Quelles sont les véritables causes de la mort du journaliste Mohamed Tamalt ?

Mohamed Tamalt mort pour ses opinions.
Mohamed Tamalt mort pour ses opinions.

Le journaliste Mohamed Tamalt a été mis en terre aujourd'hui lundi mais les questions sur les raisons qui l'ont conduit à la prison de Koléa mais aussi et surtout les causes ayant nécessité son évacuation à l'hôpital restent un mystère à élucider.

Il ne sera nullement ici question des motifs qui ont motivé la justice à poursuivre Mohamed Tamalt. Parce que dans un pays qui se veut respectueux des droits de l'homme et de la liberté d'expression, on n'envoie pas en prison un homme pour ses écrits. Encore moins, on ne laisse pas mourir un homme parce qu'on ne partage pas ses convictions. Ici comme ailleurs, aucun homme ne mérite la mort pour ses opinions. Et dans ce cas d'espèce la responsabilité morale de la justice est engagée dans le cas Tamalt.

Mais le fond de l'affaire se situe aussi ailleurs. Plus exactement dans ce procès que ses avocats ont dénoncé énergiquement. Et que le défunt à réfuté et combattu avec la dernière de ses énergies. Mohamed Tamalt est mort pour ses opinions. C'est un fait implacable que tous les argumentaires et autres sornettes que veulent bien nous servir les officiels ne pourront démentir.

Première question : la dépouille du défunt a-t-elle été autopsiée ? Car si l'on voit la célérité avec laquelle elle a été rendue à sa famille, on craint que cela ne soit pas le cas. Auquel cas, les autorités considèrent que Mohamed est décédé de mort naturelle. Ce qui évacue toutes les accusations d'agression qu'avaient porté à la connaissance de la justice Mohamed et son frère Abdelkader Tamalt.

Mais remontons plus loin pour essayer de situer les dérives dans cette affaire. Lors de son procès du 9 août, Mohamed Tamalt avait alerté la sur les coups qu'il avait reçus au sein de l'établissement pénitentiaire de Koléa où il était détenu.

Son frère Abdelkader avait aussi alerté en septembre la justice sur les coups violents qu'a reçus son frère sur la tête. Si l'on comprend bien, Mohamed Tamalt avait été battu au sein de la maison d'arrêt de Koléa. Abdelkader avait demandé l'ouverture d'une enquête sur cette agression. Le même Abdekader Tamalt a demandé d'ouvrir une expertise médicale pour lever le voile sur cette agression. En effet, dans des déclarations à la presse, Abdelkader Tamalt a précisé que son frère a été hospitalisé au service réaninmation suite à un coup violent au niveau de la tête. Et non pas pour la grève de la faim qu'il a menée, comme s'évertue à le soutenir l'administration pénitentiaire.

La réaction de la direction générale de l'administration pénitentiaire a été d'ignorer superbement les alertes du frère du défunt et les appels à sa libération lancés par ses avocats.

Ses avocats ont déposé une plainte. Quelles sont les résultats de celle-ci ? Quelles suites ont donné les autorités aux dénonciations d'agression physiques qu'a subies Mohamed Tamalt ? Qui sont-ils les auteurs de ces coups ? Pourquoi bénéficient-ils de l'impunité ? Beaucoup de questions sans réponse. Sa famille demande justice. La corporation ainsi que l'opinion publique doivent soutenir la famille Tamalt dans sa lutte pour que toute la lumière soit faite sur le décès de son fils.

Car il est indéniable que la mort de Mohamed Tamalt est suspecte. Les agressions qu'il a connu au sein d'un établissement pénitentiaire augurent d'une retour à ces années de plomb et de répression systématique. Elles sont le signe inquiétant d'une crispation autoritaire du pouvoir.

Dans un communiqué rendu public aujourd'hui, la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme relève qu'il y a des zones d'ombre dans le traitement de ce dossier par l'administration pénitentiaire. Elle demande la mise en place d'une commission d'enquête indépendante et la libération de tous les prisonniers d'opinion.

Yacine K.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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tahar foli

Merci d'avoir soulevé le sujet

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Hend Uqaci Ivarwaqène

L'opinion est une impitoyable geôlière !

Amounavi il faudrait plutôt libérer les prisonniers de leurs opinions. Mwa depuis que je n'en ai pas, je me sens en sureté.