Santé/France : devant la colère des patients, l'"ancien" Lévothyrox de retour en pharmacie

La nouvelle  "formule" du Lévothyrox a mis en colère les patients.
La nouvelle "formule" du Lévothyrox a mis en colère les patients.

Face à la colère de patients victimes d'effets secondaires de la nouvelle formule du Levothyrox, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a assuré vendredi que l'ancienne version de ce médicament soignant les dérèglements de la thyroïde serait à nouveau disponible d'ici "15 jours". Cette annonce a été confirmée par le laboratoire pharmaceutique Merck Serono.

La ministre, répondant ainsi à la demande de nombreux patients, a aussi affirmé que des alternatives à ce médicament seraient disponibles "dans un mois" et que les patients pourront ainsi choisir ce "qui leur convient le mieux".

Selon le ministère de la Santé, plus de 9.000 personnes ont signalé des effets indésirables - crampes, maux de tête, vertiges, perte de cheveux - de la nouvelle formule du Levothyrox mise sur le marché fin mars.

Trois millions de patients prennent ce médicament en France (premier marché mondial) pour soigner l'hypothyroïdie ou après une opération de cancer de la thyroïde, organe essentiel qui régule de nombreuses fonctions du métabolisme. Une pétition réclame le retour à l'ancienne formule et des dizaines de plaintes ont été ou doivent être déposées au parquet de Paris, dont celle de l'actrice Anny Duperey, l'une des figures médiatiques de la fronde des patients.

"C'est un premier pas", a réagi auprès de l'AFP Chantal L'Hoir, présidente-fondatrice de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), assurant qu'il existe des "stocks" disponibles de l'ancienne formule.
"Nous avons fait en sorte (…) que l'ancien Levothyrox soit accessible de façon à ce que ceux qui le réclament puissent le prendre, et ce sera disponible en quinze jours", a déclaré sur France Inter Agnès Buzyn, qui a récemment reçu les associations de malades et Anny Duperey.

Et dans "un mois", les patient pourront aussi trouver en pharmacie des "alternatives, c’est-à-dire d'autres marques, d'autres médicaments", a-t-elle précisé.

Une question de dosage

La ministre a aussi souligné que "l'ancien Levothyrox devrait normalement disparaître puisque le laboratoire (allemand Merck, ndlr) ne devrait plus le produire dans les années qui viennent". Un seul produit de substitution au Levothyrox appelé L-Thyroxine et se présentant sous forme de gouttes existe pour le moment en France.

Les nouvelles plaintes qui doivent être déposées par des patients reposent sur quatre motifs: "non-assistance à personne en danger, mise en danger de la vie d’autrui, atteinte à l'intégrité de la personne et tromperie sur les qualités substantielles du médicament aggravée par une atteinte à la santé", avait dit jeudi Me Bertella-Geffroy, ex-juge du pôle santé publique de Paris et conseil de l'AFMT.

Selon Chantal L'Hoir, son association "reçoit en moyenne mille dossiers de plaignants par jour en ce moment".

L'Agence du médicament ANSM avait réclamé une nouvelle formule du Levothyrox à Merck dès 2012 afin, selon elle, de rendre le produit plus stable. La teneur en lévothyroxine, le principe actif, pouvait en effet varier d'un lot à l'autre, voire au sein du même lot avec le temps. La France est le premier pays où cette nouvelle formule a été introduite mais, selon le laboratoire, des procédures d'homologation sont en cours ailleurs.

Une enquête de pharmacovigilance a été lancée par l'Agence du médicament qui doit rendre publiques ses conclusions en octobre.

Mme Buzyn avait rappelé lundi que "beaucoup des effets secondaires étaient liés à des difficultés à redoser correctement le Levothyrox", mais qu'ils "s'estompaient quand on arrive à bien doser le traitement".

Dans le jargon médical, le Levothyrox est un médicament "à marge thérapeutique étroite": l'écart entre la dose efficace et la dose néfaste est faible, d'où l'importance d'un bon dosage. Il est utilisé dans les hypothyroïdies (insuffisance de sécrétion, voire absence, de la thyroïde située à la base du cou) ou quand il faut freiner la sécrétion d'une hormone stimulant la thyroïde.

AFP

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Commentaires (8) | Réagir ?

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adil ahmed

merci

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fateh yagoubi

MERCI

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