Le cours du pétrole termine en baisse, réunion samedi des principaux producteurs

Le cours du pétrole termine en baisse, réunion samedi des principaux producteurs

Les cours pétroliers ont terminé en baisse mardi, les inquiétudes sur le niveau actuel de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et sur sa capacité à convaincre les autres producteurs prenant le pas sur l'enthousiame suscité par l'annonce d'une réduction de l'offre. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a perdu 86 cents à 50,93 dollars sur le contrat pour livraison en janvier au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les principaux pays producteurs de pétrole prévoient une nouvelle réunion samedi à Vienne, cette fois au-delà de la seule Opep, pour sceller la baisse de l'offre décidée la semaine dernière pour faire remonter les prix, a annoncé mardi la Russie.

Cette rencontre, à laquelle doit participer le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak, aura lieu "le 10 décembre à Vienne", a indiqué à l'AFP une porte-parole du ministère. Après avoir inondé le marché d'or noir et provoqué une dégringolade spectaculaire des prix, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sont parvenus le 30 novembre à surmonter leurs dissensions pour se mettre d'accord et réduire leur production de 1,2 million de barils par jour.

Ils ont aussi convaincu d'importants pays producteurs non-membres du cartel, comme la Russie, de participer à cet effort, un élément essentiel pour rééquilibrer le marché et mettre fin à une période de prix bas aux conséquences économiques dramatiques pour nombre d'entre eux.

Mais les experts du secteur attendent désormais de voir cet engagement gravé dans le marbre au-delà des déclarations d'intention de Moscou, qui ne participait pas à la réunion de l'Opep, et ses modalités pratiques.

Samedi à Vienne, "l'accord négocié la semaine dernière devrait être finalisé, cependant des informations indiquant que le cartel a une fois de plus augmenté sa production en novembre vont entraîner un certain scepticisme", ont prévenu les analystes de la maison de courtage Accendo Markets.

Production record

La Russie, qui n'est pas membre du cartel mais figure dans le trio de tête des principaux pays producteurs avec l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, s'est dite prête à réduire son offre de 300.000 barils par jour, soit la moitié de l'effort demandé par l'Opep aux pays non-membres.

Le marché pétrolier se montre d'autant plus attentif à la manière dont la Russie compte appliquer l'accord qu'elle n'a pas toujours, dans le passé, tenu ses promesses faites à l'Opep.

Atténuant la portée de la réduction proposée, l'offre russe se trouve cet automne à des niveaux record pour la période post-soviétique, à 11,2 millions de barils par jour. Autrement dit, même, réduite de 300.000 barils par jour, elle restera supérieure à son niveau du printemps quand la Russie et l'Arabie saoudite ont commencé à parler d'éventuelles mesures communes pour mettre fin au plongeon des cours.

M. Novak a prévenu qu'une diminution aurait lieu "étape par étape" au cours du premier semestre et serait "liée au respect par l'Opep" de son plafond de production. Autre inconnue: sur le papier, une baisse de production ne dépend pas du gouvernement mais des compagnies pétrolières dont la plupart sont privées. Jeudi, M. Novak a indiqué que la réduction prévue s'appliquerait à toutes les compagnies pétrolières russes à égalité... tout en précisant qu'elle restait "volontaire".

L'effondrement des prix du pétrole a porté un coup dur en 2015 à l'économie russe, également visée par des sanctions dues à la crise ukrainienne. La Russie vient de traverser deux ans de profonde récession et se trouve confrontée à de lourds déficits budgétaires. Moscou a donc tout intérêt à un rebond durable des cours, qui donnerait à Vladimir Poutine des marges de manoeuvre non négligeables à un peu plus d'un an de la présidentielle pour atténuer les mesures de rigueur engagées.

Le président russe s'est personnellement engagé en faveur de mesures concertées, relançant le dialogue avec Ryad en septembre après l'échec d'une première tentative d'accord au printemps.

Selon les calculs des économistes de la banque VTB Capital, si la hausse des prix du baril enregistrée après l'accord de l'Opep se confirme et que le baril se maintient à 55 dollars en 2017, cela représentera un gain de près de 20 milliards d'euros pour le budget. Une telle manne permettrait au gouvernement d'"augmenter ses dépenses pour atteindre l'objectif de déficit de 3% du PIB tout en pouvant abandonner le gel des dépenses" mis en oeuvre dans le budget 2017, ont-ils estimé.

Avec AFP

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Commentaires (2) | Réagir ?

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algerie

جزاكم الله خيرا

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algerie

merci