Le ministre du Travail, Mohamed El Ghazi, accuse les syndicats autonomes et des partis politiques de politiser le dossier. Notre propos n'est pas de savoir si la politisation de ce dossier est avérée ou imaginée.

Il est à dire à ce ministre-fonctionnaire, à ce ministre qui ne sait plus ce qu'il dit après avoir annoncé que seuls 9% ont suivi la grève, que les temps ne sont plus aux accusations politiciennes, aux professions de foi, à la fuite en avant.

Mais pourquoi avoir peur de 9 % de grévistes, un taux vite étouffé par le nombre de ceux et de celles qui n'auraient pas répondu à l'appel à la grève ! Si cela était vrai, comme le soutiennent les autorités, 9 % de grévistes peuvent-ils faire peur à un pouvoir arrogant ? Non, la peur d'un mouvement ne peut être ébranlée que si la grève a été fortement et bien suivie. Le mensonge et la manipulation ont montré leurs limites.

Les menaces de Madame Benghrebrit de défalquer des salaires les journées de grève n'auraient-elles pas réussi à décourager et à semer la peur dans les rangs des grévistes ?

Autre chose, revenons à l'UGTA, ce syndicat maison qui n'a plus rien de syndat. Nous défions le ministre du Travail de nous prouver, qui est trop bien placé pour savoir que l'UGTA, est le seul syndicat avec lequel le pouvoir traite, représente encore quelque chose ! La ficelle est cette fois trop grosse pour tromper l'opinion.

Non, Monsieur le ministre! Personne ne manipule personne! Même si lui et son gouvernement, ses syndicats, ses partis, sont si forts en la matière, les enseignants, les personnels de l'éducation sont majeurs politiquement, moralement, mentalement pour se laisser entraîner par le dernier chant de sirène!

Ils font grève parce qu'ils veulent dire non à la remise en cause de leurs acquis, chèrement payés! Ils font grève pour n'avoir plus à supporter un système éducatif ruiné ! Mais, ce gouvernement s'est-il, au moins, déjà posé la question de savoir pourquoi les enseignants en ont assez, et pourquoi partent-ils si "jeunes" à la retraite ? Assurément non, puisqu'il préfère regarder ailleurs.

Les syndicats autonomes sont fort bien mûrs, pour pouvoir savoir qui leur fait du mal. Ce qu'ignore Monsieur le Ministre, c'est qu'au détour ou au bout d'une colère citoyenne généralisée, il sera le seul désigné à être sacrifié pour avoir "échoué" dans sa mission. Il aura été le maillon faible de la chaîne !

C'est la nature de tout système despotique où les postes sont distribués en fonction d'allégeance.

Achour Boufetta