A comme Algérie (VII)

A comme Algérie (VII)

A la fin de la Seconde guerre mondiale, 15 généraux japonais ont préféré se suicider au lieu de trahir leur empereur. Les Américains, vainqueurs, étaient prévenus : s’ils osaient s’en prendre à l’institution impériale, ils auraient à assurer leur protection contre 100 millions de kamikazes. Ils renoncèrent donc à un second Nuremberg pour juger l’empereur, Hiro-Hito.

G comme généraux

En Algérie combien de généraux algériens se sont suicidés ? Question idiote. Robots fabriqués et programmés au "harkisme", ils ont accompli leur mission jusqu’aux médailles accrochées à leur poitrine. L’Algérie n’est pas le Japon. Il a fallu le plus grand cerveau du 20eme siècle d’Einstein pour inventer la bombe atomique et la faire exploser en doublon pour faire céder le Soleil Levant, pays jamais envahi jamais vaincu. L’Algérie toujours envahi et toujours vaincu par la seule traitresse de ses propres fils. Comment transformer un chat en dragon et vice versa ? "Les 15 chats qui tiennent le commerce extérieur", expression du président Bouteflika pour désigner les patrons de l’armée (Jeune Afrique). Tandis que l’historien Mohamed Harbi écrit : "Sur les quelques 500 déserteurs, certains étaient sans doute sincèrement déterminés à épouser la cause de leur patrie. De la même façon, l’on peut avec certitude affirmer que les quelques dizaines d’entre eux qui ont accaparé le pouvoir en éliminant les vrais patriotes de façon radicale ceux qui ont déclenché la sale guerre en 1992 et font obstacle à la démocratie dans le pays." Tiens, on revient au fameux "qui tue qui ?". Merci l’historien.

La stratégie de Roger Wybot, agent du contre-espionnage français encouragé par de Gaulle, opère toujours avec succès : "Les hommes que nous glissons dans le dispositif adverse, souvent à des postes subalternes, nous les aidons à conquérir progressivement de l’importance… Certains de ces agents doubles vont atteindre les plus hauts échelons dans l’état-major FLN/ALN…" ( Wikipédia). cinq doigts d’une main suffisent à entretenir pour l’éternité l’enfer terrestre. C’est tout le problème des 40 millions d’Algériens plus préoccupés à guérir du diabète qu’à se débarrasser des taupes mafieuses gradées par l’ennemi. Pourtant, le ciel a fortement pistonné le pays des Amazighs. 1/7 du territoire algérien divisé en sus par 120 représente à peu près la superficie des terres fertiles nourrissant des Japonais quatre fois plus nombreux. Sans parler des catastrophes naturelles, l’absence d’énergies fossiles, l’indépendance jamais acquise vis-à-vis des USA (démilitarisation) etc. Ces non-adorateurs d’un Dieu unique ne possèdent que leur "facteur humain" si cher à Cronin… Combien de généraux algériens se sont suicidés pour avoir mené l’Algérie au stade de la déchéance absolue avec le terrorisme "incestueux" et finir en risée jusqu’en Afrique noire, continent des homo sapins à la traîne. Pierre Loti, admiratif du monde arabo-musulman, trouvait les Japonais idiots à cause de leur sempiternel sourire, plus tard, l’éminence grise de la Maison Blanche Zbig dans Between Two Ages, suspectait en eux une certaine intelligence. Dans sa Trilatérale, il a veillé à les inclure pour contenir la Chine. C’est vrai qu’on ne néglige pas un ennemi intelligent au profit d’un ami bête même bourré d’or noir.

G comme genre

Quand on compare l’Algérie et le Japon, le genre F nous interpelle. On y revient puisque les économistes assurent que la puissance japonaise est due aux dames du Soleil levant. Le mari gagne l’argent et le dépose quasi intégralement entre les mains de l’épouse. "Le plus paradoxal de ce système rigoureusement patriarcal est…toute transmission était déjà fixée d’avance par la nature… L’indispensable chaleur humaine, les rapports individuels d’affinités et de tendresse : tout cela se trouvait en revanche et comme autrefois, chez la mère. Elle seule continuait à faire corps avec tous ses enfants, moralement, physiquement." (1) Au Japon, le premier livre en japonais a été écrit en l’an 1000 par une femme, Dame Grémil. Il a eu un écho international, traduit par les langues les plus répandues. D’habitude, les lettrés nippons utilisaient la langue chinoise, le japonais se limitait au parlé. On imagine le roi Massinissa ou la reine Kahina laissant en langue berbère des notes, un journal pour relater leur solitude, le poids du pouvoir, les conflits "consanguins" qui mènent aux défaites dont les plaies se forent sans se cicatriser avec le temps. D’où cette impossible union et cette terreur de la division. Si les Japonaises sont les femmes les plus admirées au monde, les Algériennes doivent être celles qui ont le plus déçues. Après 1962, les caméras se sont vite détournées d’elles avant qu’elles ne finissent momifiées par le Code. Une poignée d’autoproclamés généraux habillés en fantômes par lâcheté, ventrues ignorants corrompus ont eu raison d’elles et de leurs fils.

Ibn Khaldoun comme Marx et Engels ont fait le même constat sur la population algérienne. Seuls les Kabyles, les Mozabites et les Touaregs trouvèrent grâce aux yeux de ces grands penseurs. Concernant les autres, vivant pourtant dans les villes avec une vie plus facile, Engels écrit : " …longue oppression…sur le plan moral, ils se situent à un niveau très bas…" Et c’est justement ceux dont le niveau, sur le plan moral, se situe honorablement que l’Algérie indépendante en ogresse maboule a dévoré en premier. Perpétuant et renforçant la cause : "longue oppression". Multipliée par deux pour le mauvais genre : la femme. On ne s’étonne pas que cette dernière s’abrutit en dépensant plus d’énergie à se protéger qu’à élever correctement ses enfants. Il faut 50 ans pour faire un homme, dit Platon. Pour Montaigne, l’éducation n’a pas vocation à inculper du savoir, elle doit permettre d’élever le sens moral. En 1932, Kosawa Heisaku, se rendit à Vienne pour suivre les cours de Freud. Malgré tous ses efforts, la psychanalyse freudienne n’arrivait pas à l’atteindre. Il s’aperçut qu’il construisait sa personnalité à partir de l’image de sa mère et non du père. Au psychisme japonais, on a remplacé le complexe d’Œdipe par le complexe d’Ajase, un roi qui a voulu tuer sa mère d’après la mythologie bouddhiste. Autour de quelle image parentale se construit la personnalité algérienne ? Existe-t-il au moins une nation algérienne quand et comment a-t-elle était construite pour permettre aux guignols et mort-vivants de tenir indéfiniment ses commandes ?

G comme galette

La galette a pris son essor en Algérie quand on a importé l’améliorant, produit chimique, pour améliorer la baguette dite française. Devenu industriel, le pain, aliment de base en Algérie, est devenu un produit plus problématique que bénéfique remplissant bien nos poubelles. Bourré d’additifs fabriqués dans les laboratoires chinois et autres, il est tout sauf bon pour la santé. Mais, celui des ancêtres, façonné par les doigts exclusivement féminins, a un prix : au moins 2 fois plus cher. Il est loin le temps où on pouvait dire par manque de pain, on mange de la galette. Les boulangers se vengent du désamour de la baguette "roumi" en misant sur la pâtisserie sans frontière. Basée sur le sucre et faux sucre au point où la pub du jus n’a pas trouvé mieux que de lancer son slogan "Pur sucre" ou lieu de "Pur fruit". On devrait ouvrir l’école aux enfants quand leurs enseignants font grève. Certains parents ou employés dans l’administration éducative (nombreux à être payés comme figurants) seront contents de faire les profs volontaires pour apprendre aux petits comment faire de la galette made in bled avec du vrai levain… Leur apprendre un peu de ce qui reste algérien pas trop cher et qui peut servir, on ne sait jamais. Le grand penseur de l’Education, John Locke affirme que l’élève est une page blanche.

En France, le ministère de l’Education conseille aux enseignants d’apprendre aux élèves à se cacher pour éviter les tirs de kalachnikovs, un danger potentiel pour eux à l’ère des attentats. Hamdoulilah, en Algérie, on a dépassé ce stade, mais toujours sous la menace du manque des devises. On doit profiter des classes désertées par les enseignants de l’Education afin de préparer les enfants à moins compter sur la bouffe importée pour calmer leur faim. Revenir à la seule réforme fiable, l’ancestrale celle qui nous a permis de survivre durant des dizaines de milliers d’années en ne comptant que sur nos propres capacités. Le Japon en est un saisissant modèle, même menacé par le dépeuplement, il préfère construire des robots au lieu de toucher à son pedigree.

G comme gazelle

Existe-t-il encore des gazelles en Algérie après les razzias des émirs pétroliers ? Et si oui, combien ? Qui peut répondre ? On serait vraiment coincé, si un savant occidental bien académique reconnu et pourvu d’un Prix Nobel découvrait demain que ce splendide mammifère a le remède miracle du diabète. Tout est possible, l’insuline vient bien de l’animal haram, le cochon. On ne brise pas sans risque la chaine de dame Nature. On sait que la disparition des grenouilles a profité aux moustiques et à l’industrie des insecticides qui sont loin d’être un élixir de vie aussi pour les humains. Einstein a donné pas plus de 4 ans de survie à l’homo sapiens après la mort de la dernière abeille. Un jour, un scientifique explorant un village asiatique conseilla à un pauvre autochtone de ne pas tuer le crocodile de la rivière qui lui donnait les poissons pour son alimentation. Le père de famille n’a rien compris aux propos de l’homme blanc à vouloir protéger un si dangereux prédateur. Ce dernier lui expliqua que s’il tuait le crocodile, mangeur de poissons chats, ces derniers vont proliférer et dévorer tous les autres poissons. Résultat, il se condamnerait tôt ou tard à la famine avec toute sa famille.

En Algérie comme nos généraux ne sont pas de vrais chats, ces derniers manquent et les rats dansent avec les souris. Ces émirs ne viennent pas en Algérie pour se nourrir de la viande de nos animaux, ils viennent pour tuer simplement. Avec leurs pétrodollars, ils peuvent se gaver de caviar à longueur de journée dans leurs palais. Le plaisir de tuer des bêtes magnifiques innocentes et inoffensives, ils ne le trouvent qu’en Algérie. Ils y ont déjà fait la chasse aux autres créatures vivantes en formant les barbus-tueurs et fournissant l’argent des armes. La gazelle a disparu et sans doute l’outarde aussi. Le génocide a commencé sous le règne de Boumediene qui faisait fantasmer la populace avec son fameux barrage vert alors que le désert continue à avancer taché de sang. Normalement c’est interdit de chasser les animaux protégés, d’après la loi algérienne décret 83/509 du 20 août 1983 (3). Certes c’est dans le livre des Mille et une nuits qu’on peut lire : "ce qui est interdit à l’esclave est permis au maître." A quand un peu plus de clarté dans les lois et intégrer ce qui a toujours fait loi dans la loi : le droit inné du caïd à ignorer la loi. Une loi faite par des corrompus pour des minables. C’est ce qu’on appelle la Justice.

G comme gaz

On pense au gaz de schiste, aux femmes courageuses d’In Salah. On ne sait pas si on doit utiliser le passé ou se méfier d’une possible résurrection. Après tout, c’est plus la chute du prix du pétrole qui a stoppé l’exploitation que la colère de quelques indigènes. Au-dessus du ciel saharien, les oiseaux ne volent plus, la pollution les a chassés, massacrés avant même que le GS (gaz de schiste) ne dévoile sa premier bulle. En Chine par exemple, qui dit-on a de fabuleuses réserves du GS, le gouvernement a donné tous les contrats juteux aux autochtones laissant les investisseurs étrangers bien frustrés. Le problème avec ce gaz, c’est l’après à gérer. Un Chinois enrichi risque bien un jour d’être confronté à un autre Chinois moins chanceux qui lui demanderait des comptes sur leur eau polluée. Ce n’est pas le cas en Algérie, ce sempiternel bled de passants, d’émirs braconniers qui viennent pour le temps d’un plaisir sadique et bye-bye. Après moi, qu’ils crèvent tous. Si le prix du pétrole monte, la maudite bourgade d’In Salah qui a tenu tête à la colonisation française serait sacrifiée. Qui va la plaindre, quelle solidarité va fonctionner quand on sait ce qu’endure actuellement le restant de la population à cause des caisses vidées par un Etat incompétent et jamais rassasié.

G comme génie

Deux sortes de génies existaient : le génie de la Lampe qui a fait passer en un clin d’œil un Ali Baba du gourbi au palais et celui plus compliqué plus lent moins magique du genre Newton, Pasteur, Avicenne, Edison ou Beethoven. Ils ont disparu parce qu’on n’en veut plus ou on ne sait plus en fabriquer. Pourtant, le monde actuel a besoin fissa d’un authentique spécimen qui puisse le sauver ou du moins nous inventer des lunettes pour voir plus clairement. Il ne faut plus se contenter d’en rêver. "La masse est instinctivement hostile à tout génie éminent. On a plus de chance de voir un chameau passer par le trou d’une aiguille que de découvrir un grand homme au moyen d’une élection", écrit Hitler dans son livre. Chateaubriand n’en pense pas moins : "Le génie est un Christ ; méconnu persécuté, battu de verges, couronné d’épines, mis en croix pour et par les hommes, il meurt en leur laissant la lumière et ressuscite adoré." Pratiquement tous les génies sont morts pauvres affamés persécutés jalousés et rarement honorés.

Au-dessus de nos têtes ne planent que ceux qui leur sont opposés : les nuls, les pétards mouillés, les lumières trompeuses, les haineux à atomiser tout autour d’eux, les aveugles à mitrailler leurs propres pieds, les seuls signataires avec la mort de CDI (contrat durée indéterminée) pour ne rendre leur âme qu’après avoir enterré tout le monde. Les génies, s’ils existent, il faut les chercher dans les prisons, les asiles, au cimetière, fouiller les dunes du désert ou dans l’errance des rues abandonnées qui ne mènent nulle part…

Mimi Massiva

Notes

  1. Les Dames du Soleil Levant (Danielle Elisseeff )

  2. Liberté (20/12/16)

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