En Algérie, on est responsables de notre retard

Sans espoir de changement politique, l'Algérien a perdu le savoir-vivre.
Sans espoir de changement politique, l'Algérien a perdu le savoir-vivre.

La pédagogie nous enseigne que, pour réussir une communication efficace avec les autres, il va falloir s'entraîner d'abord à parler en privé avec soi-même. En d'autres termes, dialoguer et voyager régulièrement dans son intérieur, se connaître dans tous les détails de sa personnalité, se ressourcer de temps à autre dans les tréfonds de son cœur, faire le tour de son esprit, sa raison, ses sentiments, ses impulsions, etc.

La connaissance de soi est importante dans la relation qu'on tisse avec les autres et, surtout, dans notre façon d'appréhender les problèmes de la vie et de regarder l'avenir.

Constatons bien, par exemple, comment l'Algérie de nos jours recule à vue d'œil dans tous les domaines (économie, tourisme, commerce, politique, sport, etc.) parce que, justement, elle ne se parle guère, ne dialogue pas, ne voyage pas dans son intérieur, ne se connaît ni ne se ressource dans son cœur, ne fait jamais le tour d'elle-même pour cerner ses vrais problèmes, les multiples facettes de son identité, sa diversité, ses différences, ses richesses, etc. Et, curieusement, selon nous, la faute dans tout cela, ce sont toujours les autres qu'on accable à chaque occasion par nos doigts accusateurs de tous les maux de la terre.

Or, c'est à la fois illogique et absurde de notre part de rejeter tous nos défauts sur les autres et de continuer à nous cacher dans cette carapace, certes douillette, mais très destructrice à long terme de "la victimisation". Faudrait-il souligner, au passage, que se victimiser, c'est cesser de se battre, tomber dans la normalisation du banal et la crainte d'assumer ses responsabilités Cela ressemble étrangement à l'histoire de ces gens qui acceptent de jeter des poubelles partout, là où ils habitent et accusent la mairie de ne pas les avoir ramassées ! Au lieu de faire l'inverse, c'est-à-dire, commencer par nettoyer à leurs portes pour que les autres en prennent de la graine et en font un modèle de société.

Ils sont perdants à double sens, puisque, en plus des mauvaises odeurs et des maladies qui peuvent en résulter, leur réputation est mise en jeu et le savoir-vivre est menacé. Un autre exemple plus concret cette fois-ci, pourquoi d'aucuns acceptent «une intervention» d'un «mieux placé» en haut lieu pour qu'il les aide à réussir, eux, dans un concours ou décrocher un poste dans la fonction publique et condamnent pour le même geste les autres qui y osent ? Simple et profonde en même temps, cette question pour le moins saugrenue suggère l'idée suivante : l'hygiène des relations humaines commence en premier lieu par l'hygiène morale personnelle.

Autrement dit, le dialogue sain avec soi-même ou ce fameux "zen" confucéen : probité, exigence, sérieux, exemplarité, générosité des intentions, etc. Et, sans aucun doute, qui dit dialogue, dit ouverture sur l'autre, respect, tolérance, compréhension et entraide dans l'intérêt de tous. C'est cela la citoyenneté, la vraie. L'authentique.

Kamal Guerroua

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Commentaires (7) | Réagir ?

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moh arwal

Daloguer et voyager régulièrement dans son intérieur, se connaître n'est pas un système de gouvernance.

La connaissance de soi, c'est un voyage intérieur pour connaitre et gérer soi soi même ce n' est pas pour améliorer vos amis ou vos parents et encore moins pour redresser un pays a derive pays.

Allez dire à Boutef d'adopter le comportement ZEN peut être qu' il cessera de se prendre pour Buudha et q ilse rendra compte du mal qu il fait au pays dans son miroir intérieur.

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moh arwal

Mr Guerroua Zen n'a rien a voir avec la politique et le dialogue national. Le Boudhisme est une philosophie de vie individuelle. Vous ne pouvez pas gérer une nation avec ldes princpes boudhistes.

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