Lors de la réception du président Sassou Nguesso, Bouteflika n’a décroché aucune parole

Plan de l'audience accordée à  Denis Sassou Nguesso.
Plan de l'audience accordée à Denis Sassou Nguesso.

Le 28 mars dernier, le président Bouteflika a reçu le président congolais Denis Sassou Nguesso qui faisait une visite de quatre jours en Algérie.

Cette réception du président congolais était la première après l’annulation de celle prévue avec Angela Merkel. Aussi, il fallait faire taire les rumeurs sur la brusque dégradation de la santé du locataire du palais de Zéralda. La visite de Denis Sassou Nguesso était une occasion pour tenter de rassurer l’opinion.

Cependant selon le témoignage de l’un des participants à cette rencontre rapporté Jeune Afrique, "Bouteflika n’a pas pris la parole, laissant son ministre des Affaires étrangères mener la discussion avec son hôte". Pire, les rarissimes plans rapprochés montrent bien que Bouteflika n'est pas au meilleur de sa forme. L'Entv a fait le travail de communication, laissant le journaliste couvrir l'audience de son commentaire. Depuis plus aucune image n'est diffusée.

Le mystère de l’effacement du président s’accentue avec la venue du Premier ministre français, Bernard Cazeneuve. Selon plusieurs sources, une rencontre avec Abdelaziz Bouteflika à la résidence médicalisée était bel et bien au programme. Elle a même été programmée pour le 6 avril à 16 heures. Le jour J la délégation française est restée dans l’attente qu’elle soit appelée.

En début d’après-midi, elle annonçait qu’elle n’aurait finalement pas lieu. "Nous avions fait une demande, mais le rendez-vous ne nous a pas été confirmé par le protocole algérien", confiait un membre de l’équipe du Premier ministre français à Jeune Afrique. Du coup, le Premier ministre français est reparti vers Tunis sans avoir pu rencontrer le chef de l'Etat.

Cette annulation serait-elle due à un quelconque froid avec Paris ? Pas si sûr surtout que, selon le Premier ministère algérien, une dizaine d’accords de partenariat ont été signés entre les deux pays. Et deux dossiers sensibles semblent avoir abouti. Le premier concerne l’usine Peugeot-Citroën dont le dossier sera finalisé cette année. Le second dossier était le différend entre Sonatrach et Total. Un communiqué du ministère de l’Energie algérien annonçait le retour à la normal des relations entre les deux géants.

Mieux encore, si l’on en croit le premier ministre Abdelmalek Sellal, les relations entre l’Algérie et la France n’ont jamais été aussi bonnes qu’actuellement. Alors pourquoi l’annulation de cette audience ?

Faut-il rappeler que le 20 févier, la présidence algérienne avait annulé la visite d’Angela Merkel à Alger quelques heures seulement avant son début. Le communiqué annonçait que président Bouteflika, souffrait d’une bronchite aiguë. Hassan Rohani, le président iranien avait annulé aussi sa visite à Alger. Cependant, le gouvernement justifie que cette décision était bel et bien celle des Iraniens.

L'absence du chef de l'Etat laisse planer le doute sur le bon fonctionnement des institutions. Et la multiplication des sorties des ministres comme pour faire oublier l'inaction de Bouteflika ne suffit pas pour rassurer l'opinion et les milieux d'affaires.

Yacine K.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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tahar foli

merci pour partager cet article

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walid crsic

En début d’après-midi, elle annonçait qu’elle n’aurait finalement pas lieu. "Nous avions fait une demande, mais le rendez-vous ne nous a pas été confirmé par le protocole algérien", confiait un membre de l’équipe du Premier ministre français à Jeune Afrique. Du coup, le Premier ministre français est reparti vers Tunis sans avoir pu rencontrer le chef de l'Etat.

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