Déchets spéciaux dangereux : une étude tire la sonnette d'alarme

L'absence de centres de tri et de recyclage est un véritable drame en Algérie.
L'absence de centres de tri et de recyclage est un véritable drame en Algérie.

Une étude du plan de gestion de déchets spéciaux (DS) et déchets spéciaux dangereux (DSD) de la wilaya d’Oran a présenté, lors d’une journée d’étude mercredi, un "diagnostic alarmant" sur une production annuelle plus de 200.000 tonnes de DS et DSD et l’absence de structures pour les traiter.

"Le diagnostic est alarmant", a mis en garde Toufik Sarmouk, directeur du Cabinet d'études environnementales et risques industriels, qui a réalisé le plan de gestion. Il a averti que le volume des DS et DSD est appelé à croître avec le processus d’industrialisation que connaît la wilaya d’Oran.

Les prévisions portent sur une production moyenne de déchets industriels DS et DSD de l’ordre de 134.600 tonnes par an à l’horizon 2025, dont plus de 4.000 tonnes de classe "S" et 130.600 tonnes de classe "SD".

"Avec l’absence d’incinérateurs, des CET de classe 1, destinés à l'enfouissement des DS et les DSD et des filiales de traitement spécialisées, une partie de ces déchets se retrouve dans les décharges, les centres d’enfouissement technique et les réseaux d’assainissement", a déploré M. Sarmouk, estimant que "la non-prise en charge de ces déchets selon les normes requises engendre des risques de contamination de l’air, du sol et de l’eau ayant des répercussions sur la santé de la population".

Face à cette situation, les différents intervenants lors de cette journée d’études, dont des directeurs locaux de plusieurs secteurs concernés, ont appelé à l’adoption de mesures dans les plus brefs délais pour y remédier.

La directrice de l’EPIC "CET" d’Oran, Chellal Dalila, a appelé à l’adoption d’un plan d’urgence pour prendre en charge le problème des déchets spéciaux et spéciaux dangereux, dont une partie aboutit dans les centres d'enfouissement technique.

Le volume des DS et DSD est estimé à 200.000 tonnes par an à Oran, soit 50% du volume des déchets ménagers assimilés, estimé à 400.000 tonnes par an dans la wilaya.


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Ce taux représente "un volume trop important par rapport aux estimations qui tablaient sur un taux variant entre 10 et 20%", a-t-elle souligné.

De son coté, le directeur local de l’énergie, Omar Sbaa, a estimé qu’il est indispensable d’agir pour prendre en charge le problème des huiles usagées des stations services et des lavages auto, souvent déversées dans les réseaux d’assainissement, dont le contrôle incombe à la direction de l’environnement.

Le directeur de la pêche a posé, quant à lui, le problème du stockage des huiles usagées des bateaux de pêche, au niveau du port d’Arzew. "En l'absence de possibilités de traitement de ces huiles, celles-ci sont déversées en mer", a-t-il relevé.

La directrice de wilaya chargée de l’environnement, Mme Samira Mazouz, dont la structure est la première concernée par la mise en œuvre de ce plan de gestion - un des premiers à être élaboré sur le plan national -, a considéré qu’il fallait prendre le temps pour analyser le contenu de ce plan pour définir les priorités sur lesquelles il faudrait agir.

La gestion de DS et DSD dans la wilaya d’Oran était confrontée, comme dans le restant des wilayas du pays, à plusieurs obstacles, dont l’absence de données statistiques sur les quantités et la composition de ces déchets, a encore souligné M. Sarmouk, ajoutant que l’étude de gestion donne un tableau clair sur la quantité et la composition des DS et DSD à Oran.

Selon les données apportées, l’étude, dont la réalisation a nécessité plus de huit mois, a touché plus de 200 générateurs de ces déchets dans quatre secteurs, ceux de l’industrie, de la santé, de l’agriculture et de l’énergie.

APS

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Commentaires (6) | Réagir ?

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algerie

merci

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adil ahmed

merci pour les informations

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