La plèbe de la wilaya de Médéa appelle au secours !

Trottoirs défoncés, routes mal entretenues...
Trottoirs défoncés, routes mal entretenues...

"Vous avez siégé trop longtemps pour tout le bien que vous fîtes ces derniers temps… Je dis partez ; et laissez-nous en finir avec vous. Au nom de Dieu, partez !" Célèbre remarque d’Olliver Cromwell, en 1653 au Parlement Rump.

Tenace est le temps qui n’arrête point son cours, et qui, bizarrement, s’est arrêté dans la wilaya de Médéa, au lendemain du départ de son wali-bâtisseur Abdelkader Zoukh. Une région passée depuis aux mains de sinistres sires comme successeurs, et en deux temps trois mouvements, en ont fait une wilaya plus que sinistrée, aidés, il est vrai, par le silence-complice de la société civile et des bustes creux que sont les mal-élus, plus enclins à protéger leurs intérêts que ceux de leurs électeurs, des sans-voix, des sans-le-sou, des sans abris, et surtout des malades mentaux jetés iniquement dans la rue, cette frange de la population sans défense dont on a squatté le seul hôpital psychiatrique de la région, est du moins, très révélateur de l’idée que se fait le régime oligarchique de la dignité humaine.

Le constat est immuable depuis des lustres, tout est à l’arrêt. Point de travail, point de distribution de logements pour les récipiendaires de certificat d’attribution depuis trois ans, point de distraction, point de bien-être, point de salubrité, point de cadre de vie agréable. Encore moins un quelconque grandiose projet au profit du citoyen lambda pour faire taire la critique.

Et suprême insulte, l’on nous a susurré dans un milieu sportif, football de surcroît, de faire le dos rond, et s’abstenir de dénoncer le parjure, l’imposteur et l’incompétence pour s’assurer, demain, l’aisance et la quiétude de l’autorité locale. Hélas, dans une république démocratique et populaire, il est des vérités qu’on ne saurait taire.

Une wilaya maudite qui n’arrive toujours pas à conjurer son mauvais sort. Comment saurait-il en être autrement lorsque les autorités locales et les mal-élus font fi des aspirations citoyennes pour une réelle prise en charge de leurs problèmes,et que des paysages lunaires avec leurs cratères se font violence dans les rues et ruelles éventrées des villes et des villages, que les odeurs putrides des cloaques, des décharges publiques et les relents des caniveaux obstrués vous happent la gorge pour vomir, déverser son fiel et traiter de tous les noms d’oiseaux ces responsables zombies pour leurs criardes incompétences.

Médéa, la capitale du Titteri, autrefois ville citadine par excellence, a perdu de sa superbe, devenue un grand village, noyée dans des tonnes d’immondices, de déchets où les fruits et légumes, la viande se vendent à la criée, faisant un pied de nez au marché flambant neuf juste à côté, tout comme le centre commercial du pôle universitaire, qui semblent faire leur le slogan Pile Wonder ne s’use que si l’on s’en sert ! Laissés en suspens pour une énième fourberie, une énième inauguration, tout comme le centre des loisirs scientifiques inauguré trois fois par de tristes sires, venus d’Alger. Il est du moins très surprenant qu’aucun ministre n’a remarqué ces ronronnantes supercheries, il faut bien se faire bonne conscience et plagier les réalisations dont les mérites reviennent à d’autres.

Sous votre supervision Monsieur le wali et de celle de votre prédécesseur, la wilaya de Médéa dont présentement vous avez la charge s'est enlisée dans l’anarchie, le largage à vau-l’eau. Tirée vers le bas, elle se porte mal. Il suffit de quitter les portes Sud, Est et Ouest de la ville pour se propulser loin dans le temps, le siècle de la lampe à pétrole et du kanoun, un ciel sans lumières, il suffit qu’il vente, qu’il pleuve à torrent ou qu’il neige pour que les incuries, les forfaitures et l’incompétence de votre exécutif soient mises à nue. Les misérables et pauvres hères des contrées proches et lointaines des salons feutrées du siège de l’APW et de la wilaya continueront à se plaindre des aléas qui leur font la vie dure sans rien attendre d’une autorité sourde à leurs doléances. Et comment, la ghettoïsation étant de mise !

De mémoire de Médéen, jamais un maire et son exécutif n’ont été aussi lamentables, aussi incultes et aussi incompétents, que ceux qui président actuellement aux destinées de la ville universitaire, plus que millénaire. Censée être la vitrine de la wilaya, par leur laisser-aller, leur indigence intellectuelle et leurs sans-scrupules ont grandement contribué au marasme et au malaise de vivre de leurs respectifs électeurs : routes et ruelles sillonnées avec leurs gadoue, défigurant la chaussée et son bitume hauts faits d’armes de l’ADE, de Sonelgaz faisant fi du retour à l’état initial des voies de circulation, crevasses et nid de poules à ne plus en finir, des dos ronds ne répondant à aucune législation, une ville plongée dans l’obscurité, hormis les alentours du siège de la wilaya, où l’on s’est démené pour faire toute la lumière, des amas de saletés conquérantes et envahissantes, le couronnement vandale de nos arbres sans aucune considération sur le paysage écologique rythment désormais la vie de la cité.

En définitive, rien ne différencie le chef-lieu de la wilaya de ses autres communes. Des lors, jusqu’à quand continueront les habitants de cette région sinistrée à subir l’infamie et le snobisme de ces commis de l’Etat, gracieusement payés par l’argent public, pour justement veiller, conformément à la constitution, à la qualité de vie de leurs administrés ? En définitive, des autorités locales et des élus qui n'ont aucun mérite d’avoir réussi un quelconque challenge pour améliorer le cadre de vie du citoyen.

De guerre lasse et ne sachant plus à qui se plaindre, la plèbe des contrées proches et lointaines de la wilaya se tourne à vous et en appelle à votre recours M. le Président pour faire triompher le droit, et le droit de ceux qui sont dans le droit. Vœu pieu, sera-t-il écouté ?

Brahim Ferhat

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Commentaires (4) | Réagir ?

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moh arwal

@Brahim Ferhat

DEPUIS QUAND ESTCE QUE L E LOUP VIENT IL AU SECOURS DE L 'AGNEAU ?

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Caton L'ancien

Vous avez dit vœu pieux ?

Votre vœu sera exaucé (de rester pieux) !

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