Obama, l’échec de Bouteflika

Obama, l’échec de Bouteflika

L’adoption, hier jeudi, par le Conseil de sécurité, de la résolution 1871 qui demande au Maroc et au Front Polisario de poursuivre "sans conditions préalables" leurs négociations sous l'égide de l'ONU signe, plus que l’échec diplomatique de Bouteflika, le choix net d’Obama de prendre ses distances avec l’Algérie.

La résolution 1871, adoptée à l'unanimité des quinze membres, et qui reprend quasiment mot pour mot les termes de sa résolution 1813 du 30 avril 2008, est en effet, la première résolution à laquelle participe la nouvelle administration Obama sur le dossier du Sahara occidental. C'est aussi la première qui est adoptée, quatre mois seulement après la nomination de Christopher Ross en qualité de représentant personnel de Ban Ki-moon au Sahara.

Concrètement, cela veut dire que Washington épouse la position du Maroc en vue d'un règlement négocié alors que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, sous l'égide de l'ONU, qui laisserait aux sahraouis le choix entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine.

Elle vient confirmer l’information selon laquelle un puissant lobby américain, dont l’ancienne chef de la diplomatie américaine Madeleine Albright et l’ex-commandant suprême de l’OTAN Wesley Clark, membres du North Africa Policy Paper Project NAPP, a demandé au président Barack Obama d’apporter un soutien franc au Maroc au sein du Conseil de Sécurité pour que le Royaume parvienne à faire passer son projet d’autonomie comme solution au Conflit Sahraoui.

Une feuille politique sur les affaires maghrébines et les sources de tension dans la région a été publiée le 31 mars dernier par ce lobby, selon le site Webalgérie. L’étude a été réalisée avec l’appui de l’institut Potomac d’études politiques, relatives aux questions sécuritaires et de défense. Il en ressort que la résolution du dossier du Sahara Occidental et la relance de l’intégration maghrébine passent par un soutien franc et direct du président Obama à la position marocaine qui consiste en le plan d’autonomie.

Les participants à cette étude ont clairement demandé à l’administration américaine d’appuyer cette proposition au Conseil de Sécurité si cela s’avère nécessaire.

Enfin, cet évènement traduit bien le recul de notre pays sur le plan diplomatique.

Les Etats-Unis s’étaient déclarés "préoccupés" par les accusations de fraude électorale après la réélection du président algérien Abdelaziz Bouteflika, avec plus de 90% des voix, sans toutefois remettre en cause la légitimité du scrutin.

B.N.

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Massy

De Hassan II à Mohammed VI : le Maroc n’a jamais été l’ami de l’Algérie.

Le 15 octobre 1963 éclate entre l’Algérie et le Maroc ce que les historiens désignent de « guerre des sables » et qui avait failli embraser toute la région du Maghreb.

Le conflit fut réglé grâce à la médiation de l’empereur éthiopien Hailé Sélassié 1er, alors président de l’OUA, à Bamako le 2 novembre 1963. Mais ce n’est que dix années plus tard, en 1973, qu’un accord fut conclu entre ces deux pays voisins sur le tracé des frontières. Après le départ des Espagnols en 1975 du Sahara occidental, le Maroc l’occupe et l’Algérie s’y oppose, soutenant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Prenant la position algérienne pour une attaque contre le Maroc, Hassan II rompt les relations diplomatiques avec Alger le 7 mars 1976.

La cause saharaouie, objet du différend

Le 26 février 1983, le président Chadli Bendjedid rencontre en tête-à-tête le roi Hassan II. Cette rencontre dite « historique » a eu lieu à la frontière algéro-marocaine, face au refus de l’un et de l’autre d’aller chez le voisin. Elle a préparé le terrain pour la signature, le 28 mai 1983, d’un accord entre les deux pays sur la libre circulation progressive des personnes et des biens et l’ouverture des lignes aériennes et ferroviaires. Cela ne dure pas longtemps. Le traité d’union maroco-libyen, conclu le 13 août 1984, jette, à nouveau, le froid entre les deux pays. Grâce à la médiation de l’Arabie Saoudite, les relations diplomatiques reprennent le 16 mai 1988. Et les frontières ont été rouvertes le 5 juin de la même année. Le 7 juin 1988, le souverain marocain vient en visite officielle en Algérie et participe à l’occasion au sommet de la Ligue arabe. Moins d’une année plus tard, les deux pays se réconcilient définitivement à l’occasion de la visite officielle de Chadli Bendjedid à Ifrane du 6 au 8 février 1989. Les deux chefs d’Etat signent ainsi un accord sur un projet d’un gazoduc devant relier l’Algérie à l’Espagne, à travers le Maroc. Les relations entre les deux pays se stabilisent pendant quelques années. Le 16 août 1994, les déclarations de Liamine Zeroual, alors président du Conseil d’Etat, soutenant la cause sahraouie, ont été très mal perçues par le palais royal. Quelques jours plus tard, Rabat accuse l’Algérie d’être derrière un attentat terroriste ayant ciblé un hôtel à Marrakech. Un incident qui servira de prétexte pour chasser les résidents algériens du Maroc et instaurer un visa d’entrée. Les autorités algériennes réagissent par la décision de fermer les frontières terrestres. Les relations entre ces deux pays replongent ainsi dans le froid. La mort de Hassan II en juillet 1999 ouvre une autre page pour les deux pays. En avril 2001, Ahmed Midouni, alors ministre de l’Intérieur, débarque à Alger.

Le roi mohammed VI appelle à la réouverture des frontières

Une année plus tard, Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, se rend à Rabat, suivi en février 2003 de Abdelaziz Belkhadem, alors ministre des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie marocaine, Mohammed Benaïssa, se rendra à deux reprises en Algérie, en juin 2003 et mai 2004. Le 30 juillet 2004, le Maroc supprime le visa d’entrée pour les Algériens. En mars 2005, Mohammed VI se rend à Alger et participe au 17e Sommet arabe. Il rencontre en tête-à-tête le président Bouteflika. En avril 2005, l’Algérie applique la réciprocité et supprime, de son côté, le visa pour les Marocains. Mais les frontières restent fermées. En avril 2008, Abdelaziz Belkhadem, alors chef du gouvernement, participe en tant que secrétaire général du FLN à la célébration du 50e anniversaire de la Conférence des partis maghrébins tenue à Tanger en 1958 en faveur de l’union du Maghreb. Un incident a opposé le chef du gouvernement algérien et un ministre marocain sur le Sahara occidental au cours de la célébration du 50e anniversaire de la Conférence des partis maghrébins tenue à Tanger en 1958 en faveur de l’Union du Maghreb. Le ministre d’Etat marocain et dirigeant socialiste Mohammed El Yazghi a, dans son discours, appelé les dirigeants maghrébins, particulièrement le président Abdelaziz Bouteflika, à soutenir le projet marocain pour sortir le dossier du Sahara de l’impasse. Et le chef du gouvernement a répliqué en réaffirmant la position d’Alger par rapport à ce dossier, à savoir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément aux textes onusiens. Depuis 2008, le Maroc insiste sur la réouverture des frontières. Le roi Mohammed VI a eu à réitérer cet appel de Rabat dans son discours adressé à la nation à l’occasion de la fête du trône en juillet 2008, estimant que « les différences de points de vue dans le conflit sahraoui ne sauraient justifier la poursuite de la fermeture des frontières. » Le même appel a été relancé en janvier dernier. « En réitérant son attachement à l’ouverture des frontières entre deux peuples frères, le Maroc est loin d’en banaliser l’objectif et de le réduire à quelque avantage étriqué ou à un intérêt exclusif », souligne Mohammed VI dans un message adressé aux participants du Sommet arabe au Koweït sous le thème « La solidarité avec le peuple palestinien à Ghaza ». Il souhaite ainsi avoir des relations normales basées sur la franchise et la fraternité.

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Fakou

Le 12. 05. 2009 à 09h25

L’Algérie et le Maroc augmentent leur budget défense. Maghreb : les dessous d’une course à l’armement

Das cette "affaire", c’est l’Algérie qui est le dindon de la farce.

Le Maroc a financé son effort de guerre au Sahara Occidental avec les ressources minières et halieutiques de ce pays occupé et annexé.

Le cessez le feu unilatéral déclaré, il y a presque vingt ans par le F. Polisario a été ue aubaine pour lui permettre de construire le mur pour s’accaparer définitivement le Sahara Occidental utile, grâce à l’aide d’Israël, des Etats Unis d’Amérique, de la France et de l’Espage, ses alliés fidèles.

Les réfugiés sahraouis sont confinés à Tidouf et ses environs et deviennent ainsi le problème de l’Algérie comme les camps palestiiens sont devenus le problème du Liban et de la jordanie.

Il a fallu mener une guerre acharnée contre eux pour les en déloger car ils costituaient un Etat dans l’Etat.

Notre pays, à cause de la courte vue de ses "responsables" incompétents va être confronté à ce problème car un peuple qui ne lutte pas, qui ne résiste pas à l’intérieur de son territoire, même occupé, a très peu de chances d’obtenir son indépendance, bien au contraire il s’en éloigne considérablement.

La seule solution serait donc une guerre entre le Maroc et l’Algérie mais elle sera dévastatrice pour les deux peuples et pays et ne réglera pas l’insoluble problème sahraoui, qui doit être avant tout celui des Sahraouis eux-mêmes et non pas celui de leurs voisins.

Les dirigeants mautitaniens ont été plus intelligents que leurs homologues algériens qui ont empêtré le pays dans un bourbier insondable.

Nos dirigeants autoproclamés doivent avoir le courage d’envisager sereinement une autre option : le retour, le plus tôt possible, des réfugiés sahrahouis chez eux où ils continueront leur lutte sinon il nous sera vraiment difficile, dans quelques décennies, de les déraciner de "leur" Tindouf.

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