La Corée du Nord affirme avoir fait exploser une bombe H

Kim Jong un, le dictateur conduit son pays d'une main d'acier.
Kim Jong un, le dictateur conduit son pays d'une main d'acier.

La Corée du Nord a annoncé dimanche avoir procédé avec “une réussite parfaite” à l‘essai souterrain d‘une bombe à hydrogène capable d’être embarquée sur un missile balistique intercontinental, une initiative de nature à accroître les tensions déjà élevées avec les Etats-Unis et avec ses voisins.

Des responsables japonais et sud-coréens ont indiqué que la confirmation de ce sixième essai mené depuis 2006 avait été précédée par un puissant séisme, de magnitude de 6,3, enregistré par différents instituts géologiques dans la région du site nucléaire utilisé par le gouvernement nord-coréen.

Selon les premières estimations d‘experts, cet essai serait près de dix fois plus puissant que les précédents, dont le dernier en date conduit en septembre 2016, et cette puissance indiquerait que l‘essai concernait effectivement une bombe H.

La télévision d‘Etat nord-coréenne a annoncé que cet essai avait conduit sur ordre du dirigeant Kim Jong un et qu‘il s’était soldé par "une réussite parfaite". L‘essai constitue, selon les propos de la présentatrice de la télévision, une étape "significative" dans le programme nucléaire militaire poursuivi par Pyongyang en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l‘Onu.

La bombe testée dimanche pourrait être montée sur le nouveau missile balistique intercontinental (ICBM) que la Corée du Nord affirme avoir mis au point. Cette dernière a procédé à deux tests de ce type de lanceur en juillet dont la portée d‘environ 10.000 km place le territoire américain sous la menace théorique d‘une frappe nucléaire nord-coréenne.

Un responsable américain, spécialiste des questions militaires et politiques nord-coréennes, a estimé qu‘il était prématuré d‘affirmer que la Corée du Nord était parvenue à développer une arme thermonucléaire et plus encore une arme capable d’être installée sur un missile à longue portée.

Cette nouvelle initiative du régime de Kim Jong un pose un défi direct au président américain Donald Trump qui s’était entretenu quelques heures auparavant au téléphone avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe de la crise dans la péninsule coréenne.

Il s‘agit du premier essai nucléaire ordonné par Kim Jong un depuis l‘investiture de Donald Trump. Celui-ci intervient dans un contexte de tension extrême entre Pyongyang et Washington, la Corée du Nord ayant multiplié cette année les essais de missiles balistiques.

Essais successif

Le Japon a immédiatement envisagé l‘adoption de nouvelles sanctions contre le régime ermite de Pyongyang, en particulier sur le commerce des produits pétroliers.

La Chine, un des rares alliés du gouvernement de Kim Jong un, a fermement condamné cet essai et s‘est engagée à appliquer pleinement les sanctions prévues par les résolutions de l‘Onu tout en appelant son protégé à mettre fin à ce genre de “mauvaises” initiatives.

De son côté, le président sud-coréen Moon Jae-in a dit examiner le déploiement d‘installations stratégiques américaines dans la péninsule et soutenir l‘adoption de nouvelles sanctions onusiennes pour “isoler complètement” le Nord.

L‘annonce du nouvel essai a été faite quelques heures après la diffusion de photos par l‘agence de presse officielle KCNA montrant Kim à l‘Institut des armes nucléaires et observant “une bombe H destinée à être chargée dans le nouveau missile intercontinental”. Cette bombe est 100 fois plus puissante que la bombe A.

L‘agence KCNA affirmait que cette bombe H pouvait être réglée sur une puissance de plusieurs centaines de kilotonnes et déclenchée à haute altitude. Ses composants sont fabriqués localement, ce qui permet à la Corée du Nord de produire autant de bombes qu‘elle le souhaitait.

Sous la direction de Kim Jong un, au pouvoir depuis cinq ans, la Corée du Nord a poursuivi à un rythme sans précédent les travaux visant à développer des armes nucléaires et des missiles balistiques, défiant ouvertement les sanctions des Nations unies et les pressions de la communauté internationale.

Le pays a effectué l‘an dernier ses quatrième et cinquième essais nucléaires. Le quatrième, en janvier 2016, a permis de tester avec succès une bombe H, affirme Pyongyang, même si les observateurs étrangers doutent qu‘il se soit agi d‘une bombe à hydrogène complète.

Le cinquième essai, en septembre 2016, a été d‘une puissance inédite pour la Corée du Nord mais le séisme qu‘il a provoqué n‘a pas encore été jugé suffisamment fort pour correspondre à une bombe thermonucléaire.

En réaction à ces menaces, Donald Trump a promis en retour de déclencher “le feu et la colère” contre Pyongyang, mais le Pentagone et le département d‘Etat insistent pour continuer de privilégier une solution diplomatique. Le président américain a affirmé dimanche qu'une politique d'"apaisement" envers la Corée du Nord "ne fonctionnera pas". "La Corée du Nord a conduit un test nucléaire majeur. Leurs mots et leurs actions continuent d'être très hostiles et dangereux pour les Etats-Unis", a écrit Donald Trump dans une série de trois tweets.

Avec Reuters

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Commentaires (11) | Réagir ?

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adil ahmed

Merci

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adil ahmed

merci

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