"Désorientale" de Négar Djavadi dévoile l'Iran

La couverture de l'ouvrage.
La couverture de l'ouvrage.

Ce roman paru aux éditions Liana Levi plonge le lecteur dans l’Iran de Khomeyni et des autres ayatollahs.

Gros plan sur la salle d’attente d’un hôpital français. Kimiâ, l’héroïne, attend son tour…et invite au voyage dans le pays de son enfance. Kimiâ est au terme d’un long processus d’insémination artificielle. Son esprit s’évade et remonte alors le cours de son histoire et celle de ses aïeuls sur trois générations. Elle fait appel à ses ancêtres au moment où elle pourrait donner la vie.

Au détour d’une anecdote ou d’un souvenir, nous découvrons : son arrière-grand-père, Homme puissant de perse qui règne sur un harem de cinquante-deux épouses dans une contrée éloignée ; sa grand-mère Nour élue des enfants de ce chef car elle porte les mêmes yeux bleus que lui. Une attention particulière est aussi portée sur ses parents : Darius, homme lettrée qui n’aura de cesse de s’opposer au régime en place (celui du Shah puis de Khomeiny) jusqu’à son exil ; Sara, sa mère, une femme enthousiaste et protectrice. Kimiâ choisi l’humour pour évoquer ses oncles : ils ont été nommés selon leur ordre d’arrivée au monde de 1 à 6.

L’idée du roman est née de mon envie d’écrire une saga familiale avec des personnages dont le destin allait être dévié par l’Histoire. En l’occurrence l’Histoire contemporaine de l’Iran, un pays incroyable et très paradoxal et qui étrangement – bien que très souvent dans l’actualité – reste méconnu

"Montrer comment ce pays est passé de la féodalité à la modernité, de la modernité à un régime islamique. Montrer aussi les étapes qui ont conduit à la révolution de 1979, une révolution dont les racines remontent à très loin" (extrait d’un entretien que l’auteur a donné).

Outre l’histoire de ce pays, il y a la vie de cette famille, les actes d’insurrection de son père par l’écriture, la description très réaliste de l’exil de Kamiâ alors âgée de 10 ans avec sa mère et ses deux sœurs, la clandestinité et le danger encouru pour retrouver son père à Paris. La vie d’exiler, ensuite, avec le déracinement de son pays et l’impossibilité d’y revenir, la "désorientalisation".

Il est aussi question de la naissance, des orientations sexuelles, des transmissions, la recherche de soi et l’acceptation de ce que nous sommes.

Ce premier roman de Négar Djavadi est une pépite. Elle a d’ailleurs reçu le prix du style 2016. Sous une plume ciselée, elle tord le cou à des idées reçues sur l’Iran, et aborde des thèmes de société d’une grande actualité.

Kira H.

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Commentaires (5) | Réagir ?

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fateh yagoubi

merci

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Service comptabilité

merci pour les informations

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