’exportation (Coface), a mis sous surveillance négative de la note B, environnement des affaires de l’Algérie dans son rapport de fin juillet 2010, précisant que « les politiques restrictives à l’égard des importations et des Investissements Directs Etrangers justifient, la mise sous surveillance négative de la note B environnement des affaire ». La Coface indique avoir observé depuis juillet 2009, une dégradation du climat des affaires que des dispositions plus récentes n’ont fait que confirmer. «Les mesures prises pour limiter les importations et les sorties de capitaux, pénalisent les opérateurs, en renchérissant et en retardant leurs approvisionnements. l'importation de tout produit dois d'abord et avant tout correspondre au besoin existant. ce que souhaite la cofage et legitime c, est de faire du profit et comme ses prevision ne colle pas avec les valeurs des citoyens elle nous donne un B, mais c, est juste une note interne est un classement que la coface a etabie par rapport au pays africain, moi je comprend que la coface a des difficultés a votre c'est produits. donc cette note ne vaux rien du tout. la coface n'est pas venu pour faire de la parade elle est venue faire du bisnness. donc monsieur le docteur nous voulons des idées novatrices un raisonnement juste et scientifique.