B. Du pouvoir politique de l ‘armée et des élections :

(réponses à Youcef ,Benali , Inès, Hamid , Rabia Benai , Benmaouna ).

1. Je pense que nous n’avancerons pas beaucoup si nous restons l’otage des querelles du passé. Je l’ai dit en avril 99 , on m’en a voulu des deux cotés quand j’ai évoqué avec regret le retrait des Six .Je le maintiens et le temps m’a donné un peu raison parce que leur participation aurait donné aujourd’hui une toute autre configuration à la scène politique nationale .Des débats libres et un accès équitable aux médias publics - pour la dernière fois d’ailleurs - ont prouvé qu’ils ils jouissaient d’ un ancrage populaire réel . Le Dr Taleb était en tête des sondages dans les grandes métropoles en dépit de son retrait .S’ils n’avaient pas gagné ils auraient imprimé à moyen terme une dynamique d’opposition crédible et regroupant toutes sensibilité sociales et politiques. Je le regrette pour l’Algérie, pour eux et pour la démocratie sociale.

2. Aujourd’hui le champ politique et médiatique s’est refermé et les seuls espaces ouverts servent d’alibi démocratique à un système qui ne veut ou qui ne peut se renouveler dans une sorte de malédiction qui fait de l’Algérie depuis l’antiquité un pays de ruptures violentes. Rompre cette Daawa comme disent les anciens chez nous passe immanquablement par l’instauration des règles de transparence de liberté et d’équité .En somme mettre les dirigeants à la hauteur du génie de leur peuple.

3. Beaucoup me demandent si j’ai le sentiment que les choses évoluent .Certainement dans la société qui bouge en marge de la politique mais très peu au niveau de ceux qui détiennent le pouvoir réel en Algérie : le commandement de l ‘armée, l’administration et des cercles financiers influents. A force de s’impliquer dans la politique l’armée est tombée dans le piège de la tentation que le pouvoir exerce sur toutes les armées du monde instruites à la conviction que la force est incontournable dans la solution de toute crise .Les commandements des armées portugaise coréenne et turque par exemple ont animé avec succès des transitions démocratiques en consolidant les instituions et en favorisant le consensus politique et social. Si les choses ne se normalisent pas il est à craindre que la jonction de la finance informelle avec des milieux occultes ouvre à moyen terme la voie colombienne en Algérie. Ceci n’est pas une vue de l’esprit car les systèmes fragiles sont les plus enclins à subir qu’à prévenir les mutations les plus incroyables d’autant que nous n ‘avons tiré aucune leçon des crises précédentes.

F .Du clanisme et des clans :

( Réponses à Chabane , Oussedik , Aomar, Abdallah Benamtou …)

Primo : Parmi les maladies infantiles de systèmes en construction le régionalisme dans sa manifestation la plus brutale : être du même douar , du même arch , de la même tribu , du même village , de la même ville ou de la même wilaya ne devrait avoir de sens que si l’on partage l’inégalable sentiment d’appartenance à un même pays et à une ambition de grandeur de la nation .La révoltions a souffert de cette déviation tempérée par l’excuse de la nation en construction . Aujourd’hui rien n’excuse cette malsaine propension à se réfugier derrière ces lieux pour transgresser les règles de bonne gouvernance ou privilégier un algérien sur un autre et violer le principe de l ‘égalité des hommes devant Dieu et devant la loi.

Secundo : Tlemcen ou le BTS comme on dit ou encore la Kabylie ne sont pas responsables de l ‘usage qui en est fait. Les hommes les plus faibles d’entre nous en usent et en abusent selon leurs convenances du moment mais ces lieux ne retiennent que l’âme andalouse du Mechouar , la majestueuse austérité de l’Aurès et les remparts ancestraux du Djurjura .

Tertio : Une question revient souvent sur mon éventuelle appartenance à un clan. Je suis complètement détribalisé. Je n’ai pas de clan, c’est en partie pour cela que certains hauts responsables m’ont cru vulnérable. Je n’ai jamais pensé en avoir car j’ai voulu être l’héritier de l’effort et vivre honnêtement .Les clans bâtis autour de l’ethnie me répugnent autant que le racisme, les fortunes illicites me révulsent autant que la corruption et je considère qu’il est préférable de réussir sa vie que de réussir sa carrière à n’importe quel prix.

Enfin et je m’arrête là avec votre permission et pour répondre à une question qui revient souvent et rétablir la vérité sur ma relation avec Yazid Zerhouni. Je ne le connais pas au même titre que le Président d’ailleurs mes ainés dans le service public. Je regrette que cette fabulation de l’imaginaire Mercedes ait tenu la route car ce n ‘est que pure opération de lutte de clans à laquelle je suis étranger. Je ne l’ai jamais vue et je n’en ai jamais entendu parler et je pense que Zergouni est tombé dans le piège de l’arroseur arrosé .Je le regrette pour lui. De même que je ne lui ai pas succédé à Mexico mais à l’un des plus fins diplomates d’après l’indépendance Rachid Haddad frère cadet du poète et romancier Malek dont ma promotion à l’ENA la 11 ème ( 1978 ) porte le nom avec honneur . Je ne partage pas les mêmes convictions politiques que le tout puissant Ministre de l’intérieur mais cela est dans l’ordre des choses dans la vie politique d’une nation .Pour le reste je refuse de participer ou de cautionner des attaques personnelles car elles sont contraires à mes valeurs et représentent pour moi le degré zéro de la politique

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