Rapports déclassifiés de la CIA (1): Bouteflika serait la cause du coup d’Etat de juin 1965 (Vidéo)

Abdelaziz Bouteflika au lendemain du coup d'Etat de juin 1965.
Abdelaziz Bouteflika au lendemain du coup d'Etat de juin 1965.

De nombreux rapports déclassifiés de la CIA et concernant la politique algérienne, révèlent des détails croustillants sur l’histoire récente du pays.

C’est ainsi que des rapports ultra-secrets, se retrouvent en ligne et à la disposition des médias, des associations, des politiciens ou même des simples citoyens. Le Matin d'Algérie en a épluché certains et relate pour ses lecteurs les plus pertinents.

Bouteflika serait la probable cause du coup d’Etat à l’encontre de Ben Bella en 1965 !

Dans une communication transmise au président des Etats-Unis de l’époque, la CIA dressait un bref profil du nouveau "putschiste Boumediene", qui écrivait, il "a pris le pouvoir dans la violence et dans le sang".

Houari Boumediene, âgé alors de 41 ans, était décrit, dans le rapport comme ayant une éducation traditionnelle islamique. Sa motivation dans le coup d’Etat n’étant pas claire à l’époque, les services secrets américains pensaient que c’était en lien avec les "manœuvres de Ben Bella à l’encontre de Bouteflika", qualifié de "protégé de Boumediene".

"Cela peut-être lié aux récentes manœuvres de Ben Bella contre le ministre des Affaires étrangères Bouteflika. Celui-ci est le protégé de Boumediene et les deux ont partagé par le passé ensemble un appartement de célibataire". Il faut rappeler ici qu'Ahmed Ben Bella a limogé Abdelaziz Bouteflika de son poste de ministre des Affaires étrangères juste avant la conférence internationale des non-alignés qui devait avoir lieu à Alger fin juin 1965. Il ne fut pas le seul, puisque tout le cercle de proches de Boumediene furent dégommé un par un par le président Ben Bella. C'était aussi la période où il négociait avec les chefs du maquis du FFS à Paris.

Après le coup d'Etat, Abdelaziz Bouteflika a défendu le putsch militaire de Boumediène devant les médias internationaux, ce qui donne, un peu plus de crédit au rapport de la CIA (Vidéo*)

Le rapport mentionnait par ailleurs, que Boumediene étant critique envers la politique pro-Cuba et Chine, pouvait être moins anti-US que son prédécesseur.

Pourtant, la CIA décrivait Boumediene comme un homme loyal à Ben Bella :

Un autre long rapport analysant la situation algérienne entre 1962 et 1964 et datant du 23 décembre 1964, voyait le président de l’époque "bien installé" et "devrait demeurer président pour au moins les deux prochaines années, sinon plus". Ce qui vrai. Le rapport parlait également de Boumediene en le qualifiant de "loyal au président". Ce qui s'avéra faux. Ben Bella "continuera vraisemblablement à maintenir une base de pouvoir étroite mais assez solide, en particulier dans l'établissement militaire, où le vice-président et ministre de la Défense Boumediene semble loyal. Nous ne croyons pas que Boumediene utiliserait l'armée pour évincer Ben Bella, sauf dans des conditions normales". L'appréciation s'avéra erronée. Neuf mois plus-tard, Boumediene renverse le président Ben Bella, pour officiellement, effectuer un "redressement révolutionnaire"

Hebib Khalil

Note importante :

Le Matin d'Algérie tient à préciser que malgré leur caractère officiel, les rapports de services secrets américains peuvent être sujets à l’erreur voire destinés à manipuler les opinions publiques qui en prendraient connaissances. Il appartient aux autorités concernées d’émettre des démentis officiels le cas échéant. Il était nécessaire, pour nous, de le préciser.

Lire aussi : Rapports déclassifiés de la CIA (2): les mystérieuses cartes des frontières algéro-marocaines en 1963 et 1964

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Commentaires (19) | Réagir ?

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departement education

merci bien pour les informations

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staps labo

merci

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