Alep écrasée sous les bombardements et les combats de rues

Le peuple d'Alep meure sous les bombes, de faim et du manque de médicaments.
Le peuple d'Alep meure sous les bombes, de faim et du manque de médicaments.

La deuxième ville de Syrie est devenue un champ de ruines sous les terrifiants bombardements aériens et de l’artillerie lourde.

Les avions de guerre russes ont bombardé samedi les quartiers au nord d'Alep tandis que l'armée syrienne tirait des obus sur le secteur de la vieille ville, dans le cadre de la grande offensive lancée il y a près de dix jours par les armées russe et syrienne pour reprendre aux insurgés la partie est d'Alep, ont annoncé des rebelles et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les frappes aériennes se sont concentrées sur les voies d'approvisionnement qui mènent aux secteurs tenus par les rebelles, à savoir la route Castello et le quartier de Malah. Les combats au sol font rage dans le quartier de Souleiman al Halabi, la ligne de front au nord de la vieille ville d'Alep.

Selon les médias publics syriens, l'armée dit avoir progressé, ce qui est démenti par les rebelles qui disent avoir repoussé ce nouvel assaut.

"Ils bombardent la vieille ville après une nouvelle tentative de gagner du terrain qui a échoué. Ils ont perdu plusieurs combattants et nous sommes résolus", a déclaré Abou Hamam, un rebelle du groupe Failak al Cham.

L'OSDH, une ONG basée à Londres qui fait un point quotidien sur le conflit, fait état de bombardements intenses de la part des forces gouvernementales et de combats "dans les deux sens" dans le quartier de Souleiman al Halabi.

Les avions de guerre ont aussi bombardé un hôpital de campagne se trouvant dans le secteur d'Al Sakhour, régulièrement pilonné, a indiqué l'OSDH. C'est la seconde frappe de ce genre contre cet établissement. Au total, ce sont quatre hôpitaux qui ont été visés par les raids aériens ces derniers jours. La frappe a fait au moins un mort et plusieurs blessés, précise l'OSDH.

Moscou met en garde Washington

Selon les habitants d'Alep, les frappes aériennes sont sans précédent par leur férocité. Les bombes larguées sont plus puissantes. Elles écrasent les bâtiments dans lesquels sont réfugiés les habitants.

Cela fait exactement un an que la Russie a décidé d'intervenir en Syrie pour soutenir son président, ce qui a fait pencher l'équilibre du pouvoir en faveur de Bachar al Assad. Le président syrien est également soutenu par des forces au sol de l'Iran chiite et des milices chiites venues du Liban et d'Irak.

A Moscou, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères cité par l'agence de presse RIA a déclaré qu'une "agression directe" des Etats-Unis contre l'armée et le gouvernement syriens provoquerait des "bouleversements tectoniques effrayants" au Proche-Orient.

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'est plaint la semaine dernière en marge d'une réunion de l'assemblée générale des Nations unies du fait que ses efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit syrien n'aient pas été accompagnés d'une menace sérieuse d'usage de la force militaire.

L'armée syrienne a pour sa part indiqué son intention de profiter de son avantage après voir repris jeudi le camp de réfugiés d'Handarat, à quelques kilomètres au nord d'Alep. Le régime syrien l'avait déjà conquis samedi dernier pour le perdre quelques heures plus tard lors d'une contre-offensive des insurgés.

Selon l'OSDH, les bombardements russes et syriens ont fait au moins 20 morts vendredi et aux premières heures de samedi.

D'après les médias officiels de Damas, les attaques au mortier des insurgés sur Midan et d'autres quartiers d'Alep tenus par le pouvoir ont fait 20 morts également.

Avec Reuters

Plus d'articles de : International

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
adil ahmed

merci les pour les informations