L'apostrophe du Matin : Laurel Oualid et hardi président !

Une devinette qui ne prête pas à rire : quelle est la première phrase que prononce un président de la République qui vient d’échapper à un attentat qui a tué 50 personnes et planifié par un « repenti » libéré dans le cadre de la « réconciliation nationale » ? Celle-là :

« Je ne renoncerai jamais à la réconciliation nationale ! »

Dans le théâtre on a inventé la comédie, le vaudeville, la bouffonnerie, la parodie, le burlesque, le sketch, le pastiche, la sottie, la clownerie, l’arlequinade, la facétie… J’avoue éprouver de la difficulté à classer la grotesque sortie de Batna. Ah, peut-être dans la pantalonnade, qui n’est pas ce que vous pensez mais, dans le théâtre italien, une posture comique assez drôle dans laquelle excellait le pantalon, qui n’est pas non plus ce que vous pensez, mais un personnage du théâtre vénitien qui porte traditionnellement cette sorte de culotte et qui a laissé son nom pour désigner un homme sans dignité et sans consistance !

Depuis on a même su que « pantalonnade » veut dire, en même temps que ce que vous pensez, subterfuge grotesque pour sortir d’embarras. Alors, je crois bien que, faute d’antécédents dans le genre théâtral, l’on soit obligé de rapprocher le discours de Batna d’une pantalonnade tout à fait remarquable d’adresse et d’inventivité et dont on rirait volontiers si elle n’avait fait autant de victimes.

Quel espiègle et hardi président avons-nous ! Hardi, vous avez dit hardi ? Ah, mais voilà tout l’avantage de la pantalonnade : elle se décline d’elle-même en précédents burlesques et, sans que vous ne l’y attendiez, vient mettre un nom aux protagonistes pour soulager votre mémoire. Car il ne manquait plus dans cette saynète aurésienne interprétée par un hardi président qu’un Laurel « égaré », têtu, gaffeur, terroriste certes, mais so friendly, tellement sympathique, qu’on lui pardonne tous ses meurtres comme on les pardonnerait à son propre fils. Et cela tombe plutôt bien : le terroriste « égaré » se nomme Oualid.

Quand on vous disait que la pantalonnade n’avait que des avantages.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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younes bouchagroune

Oualid ! Mais c'est tout simplement... Oulidou!l'égaré qui a retrouvé le bon chemin vers son... père!

Quant on sème le vent, on ne récolte pas le Nobel