Le "Dr" Smaïl Boulbina met en cause à la B.N. la mixité dans la violence à l’école (vidéo)

Le "Dr" Smaïl Boulbina met en cause à la B.N. la mixité dans la violence à l’école (vidéo)

Pour expliquer la violence qui gangrène nos écoles, un pseudo scientifique présente une étude à la bibliothèque nationale d’Alger. Le conférencier, un certain Smaïl Boulbina qui se présente comme un médecin spécialiste en sexologie (?), affirme que la mixité est la première raison de la violence dans le milieu scolaire en Algérie!

Selon Smaïl Boulbina, la mixité serait également "la cause du décrochage scolaire et du manque de l’assimilation chez les garçons". Faisant fi sur la mixité dans les pays évolués réputés pour leur système scolaire particulièrement performant, le "douctour" Boulbina soutient que dans le cycle moyen et au secondaire, "il faut créer une école de garçons et une autre pour les filles avec une administration pour les garçons à 100% faite d’homme, afin que l’on remette les garçons, inchallah, dans le droit chemin. Ça sera de même pour les filles".

Le conférencier a eu cependant fort à faire face à Mme Khyar Khamila, présidente de la fédération nationale des parents d’élèves, pour laquelle la mixité n’a rien avoir avec les violences en milieux scolaires. "Bien au contraire, j’ai des dizaines d’études qui prouvent le contraire de ce que vous affirmez", répliquait-elle furieuse à l’apprenti conférencier. "Je refuse totalement vos théories, elles sont fausses", ajoutait-elle.

Ce qui est incroyable dans l’histoire, c'est que le conférencier semble faire un diagnostic sans lier le phénomène de la violence scolaire à celle de la société algérienne. Le pseudo-scientifique semble oublier que les écoles sont mixtes en Algérie depuis l’indépendance et que le phénomène de la violence dans le milieu scolaire est un fait assez nouveau (du point de vu ampleur), qui s’est accentué après les années du terrorisme. Suffisant, Smaïl Boulbina fait montre d'une ignorance abyssale de la sociologie algérienne.

Aussi, Il faut souligner l’absence de mesures concrètes de la part de l’Etat sous Bouteflika afin d’encadrer le phénomène pour l’endiguer progressivement. Les nouvelles cités construites à la hâte sans infrastructures culturelles, éducatives et de loisirs sont devenues des foyers de tensions sociales. Il y a une évidence : la violence est un fléau national; les agressions, les batailles rangées entre gangs rivaux, les drogues dures, les psychotropes, les violences familiales sont autant de facteurs aggravants qu’il faudrait prendre rapidement en charge.

Enfin, nous invitons le scientifique à lever les yeux et à faire une analyse similaire dans les pays scandinaves (pour ne parler que de ceux-là) pour se rendre compte que la mixité n’est en rien responsable des violences dans les écoles. Bien au contraire.

Il faudrait peut-être demander dès à présent, les diplômes de ce Monsieur Boulbina, afin de nous éviter à tous, un autre épisode humiliant d’un docteur Zaîbet et de son fameux RHB ! Car il est particulièrement irresponsable voire dangereux d'offrir des tribunes aussi prestigieuses que la Bibliothèque nationale à ces individus aussi dépourvus de sens critique scientifique.

La rédaction

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Toufik KLOUL

douctour boulbina achreb el bina ourabi ihennina

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Caton L'ancien

Le docteur Smaïl Boulbina est, je crois, ce monsieur qui a créé le "club des ânes d'Algérie" en 2009 et qui en est président.

Si mes souvenirs sont bons, il s'est aussi porté candidat à la présidence de la république avant de demander, "sans prétention aucune", au président de le nommer sénateur.

Ayant échoué dans ces deux dernières entreprises il s'essaie à la psychologie des foules et à la sociologie; apparemment les débuts sont tout aussi ratés, il devrait rester dans le club qu'il a créé; je pense que c'est là qu'il excelle le mieux.

Je me pose une question : a-t-il une clientèle de patients dans son cabinet médical, les gens n'ont-ils pas peur d'aller se faire soigner chez pareil toubib ?

Notre société s'est transformée en l'espace de deux ou trois décennies en troupeau sans berger ni chien de berger; n'importe qui s'arroge n'importe quoi sans pudeur et en toute impunité.

Vivement la fin du calvaire algérien !

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