Chadli Bendjedid parle du 5 octobre : « Des gens du FLN l’ont provoqué »

Chadli Bendjedid parle du 5 octobre : « Des gens du FLN l’ont provoqué »

Il a été question des évènements du 5 octobre ans la longue interview accordée par l’ex-président de la République, Chadli Bendjedid, à deux chercheurs japonais, Kisaichi Masatoshi et Watanabe Shoko. Ces deux derniers travaillent sur l’Algérie depuis plusieurs années et ont déjà publié le premier livre en japonais sur l’Algérie. Liberté a pu se procurer le document écrit en deux langues, arabe et japonaise. Chadli Bendjedid y aborde, parfois avec une légèreté déconcertante, des sujets aussi sensibles que l’arrêt du processus électoral, l’amazighité et les évènements du 5 octobre. Ses déclarations sont quasiment inédites. Ainsi à la question : le pouvoir algérien devait-il accepter un gouvernement du FIS ?, l’ex-président a eu cette réponse. “oui, c’est vrai. Si le pouvoir avait accepté les résultats des élections, on ne serait pas arrivé à cette dangereuse situation. J’ai voulu que le peuple algérien assume la responsabilité d’avoir choisi ses représentants en toute liberté (…) il aurait fallu que nous respections le choix du peuple algérien et donner une chance au Front islamique du salut (FIS) de constituer son gouvernement.” Se voulant plus explicite, il dira qu’“il fallait juger le FIS par les lois et la constitution qui régissent l’état, et le fait de ne pas avoir respecté le choix du peuple a été une très grande erreur.” Constant dans sa position, il affirma que “la démocratie a donné au peuple algérien le choix des islamistes en toute liberté, exactement comme cela s’est passé en Palestine quand le peuple palestinien a voté pour Hamas”.

A propos du 5 octobre 1988, l’homme de 91 ans insiste en précisant que “certains membres du FLN” étaient derrière “les évènements”. Selon lui, la cause des manifestations violentes (le bilan officiel était de 110 morts, alors que des sources médicales ont donné le chiffre de 500 morts et plusieurs milliers de blessés) était due au fait que “plusieurs responsables de l’appareil du FLN, et d’autres aussi, étaient contre la démocratie que j’essayais d’appliquer. La démocratie, la liberté de la presse et le fait de permettre au peuple de choisir ses représentants allaient mettre la lumière sur les erreurs des responsables. Tout cela mettrait en danger les avantages qu’ils avaient obtenus grâce au parti unique”. En plus de se présenter comme un démocrate, Chadli Bendjedid s’est aussi affiché comme un capitaliste convaincu. “je suis celui qui a changé le système du socialisme au capitalisme”, soutient-il, avant de revenir sur son parcours personnel. “À travers les longues expériences que j’ai vécues dans le système communiste de Ben Bella et le système socialiste de Boumediene, qui ont échoué totalement, j’ai eu une idée complète et claire sur la situation de l’Algérie.” Il expliquera sa “thèse” en affirmant que “c’est l’immobilisme qui m’a poussé à décider de changer le système et j’ai réalisé l’importance de léguer le pouvoir au peuple algérien, et ce, dans le cadre d’une véritable démocratie”.

Cette longue interview publiée dans le n°27 du The journal Sophia Asian Studies est l’une des très rares interventions de Chadli Bendjedid depuis qu’il a quitté le pouvoir en janvier 1992. En 18 ans, il a donné deux interviews : en 2006 à l’hebdomadaire algérien Al Mouhakik et en 2007 à El Khabar. il a également fait une intervention, le 27 novembre 2008, lors du colloque organisé à El-Tarf en hommage au moudjahid Amar Laskri, dit Amara Bouglez, et la dernière remonte au 4 décembre 2008 sur les colonnes de Liberté et d’El-Khabar.

Source: liberte-algerie.com

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Commentaires (48) | Réagir ?

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Asafu

Une seule et unique solution : l'autonomie de la Kabylie si ce n'est pas suffisant battons nous pour rompre totalement en prenant le large d'une indépendance nous avons un territoire plus grand que Malte et Chypre réunis. Assez de nous battre contre du vent. La Kabylie ne pourra pas faire de l'Algérie un pays démocratique et moderne car les autres Algériens ne veulent pas de ça ou s'ils le veulent ils ne font absolument rien pour l'obtenir pire, quand les Kabyles tentent de leur faire à leur place et seul ils se braquent tous contre la Kabylie, contre le Kabyle... la manifestation du 14 juin 2001 est là pour le prouver: il faut laisser les autres Algériens s'enfermer dans l'islamisme qu'ils veulent mais refusons de sombrer avec eux sauvons notre Kabylie et seulement notre Kabylie !

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sladen

ce que je constate a travers tous ces commentaires;que la quasi totalité des intervenants sont originaire de la kabyle, mon fief. Tout cela pour dire que je relève un chauvinisme répugnant, quand il y a lieu de parler de ceux qui ont gouverné l'ALGERIE depuis son indépendance par eximple BOUMEDIENNE le dictateur, CHADLI l'inculte;mais Kasdi (ALLAH YARHAMOU) le theoricien, parcequ'il est kabyle? enfin j'arrete perdre du temps avec vous c'est descendre au bas fond de la bassesse. Alors continuez a casser tous ceux qui n'ont pas eu la chance d'etre éjectés des entrailles de leur mere en kabylie. et vos commanditaires seront contents de vous. ah si le r;;;; tue.

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