Le n’importe quoi politique d’Hassan ibn al-Sabbah !!!

De sa résidence parisienne Saadani a rappelé à Ould Abbès ses devoirs
De sa résidence parisienne Saadani a rappelé à Ould Abbès ses devoirs

Hélas ! Quand l’aigle du désert est absent les hiboux des grottes bouboulent.

L’aigle était un politicien redoutable. La diplomatie était son métier. Je continue mon texte par les dernières paroles du Président Bouteflika au peuple agérien en mai 2012 à Sétif : "Je demeure convaincu que les jeunes, sortis par millions de l'Ecole algérienne, ouverts au monde la connaissance moderne et des technologies de la communication et conscients des défis et dangers de la mondialisation sauront se dresser contre les ennemis du pays et faire face aux instigateurs de la Fitna et de la division ou aux velléités d'ingérence étrangère. Cette jeunesse montrera une fois encore qu'elle est à la hauteur de la responsabilité qui lui incombe et qu'elle relèvera le défi en exprimant fort sa voix pour élever haut celle de la nation, faisant de cette échéance un jalon supplémentaire dans le processus d'édification et de renouveau nationaux et du jour du scrutin un jour de fête pour l'Algérie".

Je compare ce discours au discours de Sellal prononcé, 5 ans après, le 30 avril 2017 à Sétif. Sellal s’adresse aux femmes. "Savez-vous pourquoi je suis venu à Sétif. Je suis venu pour voir les femmes. Je sais que derrière tout grand homme se cache une femme forte. Les femmes de Sétif sont des hommes oui des hommes. Je suis venu pour les voir et entendre leurs youyous. Le 4 Mai, je vous demande de ne pas servir du café à vos maris. Il faut leur dire « allez voter ou pas de café". S’ils refusent, donnez-leur une raclée en utilisant le bon bâton…Il faut allez à Ain El Fouara pour avoir la baraka…….Avant de partir, je vais demander à Samia de lancer la musique. Je vous demande de danser … "Echtih ou rdih"…..…sans mentir j’ai envie de danser …mais je n’ai pas le temps». Pas moyen de faire un lien entre les deux discours ! Ça c’est du n’importe quoi politique. C’est du bouboule politique pour être très précis !

La honte, ça passe quand la vie est longue disait Jean-Paul Sartre. Mais, quand la vie politique est longue un épicier d’alimentation générale se prend pour un procureur général de la république et un secrétaire général d’un parti moustachu dépasse les limites d’un général d’une grande armée disait un jeune rappeur du quartier populaire Saint-Pierre à Oran. La confusion enveloppe l’état général….

Le rappeur continue son raisonnement. Les temps ont changé ! L’échelle des valeurs est reversée. Personne ne sait qui est qui dans cette foire politique générale !

Le FLN et la révolution sont empoignés par la dynastie d’Hassan ibn al-Sabbah que les internautes surnomment les Kharlamaniyines. Ce qu’Ould Abbes veut dissimuler devient visible. Ce dont il ne veut pas parler devient public et circule à une vitesse de la lumière entre les jeunes internautes. Du sacré secret à la gêne, de la pudibonderie à l’indisposition, du rougissement d’un jeune timide au plaisir politique d’un vieux délinquant: les législatives de 2017 mettent en lumière un sentiment difficile à accepter, mais ubiquiste: La honte.

Ould Abbes veut jouer le rôle d’Hassan ibn al-Sabbah. L’histoire nous dit qu’Hassan ibn al-Sabbah s’empare de la forteresse d’Alamut en Perse qu’il rénove. Il l’occupa et s’improvise Cheikh al-Jabal "Le Vieux de la Montagne". Le mot Alamut, en persan alamōt, signifie "Nid de l'aigle". J’ai peur que le siège du FLN à Hydra se transforme en Alamut où la philosophie d’Hassan ibn al-Sabbah "Rien n’est vrai, tout est permis" sera la ligne politique dans El Mouradia après le 4 mai 2017. Hassan ibn al-Sabbah pense que Sidi Uqba ibn Nafi était militant au FLN à Biskra bien avant la révolution algérienne. Tarek Ibn Riyad ou Tariq aït Ziyad (en tamazight) était RCD et a changé de camp. Il est devenu FLN après sa traversée du détroit. Le chef du parti Taj se prend pour Moussa Ibn Noçaïr. La toiture de l’Alamut lui a donné le burnous blanc pour éviter de dire carte blanche. Dans un speech plat et démagogue, il demande à ses militants de tourner en rond autour de lui et chanter "Tala' al-Badru 'Alaynā" durant la campagne électorale ! Ça c’est le n’importe quoi politique à l’Alamut de Cheikh Al-Jabal.

L’apparition de cette jeune débutante qui bouboule au peuple au nom de l’aigle annonce le début de la politique de Cheikh al-Jabal. Pauvre Algérie ! Ça c’est le n’importe quoi politique !

Je continue ce débat par les paroles de mon collègue, le professeur Chems-Eddine Chitour, qui exprime le sentiment de chacun vis-à-vis de la situation actuelle en Algérie : "Il faut plus que jamais revoir tout ce que nous faisons. Pour commencer, l’Etat doit arrêter de vivre sur un train de richesses qui ne correspond pas à une création de richesses. Il nous faut réhabiliter notre savoir-faire en comptant sur nous-mêmes et non sur les Chinois, les Français, Turcs et autres Coréens pour qui l’Algérie est un bazar où l’on peut refiler n’importe quoi pour l’équivalent de 30 milliards de dollars de gadgets sans lendemain… Il faut un nouveau programme pour gérer l’Algérie, un programme fondé sur la formation des hommes. Cela commence à l’école".

Les idées du professeur Chems Eddine sont entre les lignes du paragraphe suivant. Les Kharlamaniyines utilisent la rente pétrolière pour détruire le savoir-faire local. Ils ont fait du peuple un troupeau de consommateurs entretenu par l’illusion. La richesse bazarde attire les opportunistes. Les Kharlamaniyines ont ignoré les investissements dans le capital humain et ont fait de l’Algérie une poubelle ouverte aux quatre vents selon les paroles de l’actuel ministre du Commerce Abdelmadjid Tebboune. Pauvre Algérie ! Ça c’est le n’importe quoi politique à l’Alamut de Cheikh Al Jabal.

Je continue par un passage de l’histoire pour illustrer le texte. En 1956, d’énormes gisements pétroliers ont été découverts dans le Sahara algérien. Leur capacité était estimée à un milliard de tonnes, soit 7 milliards de barils. Cette quantité de pétrole permettrait à la France de passer du statut de pays importateur de pétrole à celui d’exportateur. Il fallait, à tout prix, que la France garde le contrôle des hydrocarbures algériens. Elle y parviendra avec les accords d’Évian en mars 1962. A défaut d’une Algérie française, il faut que le pétrole le soit. De Gaulle fidèle à la France, va chercher à se donner les moyens d’octroyer l’indépendance à l’Algérie sans perdre la mine d’or noire qui engendre le contentement de Total et autres compagnies pétrolières français.

La voix de l’ex-SG du FLN, de sa résidence à Paris, demande à Ould Abbes être fidèle à son oncle De Gaulle. Cette voix confirme l’influence de la France sur le système de Cheikh Al-Jabal.

Depuis l’indépendance, le vieux system a réussi à introduire dans ses listes de candidats à la députation un quota de journalistes, d’hommes de lettres et même d'hommes de théâtre. Si Attalh de Laghouat et Hassan el-Hassani "Boubagra" de Barouagiya fussent de ceux-là. Loin d'être naïfs, ils étaient parfaitement conscients qu'ils n'étaient que des députés balancés de la toiture du système. Ces deux hommes méritent le grand respect.

Boubagra avait le courage et la témérité de dire au président Boumediene :

J’étais mieux dans ma peau de comédien. Vous m’avez nommé à ce poste. Je ne sais quoi dire appart cette phrase "Tu goules, tu coules". Je me tais pour ne pas couler dans une démocratie flottante. Je ne me sens pas bien dans ce fauteuil. Je préfère dire en toute liberté ce que je pense au théâtre du peuple

Boumediene sourit et dit : "Quand vous étiez comédien je vous voyais souvent sur le petit écran. Votre fonction de députe vous fait rare !"

Voulant rester dans la même ligne, le système de Cheikh Al-Jabal a pu introduire dans ses listes des candidats de tout vent : des danseuses, des coiffeuses, des trabendistes, des chartistes et des ex-ministres….

Les Kharlamaniyines ont modifié la fameuse phrase de Boubagra en "Tu ghoules ou tu coules". El ghoul vient de l’arabe et du Perse. El ghoul veut dire démon. La croyance dans el ghoul mythique est rependue dans les paroles de nos grands-mères. Pour elles, c’est le monstre qui mange les êtres humains. Il est utilisé pour inculquer la peur dans le cœur des enfants. Dans la compagne électorale il est utilisé pour faire peur au peuple. El ghoul politique est connu et Musaylima nous prévient et nous intimide. Nous ou le terrorisme !

La suite du texte nous retrace comment nous sommes arrivés au stade du système bicéphale Cheikh Al-Jabal et Musaylima.

La démocratie populaire est la colonne principale sur laquelle reposait le système à parti unique. Bâti sur les restes du Front de libération nationale après l’indépendance, ce système a résiste à tout changement. Mohamed Chérif Messaadia a été coordinateur de l'Appareil du parti FLN de 1980 à 1988. Depuis le déboitement de ce parti en Octobre 1988, le parti FLN cherche son équilibre sur un sol vibrant et tourmenté. Un mois après les secousses politiques d’Octobre, Novembre 1988, Abdelhamid Mehri est élu secrétaire Général du comité Centrale du Parti du Front de Libération Nationale. La démission d’Abdelhamid Mehri est venue à temps après "the coup d’Etat scientifique". Les conséquences de ce "coup d’état scientifique" reflètent l’image récente de ce parti et la naissance du système bicéphale Cheikh Al-Jabal et Musaylima.

Conclusion : aujourd’hui le FLN ne reflète ni le peuple ni la révolution. Les secrétaires généraux qui ont succédé à Abdelhamid Mehri ne savent plus dire la vérité au peuple. Ils n’ont ni le courage ni l’apparence d’hommes à principe. La honte et le n’importe quoi politique à l’Alamut de Cheikh Al-Jabal et Musaylima créent une atmosphère chaotique où chaque militant chante un passé glorieux dans un présent honteux.

Que Dieu épargne l’Algérie des mensonges d’Hassan ibn al-Sabbah et et Musaylima.

Omar Chaalal

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Commentaires (7) | Réagir ?

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gtu gtu

merci bien

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chawki fali

thank you for sharing

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