Ahmed Ouyahia, en cireur de pompes du président !

Ahmed Ouyahia, très flatteur envers le président.
Ahmed Ouyahia, très flatteur envers le président.

Décidément dans la course à l’encensement du président, Ahmed Ouyahia, le secrétaire général du RND et néanmoins chef de cabinet de la présidence, n’a pas son égal.

Dans une déclaration à l’ouverture de la deuxième session du conseil national du RND, Ahmed Ouyahia s’en est allé à redire quelques évidences que tout un chacun connaît, notamment sur la Libye ou le Mali. De juste, c’est une occasion pour le SG du RND pour saluer "le dévouement et le professionnalisme" de l’ANP. Pour l’inamovible homme du sérail, "la seule bonne nouvelle qui nous est parvenue de l’extérieur ces derniers mois, est l’accord pour la réduction de la production de pétrole à la suite d’une dramatique chute des prix". Visez bien le mot utilisé : "dramatique". C’est pour dire la panique des décideurs en assistant à la chute inexorable des cours du pétrole.

Ce prélude troussé en deux temps trois mouvements de menton, Ouyahia revient à son sport favori : le cirage de pompes au président Bouteflika. Il plonge dans l'absurdie jusqu'au cou. Dans une grande tirade, le chef de cabinet de la présidence qui se cache derrière la fonction de SG du parti s’enthousiasme : "Lorsque l’on observe les ravages que provoque le terrorisme dans notre sous-région, au Moyen-Orient, et même en Europe, nous prions Dieu de préserver l’Algérie de ce fléau. Nous redisons aussi notre reconnaissance au Président Abdelaziz Bouteflika qui a su couronner la lutte menée par notre pays contre le terrorisme barbare, avec la concorde civile et la réconciliation nationale". Le verbe pompeux, Ahmed Ouyahia que rien ne répugne rabâche: "Notre pays demeure uni et souverain". Sans crainte d’être rattrapé par le ridicule, il renchérit : "Notre démocratie progresse, à l’image de la dernière révision constitutionnelle. Nos institutions sont régulièrement élues et offrent un espace libre pour le débat pluraliste".

Pour Ouyahia, il n'y a point de place pour les petites flatteries. Le propos dithyrambique, il s’enflamme encore sur le rôle de ce président "qui a su guider notre peuple vers la préservation de la stabilité nationale, grâce à des réformes politiques et à des mesures socio-économiques qui ont donné des résultats". Bingo ! Ouyahia ne va pas jusqu’au bout de son idée en parlant de résultats des réformes. Mais il le fera après avoir fini de racler le parquet. Jugez-en : "La crise financière est, aujourd’hui, notre défi national majeur. Pour cela, elle mérite de retenir notre attention". Nous y voilà ! L’Algérie est donc en crise économique !! ! Quid des résultats des réformes du président ? Nous n’aurons pas de réponse. Qu’importe pour Ouyahia ! Le lecteur aura le privilège après les membres du conseil national du RND de découvrir l’art de cultiver la palinodie dans lequel excelle tout particulièrement Ahmed Ouyahia.

Pour lui, il faut rendre "hommage au Président Abdelaziz Bouteflika qui a désendetté l’Algérie", oubliant de dire que c’est uniquement grâce à la rente pétrolière et une conjoncture économique qui a permis au cours du pétrole d’atteindre des niveaux importants. Il n’y a nul mérite à dépenser des milliards de dollars qu’on n’a pas produits ! Sans être étouffé par la contradiction, il lance à l’opposition "de faire connaître aux citoyens " ses solutions de sortie de crise "pour que le pays traverse ses difficultés financières actuelles". Mais nous croyions que les réformes ont permis au pays d’échapper au pire ! Ainsi donc, ces fameuses réformes "qui ont donné des résultats" dixit Ouyahia ne nous épargnent pas la crise ! Grand bien fasse au SG du RND qui se réjouit de cet état de fait !

Le SG du RND avertit que la crise va éreinter les travailleurs. "La crise financière (…) qui frappe désormais l’Algérie n’épargnera ni les travailleurs ni les propriétaires. Elle n’épargnera aussi ni les syndicalistes ni les employeurs".

Rappelons l’épisode des années 1990, il souligne "le tribut douloureux que notre pays a payé à l’ajustement structurel des années 1990 nous interpelle aujourd’hui encore. Des centaines d’entreprises ont été perdues. Des centaines de milliers de travailleurs se sont retrouvés au chômage. La classe moyenne avait été laminée". Cependant l’auteur de ces propos oublie de déclarer qu’il a été le chef du gouvernement qui avait conduit ces réformes impopulaires.

Le reste du discours est un bien laborieux exercice de langue de bois. Pompeux et flatteur et sans aucune profondeur politique. Certes avec Ouyahia, on plonge dans une arène de fayots. Mais deux questions s'imposent à la lecture de ce discours : Ahmed Ouyahia est-il obligé d'en faire autant ? Et le président, a-t-il besoin de tant de servitudes ?

Hamid Arab

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Commentaires (12) | Réagir ?

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Rabah IBN ABDELAZIZ

Non seulement qu'il brosse les pompes de sidou, plutôt graissé les roues de la charrette mais s'abaisse devant le minable usurpateur d'el mouradia. Qu'il retourne à Ifri pour gérer sa fortune et ses bus tahkout, et viré son prète nom "tahkout ?.

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moh arwal

Benyounes Ouyahia, Ghoul, Sidi Said et Sellal seront bientôt décorés de la médaille des meilleurs cireurs du pays par FAKHMATAHOUM.

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