Le PT s'inquiète de l'installation de bases américaines dans les pays limitrophes

La présence de bases américaines près de l'Algérie ne laisse pas indifférent le PT
La présence de bases américaines près de l'Algérie ne laisse pas indifférent le PT

Le Secrétariat du Bureau politique (SBP) s’est réuni le 30 octobre 2016. Il a mis à son ordre du jour la discussion sur l’accélération des événements politiques dans notre pays et la région Afrique du Nord, ainsi que la mise en œuvre du plan du travail adopté lors de la dernière session du Comité central.

Le SBP du PT exprime sa préoccupation profonde de l’implantation de bases militaires impérialistes en Afrique du nord et au Sahel qui menacent la sécurité de l’ensemble de la région et plus particulièrement notre pays, cible privilégiée des gouvernements des grandes puissances qui ne cessent d’exercer leurs pressions par divers moyens pour imposer un reniement des positions historiques de l’Etat algérien notamment sur la non-ingérence et la non implication de l’armée nationale populaire dans des conflits hors des frontières nationales.

Le SBP du PT considère comme un danger imminent l’installation de ces bases militaires américaines abritant des drones dans des pays limitrophes (Niger…) et considère que la présence militaire américaine à nos frontières de l’est (Tunisie) constitue une menace directe sur la souveraineté et la sécurité nationales.

Pour le SBP du PT, cette annonce par une source gouvernementale américaine, qui a parlé de 300 frappes US menées en Libye dont certaines proches de nos frontières, coïncide avec des rapports de milieux et "centres d’études" réputés proches de l’administration américaine, qui évoquent ouvertement un risque (plan) de division de notre pays en quatre entités, et ce dans la foulée d’"une nouvelle vague de printemps arabe qui prendrait un nouveau départ à partir de l’Algérie" !

Revenant sur l’actualité nationale, le SBP félicite les syndicats autonomes pour la réussite de la grève qui a trouvé un écho formidable chez les travailleurs, par-delà leurs appartenances ou penchants syndicaux, dans les différents secteurs d’activité. Cela parce qu’en mettant au centre de leur mouvement la défense des acquis de la classe ouvrière, ces syndicats ont agi au compte de tous les travailleurs algériens.

Le SBP est surpris et stupéfait par la réaction des pouvoir publics, notamment celle du Ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale qui, au lieu d’entendre raison et tenir compte du rejet des travailleurs de la suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge, refuse de retirer son projet de loi et veut le faire adopter par un passage en force.

Tout comme il considère irresponsables et provocateurs les propos du Ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale qui avait osé déclarer : "ceux qui veulent maintenir la retraite anticipée et sans condition d’âge veulent provoquer la faillite de l’Etat". A ne parler que des Caisses sociales, qui donc est responsable de leur faillite, si faillite il y a ? Qui est responsable du travail informel (plus de 5 millions de travailleurs)? Qui est responsable de la collecte des cotisations et donc d’empêcher les fausses déclarations de salaires qui occasionnent un manque à gagner évalué à plusieurs milliards de dinars ? Qui n’a cessé d’exonérer les patrons, leur faisant des cadeaux à coup de milliard de dinars et sans aucune contrepartie ?

N’est-ce pas les fraudeurs qui refusent de payer leurs impôts (9981 milliards de dinars non recouvrés jusqu’à 2013), de rembourser leurs crédits économiques qui ont provoqué le déficit du trésor public ?

Qui donc, les membres du gouvernement qui agissent pour discréditer le mouvement de grève, pensent-ils tromper lorsqu’ils veulent faire croire que le mouvement de protestation des travailleurs est un mouvement politique ? A l’inverse, nous sommes en droit de nous poser la question suivante : que veulent provoquer dans le pays les initiateurs de ce projet de loi de retraite ?

Le gouvernement est-il aveugle pour ne pas voir que déjà et avant même qu’il ne s’applique son projet de loi a causé la ruée des travailleurs vers les caisses de retraites, vidant les institutions et les entreprises de ses meilleurs cadres. N’entendent-ils pas les cris d’alarme de responsables syndicaux affiliés à l’UGTA ou aux syndicats autonomes qui disent que ces départs massifs vont non seulement créer des déficits irremplaçables mais vont aussi mettre en péril des entreprises et faire capoter des plans de relance de production de plusieurs milliards de dollars ?

Visiblement non, parce qu’au lieu d’ouvrir réellement les portes du dialogue, des membres du gouvernement, en l’occurrence les Ministres du Travail et de la Santé, recourent à la menace et l’intimidation contre des responsables syndicaux de l’intersyndicale, puisque 8 d’entre sont poursuivis en justice.

Le SBP condamne cette atteinte au droit de grève et aux libertés syndicales, il appelle le gouvernement à la raison. Le SBP considère que le projet de loi sur la retraire doit être retiré.

Le Secrétariat du bureau politique du PT (SBP du PT) exprime son inquiétude profonde sur le contenu du projet de loi de finances 2017 présenté par le ministre des finances devant les membres de la commission des finances et du budget de l’APN. Au lieu de la prise en charge des préoccupations de la majorité du peuple qui exprime sa détresse par des grèves et des émeutes, c’est une véritable guerre sociale et économique qui lui est déclarée. Ce projet de loi de finances, s’il était adoptée tel qu’il est, plongera le pays dans une sévère récession avec des incidences incommensurables sur les entreprises, les différents secteurs et l’emploi, …et plus généralement aggravera les conditions de vie déjà fragilisées.

Alors que se poursuit la politique d’exonération et autres cadeaux offerts aux pseudo-investisseurs nationaux, des coupes claires sont effectuées dans l’écrasante majorité des secteurs. Des secteurs qui ont toujours requis l’intérêt suprême de l’Etat sont délaissés, à l’image du secteur de la solidarité nationale qui a perdu 40,33% de son budget.

Alors que le pouvoir d’achat des citoyens a été laminé par les mesures de la loi de finances 2016, le PLF 2017 ajoute un tour de vis d’austérité par l’augmentation de diverses taxes (foncier, location…), de la TVA, des carburants… et des restrictions drastiques dans les transferts sociaux (-200 milliards DA), le budget de fonctionnement (-300 milliards de DA) et le budget de l’équipement (-1000 milliards de DA), ce qui signifie pour les travailleurs et leurs familles qu’il y aura ni augmentation de revenus, ni création d’emploi, et pour le pays ni production de richesses, ni croissance.
Abordant la question du recours à l’endettement extérieur qualifié par le président (P/FLN) de la commission des finances de l’APN de "non tabou", le SBP du PT considère comme un crime contre la nation tout acte susceptible de compromettre la souveraineté nationale dont l’endettement extérieur qui a tant coûté au pays par le passé (décennie noire).

A la veille des festivités du 1er novembre, commémorant le 62ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse guerre de libération nationale, le SBP du PT réaffirme son attachement à la plus précieuse conquête de l’indépendance nationale à savoir le caractère social de l’Etat algérien qui est remis en cause chaque jour davantage par les choix politiques du gouvernement.

La brutalité des attaques contre les acquis de la majorité du peuple par les projets de loi en cours (retraite, santé, finances) et à venir (code du travail) risquent de provoquer le chaos l’irrémédiable car présentant un caractère provocateur contre la population laborieuse.

Le SBP du PT, renouvelle son soutien aux travailleurs et syndicats qui luttent pour la préservation de leurs acquis et de leurs conditions d’existence. Il attire l’attention des pouvoirs publics sur l’anéantissement par le PLF 2017 de tous les efforts de l’Etat consentis ces dernières années pour le développement du pays sur le plan socio-économique et qui ont évité au pays le "printemps arabe". Le SPB du PT mis en garde les autorités sur le risque de provocation de rupture totale des liens positifs qui lient le citoyens à l’Etat, construits et consolidés depuis l’indépendance du pays.

Parce que rien et absolument rien ne doit être supérieur aux intérêts de la nation, le SPB du PT, en appelle au président de la République pour ordonner le retrait des projets de loi sur les retraites et la santé et l’avant-projet de loi portant code du travail.

Le Secrétariat du Bureau Politique
Alger, le 31 octobre 2016

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