Le ministre de la Com invite les patrons de presse à des relations "apaisées"

Le ministre de la Communication.
Le ministre de la Communication.

Les propriétaires d’organes de presse gagneraient à s’adapter à l’environnement économique national actuel afin de se maintenir, a souligné samedi à Tizi-Ouzou le ministre de la Communication, Djamel Kaouane.

Beaucoup de déclarations de bonnes intentions, mais peu de concret sur le terrain. Le président qui rappelle à la presse son rôle, le ministre de tutelle qui élude la question de la distribution transparente de la manne publicitaire, voire même la censure de certains médias, l'avenir immédiat et lointain de la presse n'est pas forcément ce que dit la vulgate officielle. Mais, en cette journée de la presse, on est presque prié de croire aux déclarations enthousiasmantes du ministre de la Communication.

Ainsi, s’exprimant sur les difficultés financières rencontrées par certains médias, lors d’une conférence de presse tenue en marge d'une visite de travail dans la wilaya, M. Kaouane rappelle des évidences, observant notamment qu’un organe de presse est un "projet éditorial mais aussi un projet économique".

"Un média n’est certes pas un produit purement commercial, mais il doit réaliser des chiffres et trouver des solutions alternatives", a-t-il soutenu, tout en espérant que les professionnels de la presse auront un "sursaut de lucidité" pour faire leurs bilans et penser à un nouveau format qui s’adapterait à la conjoncture économique et à l’évolution de la scène médiatique.

Le ministre de la Communication a observé qu’avec la démocratisation du pays et l’extension et l’accessibilité d’internent à haut débit, l’avenir est aux médias électroniques. Les éditeurs et journalistes des principaux titres sont très conscients de cette réalité, a-t-il dit.

Il a rappelé que la presse nationale a bénéficié d’un soutien indirect de la part des pouvoirs publics. "Ce soutien qui est un fait et une réalité vérifiables par des chiffres disponibles, a même profité à certains titres privés qui ont pignon sur rue et qui, de temps en temps, brocardent les pouvoirs publics, alors qu’ils ont longtemps et grassement bénéficié de la manne financière publique".

Contrairement au précédent ministre de la Communication qui ne se gênait pas à donner des leçons à la presse, Djamel Kaouane plaide pour des relations "apaisées" entre son département et la presse. Ce qui est en soi un premier pas, mais sans plus.

Il a fait savoir qu’une soixantaine de journaux ont cessé de paraître depuis 2014. Toutefois, durant cette même période une trentaine de nouveaux titres ont été créés, a-t-il relevé. Le paysage médiatique algérien reste "l’un des plus riches du monde avec plus de 150 titres ce qui exceptionnel", s'enthousiasme le ministre, faisant mine d'ignorer dans quelles conditions ces médias travaillent.

Il a rappelé que la liberté de la presse est garantie par la Constitution et il reste aux journalistes d’accompagner cet effort de l’Etat pour que la profession ait ses lettres de noblesse par l’indispensable éthique et déontologie qui doivent accompagner l’exercice du journalisme. Ce métier doit être considéré comme une "vocation et un sacerdoce", a-t-il dit, ajoutant que la différence et la pluralité sont des signes de "bonne santé" mais les actions de tout un chacun doivent tendre vers le même but : l’intérêt commun de la Nation. Voilà qui nous ramène aux conseils du chef de l'Etat !

La rédaction/APS

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Commentaires (47) | Réagir ?

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fateh yagoubi

merci

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thameur chelali

merci

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